Le groupe pétrolier français a signé le 3 juillet dernier un accord gazier de près de 5 milliards de dollars avec l’Iran, mais quelle sera la réaction des États-Unis de Donald Trump, s’interroge le journal américain The Financial Times, qui n’écarte pas la possibilité d’une vengeance contre Total ou le gouvernement français. Il est même possible que Donald Trump annule sa visite à Paris prévue à l’occasion des fêtes du 14 Juillet.
La conclusion d’un accord de principe entre Total et l’Iran pour le développement de la phase 11 du champ gazier de Pars Sud, a coïncidé avec le discours du président français Emmanuel Macron à Versailles.
Cet accord stratégique est un signe de la confiance en soi retrouvée de la France et du processus en plein dynamisme de la politique au Moyen-Orient. Pour des entreprises actives dans les domaines pétrolier et gazier, cet accord signifie en quelque sorte le lancement d’une nouvelle interaction avec l’Iran après 40 ans.
Le groupe pétrolier français a montré qu’il est capable de ne faire aucun cas de l’hostilité affichée par la nouvelle administration américaine contre l’Iran. Donald Trump a critiqué l’accord nucléaire signé entre l’Iran et les 5+1 sous la présidence de Barack Obama, sans toutefois proposer aucune politique en remplacement de l’accord nucléaire.
La poursuite des sanctions US et des menaces destinées à isoler davantage l’Iran sur la scène internationale a contraint la plupart des sociétés occidentales à écarter l’idée d’investir en Iran. Mais Total a fait un autre choix. En vertu de ce contrat d’une durée de vingt ans, le consortium investira 2 milliards de dollars (1,76 milliard d’euros) dès la première étape du développement de la phase 11 du vaste champ gazier offshore Pars Sud.
Le groupe français devient ainsi la première grande compagnie internationale du secteur des hydrocarbures à remettre un pied dans le pays depuis janvier 2016 et la levée des sanctions internationales. Total n’est pas une société publique, mais on ne peut pas croire que ledit accord soit signé sans le feu vert du gouvernement Macron. Et si le président français décide de se déplacer à Téhéran en vue de la consolidation des relations amicales, cela ne sera pas étrange.
Outre la France, le groupe China National Petroleum Corporation (CNPCI) détiendra 30 % des parts du consortium qui exploitera le champ gazier, et cela montre que la France et la Chine ont opté pour l’interaction avec l’Iran et non pas son isolement.
La France a associé la Chine à cet accord gazier avec l’Iran pour ainsi atténuer le risque qu’elle investisse elle-même sur le marché iranien.
« Si les sanctions se durcissent et si les banques internationales refusent de financer les projets liés à l’Iran, Total pourra poursuivre ses activités en Iran via des institutions financières chinoises », a indiqué The Financial Times.
Pour les grands groupes énergétiques internationaux, l’Iran représente un avantage extraordinaire. Il a de grandes ressources non développées dont le coût de production, en cette période de baisse du prix de l’énergie, est bas.
En vertu des statistiques de BP, l’Iran dispose de plus de 150 milliards de barils de pétrole ainsi que 33 trillions de mètres cubes de gaz. Mais cela ne concerne que les réserves enregistrées et il reste encore beaucoup de régions du pays à explorer.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé