«Pas des nôtres», le slogan de l’événement aura été précurseur : sur les 10 000 personnes espérées, seulement 2 000 à 3 000 sont venues. En cause, le refus de participer d'une des plus importantes associations musulmanes d'Allemagne.
Réunis sous le slogan «Pas des nôtres» (Nicht mit uns), les organisateurs de la marche des musulmans contre le terrorisme le 17 juin dans les rues de Cologne, en Allemagne, avaient émis le souhait d'envoyer un message fort, annonçant la participation de 10 000 personnes à la veille de l'événement.
Organisée par un groupe de figures publiques du monde musulman allemand, tels que l'auteur Lamya Kaddor et l'activiste Tarek Mohamad, la marche n'a finalement rassemblée selon les rapports initiaux de la police que 200 à 300 personnes à son point de départ, avant de grossir au fil de la journée.
Selon le journal Der Spiegel, les organisateurs estiment qu'en tout et pour tout 3 000 à 3 500 personnes ont participé à l’événement, alors que dans son rapport final, la police a fait état de 2 000 personnes.
Cette faible participation n'a pas échappé à Michael Groschek, le responsable du SPD pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. «Je trouve regrettable qu'il y ait plus de journalistes et de policiers que de manifestants», a-t-il déclaré dans les colonnes du magazine Focus.
En dépit du faible nombre de participants, les organisateurs ont jugé que la marche avait été un succès. Interrogée par le Rheinische Post, Lamya Kaddor espérait avoir au moins fait une «petite mais visible démonstration que les musulmans sont contre la violence et le terrorisme».
Si la communauté musulmane s'est peu mobilisée, c'est en partie parce que l'une des plus grandes associations musulmanes d'Allemagne, l'Union turque pour les affaires religieuses (Ditib), à refusé de se joindre au mouvement, au motif qu'il stigmatisait les musulmans pendant le ramadan.
Une prise de position qu'avait dénoncé Lamya Kaddor sur Twitter, estimant que l'organisation jouait le jeu «des ennemis de l'islam». Un point de vue partagé par le ministre de l'intérieur allemand Thomas de Maizière qui avait déclaré dans Spiegel que «participer aurait été mieux que de rester à l'écart». Le ministre de la Justice Heiko Maas était allé plus loin, jugeant que Ditib s'était «isolé» et ne devrait pas être surpris par le fait «qu'il fournit aux ennemis de l'islam de nouveaux arguments».
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé