Financement des langues officielles

À la défense des communautés anglophones du Québec

Le commissaire Graham Fraser estime capital le financement du fédéral de la minorité linguistique

Le discours canadian ne mérite aucune réplique tellement il est borné et lamentable aux yeux des Québécois, qui ne sont tout de même pas des tarés, quoi qu'en pensent les Canadians...


Guillaume Bourgault-Côté - N’en déplaise au Bloc québécois, au Nouveau Parti démocratique et au Parti québécois, le commissaire aux langues officielles estime primordial que des projets menés par la communauté anglophone du Québec reçoivent un financement fédéral.
Dans une lettre transmise au Devoir et écrite en réponse à un article publié mercredi, Graham Fraser se dit « déçu de voir la réaction de plusieurs politiciens » devant la décision du gouvernement fédéral d’octroyer un financement de 4,4 millions pour la réalisation de 22 projets, dont les trois quarts pour la communauté anglophone. Ceux-ci sont financés selon les critères des programmes Développement des communautés de langues officielles et Mise en valeur des langues officielles.
Selon le PQ, « il est franchement inacceptable de voir le gouvernement conservateur financer à coups de millions de dollars la promotion de l’anglais dans notre métropole, alors que le français recule à Montréal ». Mais pour Graham Fraser, ce type de réaction « découle d’un malentendu et semble démontrer une incompréhension profonde de la réalité des communautés minoritaires anglophones du Québec ».
Le commissaire souligne dans sa lettre qu’il « existe une différence fondamentale entre la montée incontestable de l’anglais » et les « besoins très réels » des membres des communautés anglophones dans la province - comme l’accès à des soins de santé en anglais en dehors de Montréal. L’anglais n’est certes pas menacé au Québec, écrit-il, mais les communautés anglophones peuvent l’être, ajoute M. Fraser.
Or, ces communautés ne « représentent aucune menace pour le français », soutient M. Fraser en reprenant un argument évoqué il y a 30 ans par le député Gérald Godin. Le commissaire relève par exemple que les anglophones du Québec sont bilingues dans une proportion de 60 %, et même de 80 % chez les 18-34 ans. « Mais je constate que l’image qu’ont les francophones de leurs concitoyens anglophones est figée dans le temps et que les gains de la communauté anglophone sont trop souvent perçus comme une perte pour le français au Québec », dit-il.
M. Fraser se porte ainsi à la défense de plusieurs des organismes bénéficiaires des 4,4 millions. « Le Quebec Community Groups Network a beau avoir son bureau à Montréal, il s’agit un réseau d’organisations communautaires réparties à travers le Québec qui inclut notamment des groupes travaillant dans le secteur de la santé. Quelle menace ce réseau représente-t-il pour le français ? », demande M. Fraser.
Le gouvernement conservateur a défendu sa décision en rappelant qu’il investit quelque 33 millions pour le soutien des communautés francophones hors Québec.


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