Plus de 600 plaintes ont été déposées en Allemagne pour les agressions dont des femmes ont été victimes lors du réveillon du Nouvel An, a fait savoir dimanche la police allemande, dont les enquêtes s'orientent pour une bonne part vers des demandeurs d'asile ou des migrants clandestins.
À Cologne, dans l'Ouest, la police a enregistré 516 plaintes, déposées par des personnes ou des groupes, tandis qu'à Hambourg, dans le Nord, elle en comptabilise 133. Des plaintes ont également été signalées à Francfort, quoiqu'en nombre bien moins important.
Environ 40 % de ces plaintes portent sur des agressions sexuelles, dont deux viols, a précisé la police, qui a mobilisé une centaine de ses agents pour mener les enquêtes.
Ces attaques, qui ont visé pour l'essentiel des femmes victimes de vol à la tire ou d'agressions sexuelles, ont suscité un débat très vif en Allemagne sur l'accueil des migrants et des réfugiés, dont 1,1 million est arrivé sur le sol allemand en 2015. Un Marocain de 19 ans a été arrêté samedi soir à Cologne, dans le cadre de l'enquête.
« Il y a eu des arrestations et nous continuerons à procéder à des arrestations », a promis dimanche une porte-parole de la police de Cologne.
« Ce qui s'est produit à Cologne est incroyable et inacceptable », a déclaré au journal Österreich la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, membre du Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateur).
Les agressions commises à Cologne dans la nuit du Nouvel An ont très vraisemblablement été coordonnées et planifiées, a estimé dimanche le ministre de la Justice, Heiko Maas, dans une interview. « Quand une telle horde se rassemble pour enfreindre la loi, cela paraît sous une forme ou une autre planifié. Personne ne me fera croire que cela n'a pas été coordonné ou préparé », a déclaré ce ministre social-démocrate à l'édition dominicale du quotidien Bild.
Aucune inculpation à ce jour
Des agressions du même genre ont eu lieu à Salzbourg, ville d'Autriche à la frontière avec l'Allemagne. « De tels délinquants devraient être expulsés », a estimé la ministre autrichienne, en écho à une proposition faite samedi par la chancelière allemande, Angela Merkel.
Cette série d'agressions a provoqué des manifestations samedi à Cologne, dont une était organisée par le mouvement anti-immigration Pegida.
Des échauffourées ont eu lieu et la police antiémeute allemande a dispersé les manifestants d'extrême droite qui protestaient contre les agressions.
Les manifestants, dont certains portaient des tatouages avec des symboles d'extrême droite, comme un crâne sous un casque de soldat allemand, ont scandé « Merkel dehors! » et « Voici la marche de la résistance nationale! »
Peu avant que la manifestation ne commence à Cologne, la chancelière avait durci le ton à l'égard des migrants en promettant d'expulser les condamnés et de réduire l'afflux de réfugiés sur le long terme en Allemagne.
Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a indiqué vendredi qu'au moins 22 demandeurs d'asile avaient été identifiés à ce stade parmi les auteurs de ces violences en série. Au total, 32 suspects ont été identifiés et interrogés. Neuf sont de nationalité algérienne, huit sont marocains, cinq iraniens, quatre syriens et un irakien. Trois autres sont allemands. Aucun n'a été inculpé pour le moment.
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