Nous y sommes. Ottawa célébrera toute l’année les 150 ans du Canada. Nous aurons droit à une orgie de propagande à même les fonds publics pour nous vanter les merveilles du «meilleur pays au monde».
Justin Trudeau fera des phrases en bilingue pour chanter la fierté canadienne. Mélanie Joly se mettra de la partie aussi. Comme à l’habitude, elle torturera la langue française avec des discours incompréhensibles.
On voudra nous faire gober ce bobard exceptionnel: que le Canada illuminerait la planète. Il représenterait la prochaine étape dans l’histoire de l’humanité, avec son multiculturalisme joyeux et ses accommodements pseudo-raisonnables.
Histoire
Qu’on me comprenne bien: il est normal qu’un pays commémore ses grands anniversaires. Mais le problème, c’est qu’on vend aux Québécois un pays qui n’est pas le leur.
Un peu d’histoire: notre histoire comme nation ne commence pas en 1867 mais en 1608, avec la fondation de Québec. Nos vraies origines sont en Nouvelle-France.
Notre histoire bascule en 1763, avec le traité de Paris. Nous sommes alors arrachés à la France, notre mère-patrie, pour être soumis à la Grande-Bretagne.
Dès lors, notre destin sera lié à notre conquérant, qui finira par voler notre nom. Car à l’origine, les Canadiens, c’était nous. Au fil du temps, Ottawa nous volera aussi nos symboles et notre hymne national.
Le Canada a cherché à nous assimiler. Nous avons défendu nos droits linguistiques, culturels et politiques.
On connaît les grands épisodes de cette résistance, quelquefois active, quelquefois passive: je pense au combat des Patriotes, je pense à celui contre l’assimilation prévue par le rapport Durham.
Je pense à celui d’Honoré Mercier pour que le Québec devienne vraiment l’État national des Canadiens-français.
Que représente 1867 dans tout cela? Pour le Canada anglais, c’est effectivement une naissance.
Pour le Québec, au mieux, c’est le moment où, après l’Acte d’Union de 1840, nous retrouvons un semblant de gouvernement, même si les vrais pouvoirs sont concentrés à Ottawa. Dans les frontières de la province, nous serons une majorité.
À travers l’histoire, nous avons cherché à faire valoir notre différence, qui n’a jamais été reconnue. On nous accommode un peu quand on y est obligé. On ne nous traite jamais comme un peuple égal.
Cette histoire n’est pas que du passé.
Assimilation
Je parlais plus haut d’assimilation: avec le temps, elle a changé de visage.
Elle s’est faite plus douce, mais plus efficace. Il s’agit aujourd’hui de convaincre les Québécois qu’ils ne sont pas une nation à part entière. Qu’ils sont Canadiens d’abord et avant tout.
Faut-il rappeler qu’en 1982, on nous a exclus de la constitution? Et qu’en 1990, on a refusé de nous reconnaître comme une simple société distincte?
Faut-il rappeler que le multiculturalisme canadien fait de nous non pas un peuple fondateur, mais une communauté parmi toutes les autres issues de l’immigration?
Faut-il rappeler que le Canada fragilise le français au Québec et favorise l’anglicisation des immigrants?
En 2017, les Québécois ne devraient pas avoir le cœur à la fête. Ce n’est pas la leur.
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