Le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francœur, rencontrera l’UPAC pour raconter ce qu’il sait au sujet de l’enquête sur deux députés libéraux, qui aurait été bloquée depuis 2012.
Selon les informations de notre Bureau d’enquête, cette rencontre aura lieu la semaine prochaine.
Yves Francœur a lancé une véritable bombe, jeudi matin, en affirmant au 98,5 FM que deux députés, dont un siège toujours au caucus, ont fait l’objet d’une enquête criminelle. Dans le cadre de cette enquête, qui impliquerait un promoteur lié à la mafia italienne, on aurait même eu recours à la filature et à l’écoute électronique.
Selon le président du syndicat, l’enquête est complétée, mais elle a été bloquée en plus haut lieu. «C’est des intervenants du système judiciaire qui me disent: “Yves, peux-tu faire quelque chose? Ce dossier-là, si c’est pas deux élus libéraux, les accusations sont déjà déposées à la cour”», a-t-il lancé en ondes.
Il dit avoir été interpellé à l’époque où il dénonçait la légitimité de l’ancienne administration de Gérald Tremblay sur des questions d’intégrité.
Selon nos informations, Yves Francœur s’appuie sur plusieurs sources au fait du dossier.
Contributions électorales
En ondes avec Paul Arcand, il a parlé d’une enquête portant sur de la fraude et du trafic d’influence incluant «des modifications législatives en échange de contribution électorale».
L’argent n’aurait donc pas été empoché directement par les deux députés.
Les révélations du policier ont été faites alors qu’il dénonçait la décision du ministre Martin Coiteux d’interdire les pantalons de clown.
« Graves allégations »
Le ministre Coiteux a d’ailleurs réagi en point de presse. «Ce sont des allégations qui sont extrêmement graves et qui doivent être transmises à la justice [...] Maintenant qu’il aille jusqu’au bout et qu’il aille partager ça avec la Directrice des poursuites criminelles et pénales (DPCP).»
De passage en commission parlementaire, la Directrice des poursuites criminelles et pénales a assuré ne pas avoir en main le dossier évoqué par Yves Francoeur. «Nous ne savons pas de quoi il parle», a lancé Me Annick Murphy.
Les partis d’opposition ont sauté dans la mêlée eux aussi.
«Si le Parti libéral se sert de sa majorité pour [faire obstruction] à ce que le Parlement peut et doit faire, je pense qu'il faudra faire un appel à tous, aux sonneurs d'alerte partout où ils sont, que ces sonneurs d'alerte prennent le relais et qu'ils s'assurent que la lumière soit faite sur ces allégations. Elles sont extrêmement graves», a lancé le leader parlementaire adjoint de la CAQ, Éric Caire.
L’idée a été appuyée par Québec solidaire. Le Parti québécois, lui, veut savoir si le whip du gouvernement a tenté de savoir qui est cet élu visé par une enquête du SPVM.
«Est-ce que le premier ministre est au courant qu'un de ses élus fait l'objet d'une enquête criminelle, notamment avec la filature... en fait, l'écoute électronique?» a demandé le porte-parole de l’opposition officielle, Pascal Bérubé.
– Avec la collaboration de Patrick Bellerose, Bureau parlementaire
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