La dislocation de la fédération (suite 3)

Alberta-Québec : de l'importance du rapport de force

Les tensions canadiennes se font sentir

« L’action de l’Etat est une conquête sans cesse renouvelée de sa compétence sur son territoire » - Charles Chaumont

« Territoire, lieu des effectivités »
Sur le thème de la géopolitique de l'énergie au Canada et sur le nouveau contexte que cela crée pour le Québec, j'ai déjà publié deux textes, d'autres suivront. Dans le premier, L’implosion du Canada ?, je démontre que la montée en puissance de l'Alberta a mené à la dislocation de facto de la fédération et que les Albertains ont pris le contrôle du gouvernement central pour le mettre au service de leurs intérêts énergétiques. Dans le deuxième, La dislocation de la fédération (la suite), je démontre qu'une partie importante de ses intérêts énergétiques passe par le corridor Est, devenu "critique". Ce contexte place le Québec devant le défi de défendre ses intérêts d'État. Or les choix de stratégies pour y parvenir tiennent d'abord à la réalité des rapports de forces en présence. Compte tenu de l'importance des enjeux, il importe donc d'évaluer correctement celui du Québec.
En clair. Le Québec peut-il opposer un véto complet au passage du pétrole albertain; ou si c'est oui au passage, à quelles conditions et avec quels avantages en contrepartie?
Le rapport de force du Québec existe dans la mesure où il peut faire valoir ses compétences sur son territoire, et rendre ses décisions effectives : le principe d'effectivité. La garantie de ce principe est donc critique à la stratégie du Québec pour faire valoir ses intérêts, à la fois économiques et surtout politiques. Or comme on va le voir, ces appuis au principe d'effectivité sont plombés de l'intérieur au Québec par la cinquième colonne fédéraliste: PLQ, CAQ, et médiacratie fédéraliste. Alors quelles garanties sur le principe d'effectivité nous viennent de l'extérieur .... du ROC : L'Alberta et la Colombie-Britannique !
La position du Québec et le travail de sape de la cinquième colonne fédéraliste
Au moment où le projet de faire passer le pétrole albertain est devenu d'actualité, la réaction du ministre de l'époque, Daniel Breton ne s'est pas fait attendre pour défendre les compétences du Québec :
« Ce que je vois que les Albertains veulent faire avec leur pétrole [c'est de] l'amener sur notre territoire sans notre consentement. Il va falloir qu'on regarde ça. Est-ce qu'on est maîtres chez nous ou pas maîtres chez nous sur notre territoire ? C'est ce qu'on va voir. »


Cette déclaration par laquelle le gouvernement attend bien défendre ses compétences en la matière, met en cause sa capacité de rendre effective sa décision sur son territoire. Donc sa capacité de garantir le principe d'effectivité.
Il n'en fallait pas plus pour que commence le travail de sape, pour affaiblir la position du Québec, de la cinquième colonne fédéraliste : PLQ, CAQ et médiacratie fédéraliste :
Pour les libéraux, le ministre Daniel Breton était devenu clairement l'homme à abattre depuis sa nomination (aidé de la CAQ). Tous les moyens étaient bons pour avoir sa tête, car ce dernier représentait une menace pour de puissants réseaux d'intérêts, habitués à contrôler le pouvoir sous la gouverne de Charest.

La CAQ
Pour Bonnardel, vouloir défendre les compétences du Québec équivaut à du «dogmatisme» qui « met en péril l'autonomie du Québec...». Rappelons que ce dernier est membre de l'Assemblée nationale et qu'à ce titre, son premier devoir est de défendre mordicus les compétences de l'État du Québec sur son territoire.
La médiacratie fédéraliste
Pour le Pratte-à-penser de « l'Idée fédérale » :
«Cela relève de la compétence du gouvernement fédéral. Le projet de renverser le flot de l'oléoduc 9B, entre l'Ontario et Montréal, ne relève pas des gouvernements de ces provinces, mais de la société propriétaire du pipeline, Enbridge, et de l'Office national de l'énergie. .... (les provinces) doivent tenir compte de l'intérêt économique national (sinon Ottawa le fera pour eux) »


