Voyage en Inde: les libéraux écorchés pour leur «théorie du complot»

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La fin de la lune de miel pour Pee-Wee Trudeau

De retour en Chambre lundi après le difficile voyage en Inde de Justin Trudeau, l’opposition officielle a fustigé le gouvernement pour avoir élaboré une «théorie du complot» voulant que des responsables indiens soient derrière l’invitation d’un ex-terroriste sikh à une réception officielle.


«On veut avoir la preuve. Si l’Inde a fait l’invitation, qu’on dépose en Chambre la documentation, sinon, que le premier ministre accepte sa responsabilité et admette qu’il a fait une gaffe», a martelé le porte-parole conservateur en matière de Sécurité publique, Pierre Paul-Hus.


Durant la période des questions, l’opposition officielle est plusieurs fois revenue à la charge pour demander au gouvernement si oui ou non il avait tenté de vendre aux journalistes une «théorie du complot».


Justin Trudeau brillait par son absence aux Communes lundi. Le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, qui n’était pas du voyage, a répondu à sa place.


Il a refusé de reconnaître la tentative du gouvernement de montrer du doigt les Indiens, assurant que les agences de sécurité canadienne avaient fait un travail «exceptionnel» dans ce dossier.


Des responsables indiens blâmés


L’ancien extrémiste sikh Jaspal Atwal, trouvé coupable d’une tentative de meurtre sur un ministre indien en 1986, figurait sur la liste d’invités à un souper en présence du premier ministre canadien, jeudi, à Delhi. M. Atwal avait été pris en photo avec la conjointe de Justin Trudeau, Sophie Grégoire-Trudeau, mardi.


Dès que la nouvelle a éclaté, le bureau du premier ministre a affirmé que l’invitation avait été faite par le député libéral Randeep Sarai et qu’elle avait été retirée tout de suite après avoir été portée à leur attention.


Toutefois, un responsable gouvernemental a fait le tour des médias jeudi après-midi afin de blâmer, sous le couvert de l’anonymat, l’incident sur des factions au sein du gouvernement indien qui souhaitaient nuire au Canada. Le gouvernement Trudeau est accusé par certains dirigeants indiens de complaisance envers les séparatistes sikhs de la région du Pendjab.


Selon le «Times of India», des représentants du gouvernement indien se sont dits furieux d’apprendre que des responsables canadiens les avaient blâmés pour l’incident.


Autres controverses


Le Nouveau Parti démocratique, lui, ne s’est pas gêné pour ridiculiser toute la mise en scène qui entourait le voyage du premier ministre.


«Entre les photos et ses nombreux changements de costumes, est-ce que le premier ministre a soulevé des questions importantes pour le Canada?» a demandé la porte-parole néodémocrate en matière d’affaires étrangères, Hélène Laverdière, en citant les enjeux de la sécurité régionale et des tarifs sur certains produits alimentaires.


L’ancienne diplomate, qui a qualifié le voyage de «débâcle», ne s’explique toujours pas pourquoi le gouvernement a amené une délégation de six ministres et 14 députés durant huit jours en Inde pour une seule annonce de 250 millions $ d’investissements.


En guise de réponse, le gouvernement a rappelé que l’investissement annoncé devait créer près de 6 000 emplois au Canada.


De son côté, le bloquiste Mario Beaulieu s’est indigné du fait que Justin Trudeau aurait comparé, selon un communiqué émis par l’État du Pendjab, l’indépendantisme québécois au violent séparatisme sikh. «Des propos disgracieux», a-t-il commenté.


Le ministre Marc Garneau a répété, comme son gouvernement l’a fait vendredi dernier, que ces informations étaient fausses.


Le Bloc a également réclamé de connaître le coût total du voyage, sans succès.