Jean Charest a trahi la communauté anglophone et l'a abandonnée à l'oeuvre de «destruction sélective» des nationalistes, estime Allen Nutik, le fondateur d'un nouveau parti politique, Affiliation Québec, qui entend frapper dans les flancs des libéraux dans l'ouest de Montréal.
M. Nutik, une des voix les plus volubiles du mouvement «partitionniste» au lendemain du référendum de 1995, en veut terriblement au chef libéral. «Jean Charest est un perdant et un menteur», a-t-il lancé hier lors d'une allocution au Rotary Club de Westmount. Le Parti libéral du Québec (PLQ) ne défend plus les droits de la minorité anglophone depuis belle lurette, estime M. Nutik, qui ne digère toujours pas, 33 ans après les faits, l'adoption de la loi 22 qui a fait du français la langue officielle au Québec (y compris au travail et dans l'affichage commercial) en plus de limiter l'accessibilité à l'enseignement en anglais. «Je ne veux priver les Québécois de rien. Je veux simplement ravoir mes droits et je veux être traité également dans un pays appelé le Canada», affirme M. Nutik.
Un appel peu entendu
Son «appel aux armes» à l'intention de la communauté anglophone a résonné bien faiblement auprès des principaux intéressés. À peine plus de 40 personnes, pour la plupart des hommes dans la soixantaine, se sont déplacées hier pour entendre M. Nutik. Ils ont accueilli son discours avec de faibles applaudissements et ils n'ont posé aucune question.
La communauté anglophone est «épuisée», reconnaît M. Nutik. «Éventuellement, ils [les souverainistes] auront leurs conditions gagnantes quand nous mourrons et quand assez de nouveaux nationalistes auront été formés» dans les écoles du Québec, qualifiées de «madrassas» (des écoles coraniques du Pakistan).
M. Nutik a distribué les critiques équitablement. À l'encontre des libéraux. À l'encontre des gouvernements fédéraux qui ont accepté sans broncher l'érosion des droits de la minorité anglophone au Québec. À l'encontre du quotidien The Gazette, qui est «au centre de la destruction de notre communauté». Et surtout à l'encontre des nationalistes. «Nos droits acquis ont été détruits et continuent à l'être par un élément vindicatif et raciste au sein de la société québécoise», affirme M. Nutik. «Les Québécois qui veulent sauver leur culture le feront. Mais on n'a pas à faire des lois. Comment la législation sur l'affichage en anglais fait d'un Québécois un meilleur Québécois?», s'interroge-t-il.
Pour le moment, Affiliation Québec ne figure pas sur la liste des partis politiques autorisés par le Directeur général des élections. M. Nutik doit obtenir au préalable l'adhésion en bonne et due forme de 100 électeurs. M. Nutik affirme qu'il a déjà recueilli 160 signatures. Ce n'est qu'une question de temps avant que sa formation politique soit reconnue officiellement.
M. Nutik n'imagine pas que Jean Charest pourra s'accrocher au pouvoir au-delà de 2009. Lors des prochaines élections générales, il a l'intention de présenter quelques candidats dans l'ouest de Montréal, à l'image du Parti égalité en 1989. M. Nutik briguera personnellement les suffrages dans la circonscription de D'Arcy-McGee, représentée actuellement par le libéral Lawrence Bergman. L'ancien chef du Parti égalité, Robert Libman, avait réussi à se faire élire dans cette circonscription en 1989.
Affiliation Québec part en guerre contre Jean Charest
«Jean Charest est un perdant et un menteur»
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