De quels intérêts parle-t-il, sinon ceux de Paul Desmarais, actionnaire de référence de Total, dont le futur passe par l'Alberta selon son président.
Pendant que le travail de sape de la cinquième colonne plombe de l'intérieur la position de l'État du Québec sur le principe d'effectivité. Nos « alliés objectifs » pour garantir ce principe surgissent étonnamment de l'extérieur... dans le ROC: La Colombie-Britannique, l'Alberta (qui neutralise le fédéral pour le moment).
La position ferme de la Colombie-Britannique pour garantir le principe d'effectivité :
Rappelons que la première ministre de la Colombie-Britannique a posé 5 conditions pour autoriser le passage de l'oléoduc Northern Gateway prévue pour acheminer 800 000 b-j de pétrole albertain vers la côte du pacifique. Trois de ces conditions sont liées à l'environnement, une sur la juste part qui doit revenir à sa province et l'autre, sur la participation des autochtones. La fermeté de la position de la première ministre Christy Clark est sans équivoque, on répond à ses conditions ou on ne passe pas. Point. :
« I want them to know that if B.C.’s conditions are not addressed and met, the Enbridge pipeline will not be built, period »


Cette prise de position l'amène en collision frontale avec les intérêts énergétiques de l'Alberta, et donc sa première ministre, Allisson Redford. Rapport de force donc, qui tient à la capacité du gouvernement de la Colombie Britannique de rendre effective une décision de refus de passage sur son territoire.
Voici l'argumentaire de la première ministre, Christy Clark pour garantir le principe d'effectivité : La première ministre, Christy Clark :
« She (Allison Redford, P.M de l'Alberta) was saying the B.C. coast belongs to the country, but the oil sands, well, that’s another matter. They belong to Albertans. ... to suggest that the B.C. coast isn’t ultimately the domain of British Columbians is pure foolishness, even if you can point to some arcane laws that give Ottawa constitutional authority over it. The federal government has little-used powers it could exercise to exert influence and control over the oil sands, too, if it wanted. But it would never do so in the interests of national unity and political survival. »

Cette posture assumée rappelle que, si le fédéral voulait remettre en cause le contrôle effectif de l'Alberta sur son pétrole, cela mettrait l'unité du pays en question (un habile rappel de la menace séparatiste de l'Alberta en 2008). Et que, ce qui vaut pour l'Alberta vaut aussi pour la Colombie-Britannique. Cette prise de position signifie qu'elle n'entend pas se soumettre à l'autorité constitutionnelle d'Ottawa en cette matière (et du pouvoir déclaratoire d'Ottawa); en clair il s'agit de la « nullification » de facto de la Constitution du Canada.
Le message pour l'Alberta est aussi clair, elle est prête à assumer le rapport de force jusqu'au bout pour garder le contrôle effectif de son territoire, allant même jusqu'à menacer de couper l'électricité au projet s'il est imposé contre son gré :
« B.C. could withhold electricity from proposed pipelines, Premier suggests ...Because if British Columbia doesn’t give its consent to this, there is no way the federal government or anyone else in the country is going to be able to force it through. It just won’t happen. »



La position radicale de Christy Clark n'empêchera pas le Pratte-à-penser de Gesca de conclure que « la prudence de Mme Clark est parfaitement compréhensible » alors que la réaction de Daniel Breton est « hystérique ». Et Pratte d'en rajouter : sa « sortie explosive sur le renversement de direction de l'oléoduc est-ouest » en fait un « enragé... intempestif », que dire « un clown ».
Qui est l'enragé qui défend de manière intempestive les intérêts de mon'onc Paul, sinon ce clown de l'information qu'est André Pratte? En Afrique on appelle cette logique : « la logique du ventre ».
Le message de Christy Clark a été reçu 5 sur 5 à Calgary. Pas question pour l'Alberta d'ordonner à leurs pions politiques à Ottawa d'utiliser la clause déclaratoire pour forcer le passage de l'oléoduc contre la volonté de la Colombie Britannique : Ted Morton*:

« Alberta mustn’t urge feds to push pipeline on B.C... « If the Harper government uses the Declaratory Power to push through Northern Gateway, it opens the door for some future government that is NOT favourably disposed toward Alberta or the oilsands to do the same... »


