Le PQ me fatigue... je pars
20 août 2007
Cher monsieur Larochelle,
Je suis heureux que vous ayez compris la vraie nature du problème du Parti Québécois. À force de lire et d'entendre les médias faire passer les pur(e)s et dur(e)s comme des créatures mangeuses de chef et déconnectées des réalités quotidiennes du peuple, beaucoup de gens finissent par prendre la nouvelle comme un fait consacré, donc la vérité. Si les témoignages de MM. Denis Julien et Nestor Turcotte ont pu vous donner enfin l'heure juste, j'en suis extrêmement heureux.
Nous tou(te)s, ex-péquistes, devons entreprendre, si ce n'est pas déjà fait, une RÉÉDUCATION INDÉPENDANTISTE. En effet, celles et ceux d'entre nous qui militent au PQ depuis des décennies particulièrement, avons inconsciemment été intoxiqué(e)s par un vocabulaire, des stratégies et des visions de personnes d'autorité (le plus souvent charismatiques ou jouissant d'une notoriété publique) qui se sont servies de nos bras, de nos têtes, de nos pieds, de notre argent et de notre temps pour assouvir leur quête personnelle de gloire en politique, sans se rendre compte qu'elles n'en avaient cure pour nos idées et même pour notre rêve légitime de bâtir notre pays. Pour le mouvement indépendantiste qui a donné naissance au PQ et qui est, pour des raisons stratégiques, demeuré fidèle au parti sans se rendre compte qu'il en devenait captif et aliéné, les derniers mois sont sans conteste une douloureuse remise en question.
En effet, à cause de sa stratégie étapiste à laquelle il s'est accroché, contre vents et marée, par complexe d'infériorité par rapport à des adversaires qui ont délibérément (et hypocritement) joué la vertu (multiculturalisme, droits universels, libre marché, etc.) contre notre projet national, le Parti Québécois en tant qu'unique véhicule politique capable de faire l'indépendance du Québec, a fini par discréditer la cause elle-même qui lui a donné naissance (et les politicien(ne)s qui l'ont représenté, par ricochet) aux yeux de la population à convaincre. L'impuissance et l'impopularité des gouvernements provinciaux qu'il a formés, et qu'il a accepté de faire et même de solliciter, en dépit du rejet de son option, a rejailli sur le parti, ses militant(e)s et même tout le mouvement en entier. C'est pourquoi, aujourd'hui, le mouvement indépendantiste se doit de prendre un nouveau départ, en revenant aux sources de notre projet certes, mais riches également de l'enseignement que le pouvoir sans l'indépendance, tout comme l'indépendance sans le pouvoir, est futile et néfaste à la cause.
Aujourd'hui, nous pouvons dire que les indépendantistes ont atteint l'âge de la maturité puisque, devant le choix entre un gouvernement péquiste provincial et une opposition indépendantiste cherchant sans cesse à faire la promotion, patiente, mais déterminée, cohérente et non complaisante jusqu'au jour où les Québécois(e)s nous accorderont leur confiance, sans hésitation nous choisissons la deuxième option.
À monsieur Bousquet,
Madame Diane Lemieux sera assurément la bienvenue au Parti indépendantiste. Cependant, elle devra, à mon sens, le faire à deux conditions: Souscrire à l'éthique du PI de subordonner son succès personnel à l'avancement de l'idée d'indépendance dans la population ET de laisser le soin aux membres du futur parti de choisir démocratiquement leur chef(fe), et ce, sans que les considérations électorales l'emportent sur la raison d'être du PI.
Je préfère que les candidat(e)s du PI soient davantage des personnes de conviction, de parole et d'action envers l'indépendance politique comme manifestation de liberté de la nation francophone du Québec plutôt que des gens charismatiques prêts à déchirer leur chemise pour tout et pour rien ou à abandonner les idéaux des membres pour leur avancement personnel. Nous avons eu trop de celles-là au sein du PQ, particulièrement à la direction.
Bref, OUI aux Bourgault, D'Allemagne, Ferretti, Parizeau et Saint-André, NON aux Lévesque, Johnson, Bouchard, Landry, Boisclair et Marois.