Quel jugement porter sur les quatre années du gouvernement caquiste ?

Souvenons-nous du contexte de départ.

Nous venions de subir plus de 13 années de gouvernance libérale marquées d’allégations qui forcèrent de nombreuses enquêtes policières et de reculs sur divers fronts.

Vite, nommez-moi une mesure majeure et indiscutablement positive adoptée pendant les années Charest-Couillard ?

Faut chercher, hein ?

Mieux

La CAQ ramena d’abord un climat plus positif.

Pour le reste, ceux qui ne s’enferment pas dans une partisanerie primaire jugent habituellement un gouvernement à la lumière de deux principaux critères.

En gros, a-t-il respecté ou non ses engagements ?

Et la situation générale est-elle globalement meilleure ou moins bonne qu’il y a quatre ans ?

Le problème est que le dernier mandat fut tout sauf habituel.

 

 

 

Le gouvernement fut forcé de concentrer le gros de ses énergies à gérer la pire crise de santé publique de l’histoire du Québec.

Cette gestion comporta certes son lot d’erreurs et de tragédies, mais mit en lumière des carences de notre système sanitaire antérieures à l’arrivée au pouvoir de la CAQ, accentuées par la catastrophique réforme Barrette.

Pour le reste, rien de nouveau dans le fait pour les gens dans d’énormes machines bureaucratiques de se protéger en disant qu’ils ont agi sur la base de l’information disponible, et que si des gens sont à blâmer, ce ne sont pas eux.

On pourrait facilement dresser une liste de coches mal taillées par le gouvernement caquiste. Facile, facile, facile.

Mais globalement, sommes-nous mieux qu’il y a quatre ans ? Oui.

Connaissez-vous beaucoup de gens qui préféreraient être gouvernés de nouveau par le PLQ ?

Les lois sur la laïcité et la langue française furent évidemment les mesures les plus discutées parmi celles adoptées.

Je les juge minces, mais au moins, elles vont dans la bonne direction : faute de pain, on mange de la galette, dit le proverbe.

Et surtout, ces mesures rompaient avec des années de négligence libérale.

J’ai déjà salué la loi sur la défense de la liberté d’expression dans le monde universitaire.

Avenir

La CAQ croit possible de faire progresser l’autonomie du Québec à l’intérieur du Canada.

Il est vrai que le Québec pourrait mieux utiliser les pouvoirs qu’il a déjà.

Il est faux de croire que de mieux les utiliser stoppera notre marginalisation politique à l’intérieur du Canada.

Il est parfaitement contradictoire de dire, d’un côté, que le débat sur notre avenir politique est dépassé et que les Québécois sont rendus ailleurs et, de l’autre côté, dire que la survie de la nation dépend du rapatriement de la totalité des pouvoirs en immigration.

C’est pour cela que même si la réélection de la CAQ est souhaitable et était méritée, la disparition du seul parti indépendantiste crédible, le PQ, serait tragique.

Le prochain mandat ne sera pas de tout repos pour la CAQ : une crise financière est à nos portes et l’heure de vérité sonnera dans nos rapports avec Ottawa.