Débat public

W-X-Y-Z

La génération « Y » et la sphère politique au Québec

Tribune libre

Le texte suivant est également publié sur mon blog.
Combien de fois vous arrive-t-il d’entendre ou même de vous entendre dire que les jeunes sont totalement absents du débat public, de la sphère politique, ou qu’ils ne semblent avoir aucun intérêt à l’égard de la vie sociale et démocratique? Allons, personne ne vous entend réfléchir et comptez à l’intérieur de votre tête…très souvent?
De telles assertions entendues à maintes reprises, ont incité un jeune avocat, ayant le vent en plein dans les voiles de sa jeune carrière prometteuse, de laisser la firme pour laquelle il travaillait, de prendre sa voiture et de faire une tournée des régions du Québec pour vérifier le ou les fondements face à ces remarques que l’on peut se faire à l’égard de la génération « Y ».
Pour les besoins de la cause, la génération « Y » sont les jeunes ayant de 20 à 35 ans en 2010, donc nés entre 1975 à 1990. Ce sont donc les petits enfants des baby-boomers (ceux qui ont fait la Révolution tranquille) que je nomme affectueusement la génération W; cette génération Y sont les enfants de la génération « X » et les parents ou futurs parents de la génération « Z ». Rendu à ce stade, je commence à m’inquiéter sérieusement : est-ce la fin du monde après la génération « Z » ou va-t-on employer l’alphabet grec pour entreprendre un nouveau cycle?
On a beau vouloir philosopher, ça ne veut pas dire qu’on doit s’astreindre à une face carême pour autant…mais revenons à des considérations un peu plus sérieuses.
Ce jeune avocat part en tourné dans les régions du Québec pour vérifier le ou les fondements stipulant que les jeunes ne s’intéressent guère à la vie démocratique. Paul s’en inquiète car si une telle chose devait être vraie, les décisions d’instances politiques et gouvernementales au Québec dans les prochaines années pourraient être très périlleuses en l’absence des principaux concernés dans le débat. Il faut donc aller auprès de ces derniers pour entendre ce qu’ils en disent.
En discutant avec des groupes de jeunes de partout au Québec, Paul en arrive à quelques constats se résumant de la manière suivante : les jeunes sont très bien informés, en plus ils ont un intérêt très vif par rapport aux grandes questions débattues en société présentement. Mais l’implication de la génération montante (l’Y) dans le débat public rencontre quelques adversités:
• La crédibilité de la sphère politique, malgré l'intégrité de certains individus, est tellement minée que les jeunes refusent de s'y associer. Dans une démocratie comme la nôtre, cela est très inquiétant.
• Les jeunes ayant tenté l'expérience dans la sphère politique s’en trouvent étouffé d'une certaine manière, entre deux grands partis au Québec, ayant monopolisé le dynamisme des idées et restreint celles-ci à quelques grandes lignes politiques partisanes.
• Le financement des partis politiques est un autre grand obstacle : la façon avec laquelle ça semble fonctionner en ce moment, c'est souvent de cette manière que les scandales prennent racine tout en apportant son lot de corruption auquel nous sommes confrontés présentement comme société et sujets du système démocratique.
Ce dont Paul va prendre conscience en jasant avec les jeunes de 20 à 35 ans de partout au Québec, est que le problème n'en est pas un d'intérêt par rapport aux débats publics. Paul se rend compte que ces questions là passionnent les jeunes, ils se sentent interpellés et concernés tout autant que la génération X et la génération des baby-boomers (la W). La problématique relevée par Paul n'en est donc pas une de dynamisme, mais de crédibilité toute entière de la sphère politique, dont les jeunes se distancent: « la sphère politique ne convainc plus personne tellement plusieurs de ses acteurs l'ont discrédité » disent-ils en substance.
Paul St-Pierre Plamondon est l’auteur d’un livre lancé dans la semaine du 8 février 2010 s’intitulant « Des jeunes et l’avenir du Québec », aux éditions Les Malins. Il est possible de voir et d’entendre Paul alors qu’il était l’invité de Louis Lemieux sur RDI à l’émission « Matin Week-end » le 13 février 2010. Ce livre raconte le voyage de Paul, ses rencontres avec les jeunes de la génération Y, ce qu’ils expriment et l’auteur propose quelques pistes de solutions. Pour ma part ce livre reste à lire, puisqu’il sera en librairie seulement à partir du 15 février.
Par ailleurs, les jeunes de la génération Y peuvent et sont invités à participer à un Sommet de Génération d’idées prévu pour très bientôt. Des consultations préparatoires prendront fin le 30 juin prochain, il est donc encore le temps de vous rendre sur le site web (http://sommet-gedi.ca/) de Génération d’idées pour s’y inscrire si vous êtes âgés quelque part entre 20 à 35 ans.
Je peux vous dire je suis très envieux, j’aimerai bien avoir la capacité de faire un voyage dans le temps de dix ou quinze ans en arrière pour avoir l’immense privilège de participer à un tel mouvement! J’exprimais d’ailleurs dans un court texte envoyé à l’équipe de Génération d’idée la chance unique que la génération Y a présentement de pouvoir provoquer, non pas un changement du cours des choses dans l’histoire actuelle du Québec, mais de révolutionner la sphère politique, de la même manière que la génération W l’a faite à l’aube de la Révolution tranquille.
J’y écrivais ceci :
« Je ne vais soumettre aucun texte, aucune idée, aucune proposition, bref je ne peux pas soumettre quoi que ce soit à ce projet fabuleux qu'est le Sommet Génération d'idées 2010.
Par mon âge, bien au-delà des limites admissibles à ce Sommet, il faut me restreindre (pauvre philosophe que je suis) au silence.
Cependant, je dirais tout de même quelque chose de manière ad hoc: ce que j'ai entendu à la radio durant la semaine du 8 au 12 février alors que Paul St-Pierre Plamondon s'est présenté aux micros de la Première chaîne radio de la SRC au moins à deux reprises, me laisse croire que la génération montante est pleine d'une vitalité très énergique, d'un raisonnement plein de gros bon sens, et ayant l'envie de refaire ce que la génération de mes parents ont fait à l'aube de la Révolution tranquille avant 1960, c'est-à-dire brasser la boîte à poux des gens au Québec. Ce qui est le plus impressionnant à entendre de votre génération, est l’immense soif d’authenticité auprès des gens que vous côtoyez et de recherche de vérité que cette génération Y exprime.
Ces entrevues données par Paul furent d'un très grand rafraichissement pour l'aîné que je suis pour vous, mais encore jeune par rapport à la génération qui fut celle de mes parents.
Avec l'accord des jeunes que vous êtes, je vais tout simplement me placer sur les lignes de bord du terrain et agir en observateur, afin d'insuffler les poumons de mon esprit de cette vitalité qu’est la vôtre.
De temps en temps je vais parler de vous sur mon blog afin que mes lecteurs puissent également reprendre un peu d'espoir face à la génération actuelle (à laquelle j'appartiens). J'ai l'impression de vivre l’une des périodes les plus sombres de l'histoire du Québec depuis avril 2003, étrangement ressemblante aux années du régime Duplessis au plan politique et social, une période qualifiée de « Grande Noirceur ». La période présente pourrait toute aussi bien se nommer « Les Années Ténébreuses ».
Vous ne pouvez savoir jusqu'à quel point vous êtes privilégié d’organiser et tenir ce Sommet Génération d'idées, qui espérons-le, sera l'aube d'un jour lumineux se levant à nouveau sur le Québec très bientôt, comme ce fut le cas avec l'avènement d'un certain Jean Lesage, d’un René Lévesque et leur équipe du tonnerre.
C'est avec de grandes émotions que j'écris ces lignes présentement, espérons que ces émotions précèdent une grande joie à venir pour la nation québécoise.
Surtout ne lâchez jamais. »
Normand Perry.
Soulanges au Québec.
En ce samedi 13 février 2010, 22h30 pm

