Seul un Canadien sur 10 semble croire le premier ministre lorsqu’il dit qu’il ne savait rien du chèque de 90 000 $ qu’a offert son ex-chef de cabinet au sénateur Mike Duffy pour lui permettre de rembourser le Sénat.
Selon un sondage d’Ipsos-Reid mené pour le réseau CTV - le premier coup de sonde depuis que ce scandale secoue le gouvernement de Stephen Harper -, 13 % des répondants estiment que le premier ministre dit vrai quand il soutient qu’il n’était pas au courant de l’entente entre Nigel Wright et le sénateur Duffy. À l’inverse, 42 % des personnes interrogées estiment que M. Harper aurait su dès le départ qu’un tel accord se tramait, tandis que 44 % ne savent pas quoi penser.
Le premier ministre martèle depuis deux semaines qu’il n’a appris que le 15 mai, dans les médias, que M. Wright avait donné de l’argent à M. Duffy afin qu’il repaie les indemnités de logement qu’il n’aurait pas dû toucher. À l’en croire, M. Harper pensait, jusque-là, que le sénateur avait pigé dans ses propres fonds pour rembourser la Chambre haute.
Question plus épineuse pour le gouvernement conservateur, et qui pourrait lui nuire si les opinions sur le sujet ne changent pas : 66 % des répondants considèrent que l’ingérence du bureau du premier ministre témoigne d’un grave manquement éthique. Ils ne sont que 34 % à croire qu’il s’agit plutôt d’une affaire mineure qui ne dit pas grand-chose des normes éthiques de M. Harper et de ses troupes.
Quant au sort des sénateurs fautifs, 23 % estiment qu’il est possible qu’ils aient fait des « erreurs administratives » et que, moyennant remboursement, ils peuvent rester au Sénat. Mais 77 % croient que peu importent les « excuses personnelles » servies, ils devraient démissionner.
Les personnes sondées semblent en outre plus partagées sur le sort de l’institution : 45 % croient qu’il faut réformer la Chambre haute, en ayant par exemple des sénateurs élus, et 43 % estiment qu’il faut carrément l’abolir, tandis qu’un mince 13 % voudraient conserver le Sénat tel qu’il est.
Le sondage a été réalisé les 27 et 28 mai, soit deux semaines après que l’affaire eut été révélée par CTV et une semaine après les premières explications publiques de M. Harper. Le coup de sonde a été mené sur Internet, auprès de 1009 répondants. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,5 points de pourcentage.
Intentions de vote
Le sondage Internet confirme par ailleurs de nouveau que les libéraux restent en tête dans les intentions de vote au pays. Si une élection avait eu lieu le lendemain du sondage, le Parti libéral aurait décroché 36 % des appuis, les conservateurs 30 %, et les néodémocrates 27 %.
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