Je ne prévoyais pas commenter le texte de Monsieur Robert Barberis-Gervais sur Robert Bourassa l'éteignoir, le considérant complet par lui-même. Mais face à la tournure qu'ont pris certains commentaires, permettez-moi d'ajouter le mien. Anticipant sa longueur démesurée, c'est sous la forme d'un texte que je le présente.
Passons outre les moeurs sexuelles de l'intimé, pour moi ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Ce qui me trouble bien davantage est le fait que dès son plus jeune âge, Robert Bourassa rêvait de devenir premier-ministre du Québec. Et toute son action n'a été motivée que par ce seul but. Mais pour accomplir quoi?
Il est connu que Robert Bourassa a participé aux premières réunions conduisant à la formation du Mouvement Souveraineté-Association de René Levesque puis s'est désisté en invoquant la question monétaire. Foutaise! La question monétaire n'était qu'un alibi pour satisfaire son ego. En bon stratège, il a tout simplement anticipé le départ de Jean Lesage et s'est positionné pour lui succéder. Cela constituait le plus court chemin pour arriver à ses fins. Et c'est dès ce moment qu'il a choisi son camp. Ainsi ceux qui s'attendaient à autre chose de lui en ce 22 juin 1990 ont tout simplement fait preuve de naïveté, une fois de plus.
Le plus déconcertant est que Robert Bourassa n'est pas le seul à avoir cherché à réaliser son rêve avant tout. Il s'en trouve même parmi les nôtres, cela est incontestable. Un autre cas probant que j'aimerais néanmoins exposé est celui de Paul Martin Jr. Son père a tenté à trois reprises d'être choisi chef du Parti Libéral du Canada pour connaître l'échec face à Louis St-laurent, Lester B. Pearson et Pierre E. Trudeau. Et Paul Martin Jr a connu l'échec face à Jean Chrétien en 1990. Il a par la suite patienter durant 14 ans pour concrétiser le rêve que son père n'a pu réaliser. Et une fois arrivé à ses fins il m'a semblé profondément ennuyé par cette tâche, donnant l'impression de quelqu'un qui se demande ce qu'il peut bien faire à cette position.
Les plus hautes fonctions de l'état n'attirent-elles donc que ce genre de personnalité? Hélas non, il y a encore pire. Ce sont ceux que je qualifie de mercenaires, le grade suivant immédiatement celui de collabos. Car collabos est strictement réservé à ceux qui ont déshonoré la France.
Par mercenaires je fais allusion, bien sûr, à ceux qui se font élire en promettant espoir et changement et qu'ils combattront l'austérité, qui affirment haut et fort que leur ennemi est la finance et qu'ils sont prêts quoi. Et que font-ils une fois élu? Vous l'aurez deviné, exactement le contraire de ce à quoi ils s'étaient engagés. Ces gens n'ont pour seul et unique mission que de servir leurs maîtres, le 1%. Ils accomplissent si bien leur tâche que tôt ou tard ils en seront récompensés par de gigantesques émoluments. La liste est si longue que je crains d'oublier des noms. Mais nous en avons connu notre large part au Québec.
N'espérons donc rien de ces ambitieux et de ces mercenaires. Le mieux-être de leur pays et de sa population les laisse de glace.
Heureusement qu'il existe une autre catégorie que je qualifie de héros. Extrêmement rare! Si rare que ce ne sont même pas tous les pays qui ont la chance de pouvoir compter sur eux en temps opportun. Le premier nom qui me vient à l'esprit est Charles de Gaulle. Non qu'il ait vaincu l'Allemagne, ce sont les Russes et les États-Uniens qui ont accompli cette tâche. Mais Charles de Gaulle, envers et contre tous, a maintenu en vie l'idéal de la France et a unifié sa nation qui autrement aurait eu toutes les raisons de s'entredéchirer après la guerre. Et pour moi c'est sa plus grande réalisation.
On ne rêve pas de devenir un héros. On le devient par la force des choses et des événements. Il faut d'abord être animé par un idéal, celui de voir sa patrie et sa nation s'épanouir. Et ne tolérer aucune bassesses ni compromissions. Il faut une fibre morale extrêmement robuste pour se qualifier. Voilà pourquoi les héros sont si rares. S'en trouvent-ils au Québec?
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1 commentaire
François Ricard Répondre
23 septembre 2015Des les cinquante dernières années, le seul véritable "héros", tel que vous le définissez, fut, pour moi, Jacques Parizeau.
Jacques Parizeau toujours fidèle à lui-même et à la nation en toutes circonstances.René Lévesque avait plus de charisme que Jacques Parizeau. malheureusement il était trop enclin aux compromis.