La première ministre Christy Clark qui a défendu avec carrure le principe d'effectivité devient ainsi une alliée objective du Québec. Ce qui vaut pour la Colombie-Britannique, vaut aussi pour le Québec selon le ministère des Affaires intergouvernementales de l'Alberta : «Nous comprenons que le Québec veut seulement s'assurer, comme le ferait l'Alberta, qu'il aura un rôle à jouer dans l'évaluation de toute nouvelle infrastructure d'énergie qui passera par son territoire», a-t-il ajouté.
Pour le moment Ottawa refuse de se prononcer, préférant sans doute se garder une marge de manœuvre pour trancher plus tard contre le Québec dans le cas où il y aurait de la résistance (ce qu'il ne fera jamais contre la Colombie-Britannique) : Interrogé à savoir si Ottawa se sentirait dans l'obligation de se plier aux conclusions d'une consultation provinciale telle qu'évoquée par Québec cette semaine, le ministre fédéral des Ressources naturelles a longuement hésité avant de dire: « C'est une question hypothétique. »
Conclusion
Le chroniqueur, Jeffrey Simpson du Globe and Mail est un des rares à avoir ramené ce grand jeu de la géopolitique de l'énergie à l'essentiel, aux rapports de force en présence. Celui de la Colombie-Britannique l'amène à la conclusion que le projet Northern Gateway est mort-né (it's Dead). Pour le passage du pétrole via le Québec vers le Nouveau-Brunswick, il prétend que cela tient du rêve, car ce projet se buterait aux considérations de « l'intérêt national » du ...Québec. Et qu'Ottawa n'oserait pas défier le Québec, même s'il est en droit de le faire légalement:
« Between dream and reality lies Quebec. There, “national interest” means what’s in it for Quebec...No pipeline can reach New Brunswick unless Quebec agrees to allow a line from Quebec City to the border. In theory (and in law), a decision on such interprovincial matters lies with Ottawa; in practice, no federal government would dare defy Quebec. »


Peut être que le Québec détient un rapport de force pour la portion de l'oléoduc menant de la Ville de Québec vers le Nouveau-Brunswick, cela reste à voir. Mais pour les oléoducs et gazoducs menant à Montréal et vers Portland, déjà existants, le Québec n'est pas dans un rapport de force pour imposer un veto complet au passage du pétrole albertain.
Un lobbyiste-conseil doit rencontrer des représentants de l’État pour leur « expliquer les conséquences que pourrait générer une opposition de la part du gouvernement du Québec» compte tenu des intérêts considérables en jeu. La réaction prévisible du fédéral, allié de l'Alberta, mènerait à une offensive sans précédent contre les intérêts du Québec. Tout y passerait, le prix à payer serait très lourd. Et pendant que le Québec serait au front, on aurait la cinquième colonne pour tirer de l'intérieur dans le dos du gouvernement « séparatiste », qui veut étouffer l'économie canadienne, fortement dépendante du pétrole de l'Alberta.
Le rapport de force de la Colombie-Britannique ne fait pas de doute, celui du Québec est relatif. Ottawa ne veut pas se prononcer sur le principe d'effectivité pour le moment se réservant pour le futur au cas où il aurait à forcer le jeu. Néanmoins ce rapport de force existe et le Québec peut s'en servir pour faire avancer ses intérêts d'État. Le gain possible est non seulement économique, mais, surtout politique ! Et le dialogue Alberta-Québec, déjà entamé, peut y conduire. Il se trouve que l'Alberta a un agenda qui n'est pas seulement économique, mais aussi politique. Et que cet agenda est compatible avec celui de la gouvernance souverainiste.
Dans un prochain texte, s'il est stratégiquement opportun de le faire, je vais révéler en exclusivité sur Vigile : ce que les stratèges de Calgary ont prévu comme cadre de négociation (le fédéral est exclu de la table) et le gain politique possible pour le Québec. Ce dialogue nous offre l'occasion de contribuer à la dynamique de dislocation de la fédération déjà en cour. Un dur coup pour « l'idée fédérale »; ne leur dites pas, mais le Canada auquel il réfère n'existe plus : « The big point of the book is that the country you thought you knew doesn’t exist anymore »
***
(*) Ted Morton is an Executive Fellow at the School of Public Policy at the University of Calgary. He recently served as the MLA for Foothills-Rocky View and as Alberta’s Minister of Energy.


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8 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    16 mai 2013

    Il faut aider l'Alberta (A.Pratte)
    (...)
    Sans la concrétisation d'un ou l'autre de ces projets (oléoducs), l'industrie pétrolière canadienne connaîtra de graves difficultés.
    (...)
    Il est tout à fait normal que le gouvernement de la province (Colombie Britannique) exige le respect des normes environnementales les plus élevées.
    (Note : mais pas dans le cas du Québec; appréciez le floue ici):
    (...)
    Les Québécois ont aussi un devoir de solidarité à l'endroit de leur concitoyens de l'Alberta. Il faut bien sûr exiger que le renversement de l'oléoduc 9B (un projet d'Enbridge) entre l'Ontario et Montréal respecte les normes environnementales les plus élevées. (Lesquelles, sinon celles d'Ottawa). Toutefois, la province serait mal venue de bloquer le projet tout en continuant à empocher les milliards en péréquation qui lui viennent des contribuables albertains. De toute façon, si les prix du pétrole de l'Alberta s'effondrent faute de marchés, ces milliards fondront comme neige au soleil.
    http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201305/15/01-4651238-il-faut-aider-lalberta.php
    ....
    JCPomerleau
    P.s S'agissant de la Colombie Britannique, Pratte,respecte la compétence de la province mais, pas dans le cas du Québec.
    Sa conclusion, pas de passage de pétrole, pas chèque de B.S (péréquation). Très ambitieux l'Idée fédérale comme projet pour l'avenir d'une nation.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2013

    Monsieur Pomerleau,
    Vos sources sont biens choisies et vous dressez un portrait des forces en présence qui ne manque pas d'intérêt. En vous lisant, on peut facilement s'imaginer devant un grand échiquier, sauf que le joueur pour lequel vous projetez les bons coups à jouer n'existe pas dans la réalité. Vous semblez tenir la «gouvernance souverainiste» comme chose acquise quand vous écrivez : «Et que cet agenda est compatible avec celui de la gouvernance souverainiste.» Or, désolé de vous ramener à plus de rigueur, le protagoniste (ou le joueur, pour un peu filer la métaphore...) est un abonné absent. La gouvernance souverainiste est un slogan électoral dont il faudrait peut-être cessé de prolonger l'existence trop longtemps, sous peine d'en faire un mythe. Vous me direz que le PQ est à abattre et décrié de tous les ennemis de l'indépendance, ce en quoi vous avez raison, mais cela n'en fait pas le joueur d'échec indépendant que vous prophétisez. La nation québécoise est à abattre et le PQ en partage tout simplement le destin.
    Les conditions externes et la conjoncture ne seront toujours que les conditions extérieures et ne suffiront pas à renverser l'ordre des choses dans un sens déterminé. Elles ne disloqueront même pas le Canada. Car dans votre analyse il manque les éléments qui soudent la cohésion du Canada et, pour une rare fois, je suis d'accord avec Alain M. là-dessus.
    Ce qui sera déterminant, aujourd'hui comme demain, ce sont les conditions internes, soit la volonté organisée de la nation québécoise de s'emparer du pouvoir d'État par et pour elle-même. Or, ces conditions internes n'ont pas atteint aujourd'hui le niveau de développement qui permettrait aux Québécois de tirer profit des conditions externes.
    Pour le reste, je reprendrai les mots de Richard LeHir, c'est de la littérature.
    En tout respect pour vos écrits toujours bien documentés et bien structurés.
    Gilles Verrier

