Les collapsologues de tout poil nous promettaient les pires catastrophes sauf, évidemment, cette pandémie qui nous tombe dessus. Il y a gros à parier que, demain, de leur imprévision, ils feront une prédiction !
Avant le confinement, diront-ils, deux tiers des repas étaient pris hors domicile (cantines, cafétéria, restaurants, etc.). Les gaspillages et déchets ainsi générés étaient beaucoup plus importants que ceux des repas pris à la maison. C’est bien connu, la ménagère a l’économie de son panier : n’achète que le nécessaire, considère avec circonspection le superflu et consomme tout ce qui a été acheté.
Avant le confinement, diront-ils, les routes étaient encombrées. Depuis, si un minimum de circulation s’est maintenue pour l’approvisionnement de points de vente indispensables, les gains de temps et de carburants sont incommensurables.
Avant le confinement, diront-ils, on se faisait livrer du bout du monde des produits dont on se passe très bien aujourd’hui. On renoue avec le fournisseur près de chez soi. Le « localisme » de slogan devient précepte !
En résumé, les écologistes en rêvaient, le covid-19 l’a fait ! Enfin une société qui produit moins de déchets, une économie où l’on peut à nouveau respirer, retrouver la lenteur des gestes quotidiens, Les eaux sont plus pures, le chant des oiseaux plus audible et on voit reverdir les arbres de son jardin. Enfin, une économie centrée sur l’essentiel, la proximité et le partage !
C’est beau comme la promesse d’un bonheur éternel mais c’est totalement contre… nature.
Depuis des siècles, la civilisation a consisté à améliorer la condition humaine, en répartissant au mieux des ressources rares face à des besoins de plus en plus exigeants. C’est un des mérites de la réflexion économique qui émerge à partir du XVIIIème siècle, d’avoir accompagné le dynamisme des entrepreneurs pour fournir à chacun des produits et services de plus en plus variés qui vont bien au delà de la seule satisfaction de nos besoins vitaux.
L’économie du confinement est une économie de l’indispensable, du nécessaire à vivre ; elle n’est pas viable et tenable à très court terme dans un paradigme construit, au fil de décennies, pour satisfaire en qualité et en quantité nos contemporains.
La décroissance que les écologistes prônaient est bien là mais pensent-ils sérieusement que les Français « biberonnés » depuis deux générations au matérialisme et au consumérisme vont changer, comme par enchantement, leurs habitudes ?
Si l’on poursuivait ainsi, que fera-t-on de la plupart des actifs qui travaillent à notre bien être et à notre confort, nous distraient, nous informent, nous déplacent vers des destinations proches ou lointaines ? Nous pensons-là à l’industrie du tourisme.
Que fera-t-on de tous ces biens d’équipements (machines, engins de T.P, camions et autocars) aujourd’hui inutilisés sur leur parking ? Que fera-t-on de ces équipements collectifs qui structurent le pays (ponts, autoroutes, salles de spectacle, stades, salles de sports, piscines, etc..) et qui s’avéreraient du jour au lendemain trop grands voire obsolètes ?
Même en admettant que la crise élimine, comme la sélection naturelle, les « canards boiteux », les entreprises non rentables et celles qui ne répondent à aucun besoin, il resterait pour l’immense majorité des autres à se trouver… un emploi ou un chiffre d’affaire, en clair à se « reconvertir » ! Ce qui prendrait beaucoup de temps et surtout serait totalement inutile et impossible. En effet, grâce au progrès de la productivité, l’essentiel de nos besoins primaires (vitaux) est couvert par un minimum d’effectifs.
On peut seulement se réjouir de cette démonstration, grandeur réelle et sans appel de l’inanité des thèses de certains écologistes. Oh, certes, l’écologie en elle-même garde toujours ses vertus si on la comprend comme un comportement de mesure et de bon sens, et surtout si on voit en elle autre chose qu’un « oiseau de malheur »