Je sais, je sais, vous allez me dire que je calcule mal.
Il est vrai que les mathématiques n’étaient pas ma matière forte à l’école. Mais suivez-moi quand même un instant.
Parmi les 78 sièges du Québec au parlement fédéral, 40 sont détenus par le Parti libéral de Justin Trudeau.
Parmi les 125 sièges à l’Assemblée nationale, 70 sont détenus par le Parti libéral de Philippe Couillard.
Bref, 110 sièges au Québec sont détenus par des élus de deux formations qui sont comme des frères siamois.
Absent
Cela devrait valoir au Québec une certaine influence à Ottawa, non ? Ben voyons...
Philippe Couillard s’est dit «extrêmement déçu» d’un budget fédéral qui ne contient rien sur les trois demandes essentielles du Québec: la ligne bleue du métro, le Réseau électrique métropolitain et le Service rapide de bus à Québec.
Le PLQ a beau pratiquer le fédéralisme le plus accommodant depuis Adélard Godbout, il est traité par le grand frère fédéral comme un mendiant qui tend son verre en styrofoam à l’entrée du métro.
Ne comptez pas non plus sur les élus québécois de Justin Trudeau pour livrer la marchandise en lieu et place du gouvernement Couillard.
Une devinette: vite, nommez-moi le lieutenant québécois de Justin Trudeau. Vous me direz quand vous l’aurez.
Que Mélanie Joly soit un poids lourd au sein du gouvernement Trudeau dit tout ce qu’il faut savoir sur le poids du Québec à Ottawa.
On s’est beaucoup moqué, avec raison, des cônes orange élus sous la bannière du NPD au Québec en 2011.
Il y avait en effet matière à rire dans cet aréopage d’illustres inconnus dont la victoire bouleversait les plans de carrière, et parfois les études, tellement elle était inattendue.
Leur victoire avait au moins le charme de la candeur. Et, dans l’opposition, ils ne pouvaient pas trop nuire à défaut d’être utiles.
Les élus fédéraux du PLC à Ottawa, eux, non seulement ne lèvent pas la voix pour le Québec, mais ils appuient servilement six années de déficit jusqu’en 2022 et une augmentation de la dette de 141 milliards de dollars d’ici là.
Il fut pourtant un temps où Gilles Duceppe négociait avec Stephen Harper des éléments importants du budget fédéral pour le Québec.
Poids plume
Justin Trudeau, lui, se soucie du gouvernement Couillard autant qu’il se soucie du tapis sur lequel il pose les pieds en sortant de sa douche.
En politique, on ne vous donne pas quelque chose parce que vous êtes accommodant et soumis.
La politique n’est qu’un rapport de forces. On vous donne ce qu’on ne peut pas vous refuser.
Le plus pathétique est qu’à la différence du mendiant à l’entrée du métro, le Québec n’attend que le retour de son propre argent dans les domaines que lui juge important.
Dans le Canada d’aujourd’hui, le Québec, devenu un gros Nouveau-Brunswick, n’a plus beaucoup d’influence. C’est aussi simple que cela.
Il paraîtrait qu’il faut s’en réjouir et dire merci.
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