  • Alain Maronani Répondre

    24 février 2013

    De la politique fiction...(friction).
    Penser que le Canada va se dissoudre par la pensée magique et une baisse substantielle du prix du baril, permet facilement d'ignorer que ce qui divise les Canadiens, donc hors Québec, les tensions sont réelles, est bien moins fort que ce qui les retient ensembe. Il y a un mouvement indépendantiste en Alberta - The Rose Party -, il fait 1 % des voix comme le PI ici...
    Les faits sont têtus;
    . La production mondiale des 7 soeurs a baissé de 20 % depuis 2007.
    . La demande d'énergie pétrolière ou gazière, crise ou pas, ne baisse pas, bien au contraire.
    . La consommation interne des pays producteurs de pétrole est en augmentation, comme l'Arabie Saoudite, qui s'en réserve une partie de plus en plus importante.
    .Le dernier rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (qui est censé être informée) indique les faits suivants;
    .Tous les pays considérés comme des pays producteurs de pétrole ont maintenant une production en déclin, certains en fort déclin (Mexique, pétrole de la mer du Nord).
    .Seuls 3 pays ont la capacité de produire plus dans les 20 prochaines années
    .Le Canada
    .Irak
    .Khasakstan
    .Pour la première fois l'agence accepte l'idée du 'peak' et indique que la production a atteint son maximum en 2006 et ne pourra que décliner maintenant...
    .Le pétrole de schiste ou le gaz ne peut exister si le prix du baril baisse car les coûts de production, multiplication des forages, sont exhorbitants (il y aurait beaucoup à dire sur les prédictions fantaisistes d'auto-suffisance au sud de la frontière, la bulle financière associée aux productions à base de schiste, la décroissance rapide de production des puits, etc...).
    .etc, etc, etc...
    Le pétrole canadien à de longues années d'existence devant lui, les pipelines seront réalisés et mis en place, ou d'autres moyens si nécessaires, écologistes ou pas, il y a des raisons stratégiques pour les USA surtout, un fournisseur sûr, pas le Vénézuela...
    L'inversion du pipeline en question ne fait que remettre les pendules à l'heure. Le flot était d'Ouest en Est au début....avant d'être inversé, quand le prix du baril acheté ailleurs a baissé...
    Le pétrole est une industrie cyclique...Le long terme indique une disparition de la ressource, les prix ne baisseront pas, les méthodes de production s'améliorent et le prix de revient, les dernières évaluations fiables disponibles, indiquent une cible de 50 $ le baril...
    Est-ce une politique industrielle astucieuse ? Probablement pas...
    Le dollar canadien va t-il s'écrouler ? Pas du tout...
    L'industrie manufacturière va t-elle continuer a être détruite ? Absolument...
    L'effectivité et le reste, les consommateurs de pétrole, particuliers, industries, gouvernements, ne semblent pas vraiment s'en soucier...

  • Alain Maronani Répondre

    24 février 2013

    De la politique fiction...(friction).
    Penser que le Canada va se dissoudre par la pensée magique et une baisse substantielle du prix du baril, permet facilement d'ignorer que ce qui divise les Canadiens, donc hors Québec, les tensions sont réelles, est bien moins fort que ce qui les retient ensembe. Il y a un mouvement indépendantiste en Alberta - The Rose Party -, il fait 1 % des voix comme le PI ici...
    Les faits sont têtus;
    . La production mondiale des 7 soeurs a baissé de 20 % depuis 2007.
    . La demande d'énergie pétrolière ou gazière, crise ou pas, ne baisse pas, bien au contraire.
    . La consommation interne des pays producteurs de pétrole est en augmentation, comme l'Arabie Saoudite, qui s'en réserve une partie de plus en plus importante.
    .Le dernier rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (qui est censé être informée) indique les faits suivants;
    .Tous les pays considérés comme des pays producteurs de pétrole ont maintenant une production en déclin, certains en fort déclin (Mexique, pétrole de la mer du Nord).
    .Seuls 3 pays ont la capacité de produire plus dans les 20 prochaines années
    .Le Canada
    .Irak
    .Khasakstan
    .Pour la première fois l'agence accepte l'idée du 'peak' et indique que la production a atteint son maximun en 2006 et ne pourra que décliner maintenant...
    .Le pétrole de schiste ou le gaz ne peut exister si le prix du baril baisse car les coûts de production, multiplication des forages, sont exhorbitants (il y aurait beaucoup a dire sur les prédictions fantaisistes d'auto-suffisance au sud de la frontière, etc...).
    .etc, etc, etc...
    Le pétrole canadien à de longues années d'existence devant lui, les pipelines seront réalisés et mis en place, ou d'autres moyens si nécessaires, écologistes ou pas, il y a des raisons stratégiques pour les USA surtout, un fournisseur sûr, pas le Vénézuela...
    Le pétrole est une industrie cyclique...Le long terme indique une disparition de la ressource, les prix ne baisseront pas.
    Est-ce une politique industrielle astucieuse ? Probablement pas...
    Le dollar canadien va t-il s'écrouler ? Pas du tout...
    L'industrie manufacturière va t-elle continuer a être détruite ? Absolument...
    L'effectivité et le reste, les consommateurs de pétrole, particuliers, industries, gouvernements, ne semblent pas vraiment s'en soucier...