Squared

Normand Perry126 articles

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    14 février 2010

    @ Normand Perry:
    Peut-être que les sociologues ne s'entendent pas sur la définition de la génération Y... Certains disent que les boomers sont nés entre 1945 et 1965, à peu près; les X entre 1966 et 1984; la génération Y, à partir de 1985, mais je ne saurais dire, où se situerait la borne supérieure, pour eux.
    Ainsi, il ne pourrait y avoir parmi eux, de personnes de 35 ans, par exemple. Pas aujourd'hui, en tout cas...
    Pour moi, la génération Y, c'est notamment celle de ceux qui ont grandi en regardant Watatatow et les Pokémon, à la télévision (plutôt que Passe-Partout ou Bobino, comme les X).
    C'est la génération qui est sortie de l'enfance, ou de l'adolescence, alors qu'on entendait de plus en plus parler de mondialisation et de bouleversements climatiques...
    Ils semblent souvent croire, que non seulement nous devons sauver l'environnement, la planète, mais que cela est le seul vrai combat légitime, pour leur génération. Que la souveraineté, c'était le «trip» des boomers. Et des X, aussi.
    Ils pensent souvent que la politique, c'est pas intéressant; ni important!
    Je côtoie souvent plusieurs d'entre eux et quand j'en ai l'occasion, je tente de leur expliquer que les causes de la souveraineté et de l'environement, ne sont pas réciproquement exclusives. Et que s'ils ne s'occupent pas du tout de la politique, cela contribuera à ce que des gens comme Charest, prennent, et gardent, le pouvoir. Ce qui est grave!