Le public aime les feuilletons historiques : beaux costumes, dépaysement, dimensions épiques des destins, rassurants (car même les grands de ce monde connaissaient des déboires souvent bien pires aux nôtres), exotiques à souhait et - quand ils sont bons - éducatifs, ce qui ne gâche rien car on a alors le plaisir d’en apprendre sur notre passé.
Mais voilà, les séries historiques portent surtout sur l’histoire occidentale, patriarcale et chrétienne. Comme conjuguer cet intérêt du public avec l’idéologie progressiste et diversitaire de tant de scénaristes et producteurs ?
En passant outre à la véracité, en faussant et en réécrivant l’histoire : les femmes Vikings seront donc des guerrières, les Vikings tueront avec délectation des chrétiens, mais hésiteront à blesser des musulmans, Achille sera noir. Cela afin de promouvoir la diversité de genre, le féminisme moderne.
Des noirs pour incarner une reine de France, d’Angleterre, un viking ou encore Achille le blond, le progressisme trouve cela excellent, car provocateur. Mais gare à « l’appropriation culturelle » des blancs. SLĀV, spectacle construit autour d’anciens chants d’esclaves noirs, ne comptait que deux interprètes noirs sur six choristes, c’était très très mal, il a fallu amener le metteur en scène à résipiscence. Qu’il fasse son autocritique devant les membres du bureau du parti culturel progressiste. Des modèles blancs portant des costumes amérindiens : inacceptable appropriation culturelle (la photo ci-dessus est donnée en exemple dans l’article de Wikipédia sur le sujet). Pour les partisans de ce concept d’appropriation culturelle, celle-ci constituerait une forme d’oppression et de spoliation. La culture « minoritaire » se trouverait ainsi dépouillée de son identité, ou réduite à une simple caricature raciste…
Jamaïcaine noire joue Anne Boleyn : nécessaire |
L’imposition des impératifs progressistes diversitaires dans les feuilletons à prétention historique semble débridée dans l’anglosphère. Même — et, semble-t-il surtout — s’ils heurtent l’histoire et les représentations « traditionnelles » que les Occidentaux pourraient avoir des personnages historiques ainsi détournés.
C’est ainsi que l’on apprend que l’actrice britannique d’origine jamaïcaine Jodie Turner-Smith incarnera la reine Anne Boleyn dans le cadre d’une série en trois parties commandée par la chaîne de télévision britannique Channel 5.
Anne Boleyn, deuxième épouse d’Henry VIII et mère de la reine Elizabeth I, a été exécutée par décapitation en 1536 à la Tour de Londres après être tombée en disgrâce auprès de son mari et avoir perdu des intrigues de cour face à ses ennemis, notamment Thomas Cromwell, ministre et proche conseiller du roi.
Portrait d’Anne Boleyn |
« Cette minisérie retracera les derniers mois de la vie d’Anne Boleyn du point de vue de cette dernière », a déclaré Channel 5.
Noire et féministe en lutte contre patriarcat
« Ce drame psychologique explore sa lutte pour survivre et pour assurer un avenir à sa fille, mais aussi sa lutte contre le puissant patriarcat qui a causé sa perte », a ajouté la chaîne de télévision.
Jodie Turner-Smith, âgée de 34 ans, dit avoir été immédiatement captivée par le scénario.
« La légende de cette reine formidable et mère féroce sera vue comme une histoire profondément humaine qui reste pleinement pertinente de nos jours », a-t-elle déclaré.
Voir aussi
Appropriation culturelle ou racisme ? La BBC attribue le rôle du méchant Javert à un Noir
Critiques blancs s’abstenir : seuls les racisés peuvent commenter selon une dramaturge
« Les féministes détruisent un patriarcat blanc qui est mort »
Zemmour et le néo-puritanisme féministe
La Reine des Neiges 2 et La Guerre des étoiles IX, fers de lance du credo progressiste de Disney
Radio Suisse internationale : Heidi en 2016 (noire)
Les contes de Noël publiés aujourd’hui diluent voire effacent les valeurs chrétiennes