  • Michel Laurence Répondre

    24 février 2013

    Merci, M Cloutier de l'avoir écrit.
    J'ajoute ceci : débilité par les fédérastes et les souverainistes castrés par tante Pauline, le Québec sera malheureusement canadien encore longtemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 février 2013

    ...pour arriver là où on veut arriver, sans perdre de morceau, il est préférable que chacun enlève ses gros sabots et ne porte coup, que celui qui compte...Merci , Monsieur Pomerleau.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 février 2013

    Votre analyse Monsieur Pomerleau doit se rendre au Ministre Blanchet et au Conseil des Ministres du Québec.
    Tous les dossiers du Québec impliquant le pouvoir central, et ils sont nombreux, doivent être compris par Mme Marois et ses ministres comme étant toujours de la matière à négociation serrée. Jovialistes s'abstenir.
    J'en profite pour souhaiter que le Ministre de l'ouverture, Jean-François Lisée ne servira pas d'inspirateur aux autres Ministres du Gouvernement Marois pour apprendre l'aplatventrisme devant les anglophones. C'est la parabole du plat de lentilles qui se répète.
    L'initiative personnelle dont il a fait preuve dans sa remarque publique envers le "bilinguisme institutionnel" que doit pratiquer la STM en janvier dernier le rend à mes yeux inapte pour promouvoir le renforcement du français à Montréal. Pourquoi le Ministre a-t-il fait une concession sur le dossier de la langue vers "plus d'anglais" à Montréal en obtenant rien en échange ?
    En tournant les pages des cahiers "Habitation", semaine après semaine, presque tous les noms des grands projets de condo sur l'Île de Montréal portent des noms "insignifiants", sans aucune référence au fait français de Montréal et à l'histoire de nos ancêtres. On entendra: "Moi, je demeure au 8e du Salto" ou "je demeure au 4e de Avenue". Monsieur Lisée, "m'entendez-vous" ? Pourquoi les promoteurs ne choisissent pas spontanément un nom français qui illustre notre histoire ? J'ai honte de l'aplatventrisme de Monsieur Lisée qui joue à "tintin".
    Je ne comprends pas que la Première Ministre ne le sanctionne pas puisque Monsieur Lisée a apporté aucun correctif à sa déclaration qui a sûrement été très prisée par la Minsitre De Courcy, responsable de la loi 101. Les ministres actuels au Gouvernement Marois doivent retrouver l'esprit du Dr Camille LAURIN pour promouvoir la culture et l'héritage de notre histoire à Montréal en particulier et au Québec dans son ensemble.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 février 2013

    Vous versez dans la science-fiction, cher Pomerleau. Voua avez votre réponse aujourd'hui même dans un article du Devoir repris ici même sur Vigile. Voir ici : http://www.vigile.net/Le-PQ-et-le-grand-projet-canadien. Je cite le premier paragraphe qui est assez clair :
    "Après avoir signifié son intention de laisser le secteur privé exploiter l’or noir du sous-sol québécois, le gouvernement Marois a clairement manifesté son ouverture à la réalisation de deux projets d’oléoduc qui permettraient de faire couler du pétrole des sables bitumineux vers le Québec. Si les groupes environnementaux dénoncent la main tendue du Parti québécois aux pétrolières, certains experts estiment que ces projets devront tôt ou tard se concrétiser"
    On a donc 2 projets de pipeline sur la table, dont le gouvernement Marois a annoncé son ouverture : le projet Endrige (le pipeline 9b) et le projet Trans-Canada, qui transporterait du pétrole au lieu du gaz actuel.
    Pomerleau nous fait part de la réaction épidermique de Daniel Breton, mais il sait fort bien que ce dernier s'est fait éliminer rapidement et que c'est Pauline Marois qui mène le jeu.
    Je lui avais d'ailleurs dit l'an dernier que Daniel Breton se ferait manger tout rond par Tante Pauline s'il se lançait dans la politique professionnelle provinciale avec la naïveté de ses grands idéaux écologistes.
    Bien sûr, il n'a pas écouté obsédé qu'il est par la géopolitique et la gouvernance souverainiste.
    Rapport de force et dislocation de l'État fédéral? De quoi parlez-vous exactement?
    Quelle tristesse.
    Pierre Cloutier