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Au lieu de se draper dans la défense des minorités au nom des droits individuels désincarnés, la ministre St-Pierre devrait se préoccuper des droits collectifs de la majorité et défendre une position claire sur le caractère laïc des institutions gouvernementales payées par l’ensemble des contribuables québécois.

Tribune libre

Il faut se battre sur tous les fronts car nous avons un gouvernement libéral qui plie facilement sous la pression de certains groupes organisés très minoritaires. Pendant que la ministre St-Pierre nous fait la leçon sur notre supposée intolérance que l’adoption de la clause dérogatoire pourrait démontrer face au monde quant à la question des écoles-passerelles, nous laissons des institutions québécoises aux mains de groupes sectaires d’obédience religieuse.
Les Centres de la Petite Enfance (CPE) sur l’Île de Montréal sont un exemple de notre trop grande tolérance. Alors que des milliers de parents montréalais cherchent frénétiquement une place à 7 $ en garderie sur l’Île de Montréal, des groupes minoritaires contrôlent une partie du réseau des CPE.
Cette question est très délicate car l’aborder, c’est s’exposer à se faire traiter d'antisémite. Pourtant, alors que les places sont à peu près inexistantes dans les CPE (installation), les Juifs hassidiques, de diverses courants (selon des liens dynastiques : Beltz, Malka, Gedola, etc.) gèrent au moins 14 CPE (installation) sur l’Île de Montréal. Pour l’ensemble des Juifs, les Hassidims sont perçus comme une secte qui suit aveuglément les enseignements de leur rabbin. Les « pieux » ne représentent qu’une minorité dans la communauté juive de Montréal.
Les Juifs hassidiques comptent environ 13 000 personnes au Québec. Nous les retrouvons surtout à Montréal, Outremont et Boisbriand. Ces sectes ultra-orthodoxes ont, au cours des années mis en place, pour leurs enfants, des institutions religieuses d’encadrement, de la garderie au CEGEP. À partir des années soixante-dix, elle utilise les lois en vigueur au Québec pour mettre en opération un véritable réseau et cela avec l’argent des contribuables québécois.
On dénombrait en 2010 environ 2 000 000 d’habitants et 20 000 places en installation sur l’Île de Montréal. Comment expliquer que 10 000 Juifs hassidiques, excluant ceux de Boisbriand (3 000 personnes) contrôlent au moins 981 places en installation ? Comment expliquer que 0,5 % de la population de l’île ont la mainmise sur 4,9% des places en installation, soit 10 fois leur nombre. De plus, le Ministère de la Famille prévoit, 2010-11, un autre CPE Skver (50 places) à Outremont. À ma connaissance, voici la liste des CPE actuels avec le nombre de places.
Montréal
Maison Malka : 71 places
Yeshiva Gedola : 55 places
Maison Belz : 60 places
Bais Yoel : 80 places
Beth Rivkah : 124 places
Yeshiva Levi Itzchak : 80 places 470 places

Outremont
Maison Malka : 71 places
Maison Belz : 80 places
Skver : 72 places
Toldos : 80 places
Yeshiva Gedola Installation Pratt : 68 places
Yeshiva Gedola Installation Glendale : 30
Beth Esther : 80 places 481 places
Ville Mont-Royal
Yeshiva Gedola Installation Ekers:
30 places

Comment une communauté si refermée sur elle-même peut obtenir un tel traitement de faveur de la part des autorités politiques et un silence complice de l’Association Québécoise des CPE ? Les CPE hassidiques refusent toujours de participer au guichet unique sur l'Île de Montréal tout en étant financés par Québec.
De plus, ce réseau ne sert pas à l’intégration des jeunes hassidiques dans la société québécoise. Au contraire, ces institutions encadrées par les rabbins ne visent qu’à inculquer aux enfants les règles de cette secte et à les éloigner le plus possible des valeurs québécoises. Dans les faits, les contribuables québécois paient, à leur insu, pour la « marginalisation » de ces enfants. Globalement, le financement des places à 7 $ en installation est assumé dans une proportion de 80 % par le Ministère de la famille. Le terme « yeshiva » désigne une école dans laquelle sont dispensés les enseignements liés à l’étude du Talmud.
Sur le site web du CPE Beth Rivkah, nous pouvions lire ce paragraphe en janvier 2010, avant qu’il ne soit retiré : « Notre objectif principal est d’enseigner à chaque enfant en tenant compte de son niveau individuel et de ses capacités. La Torah a un grand respect pour l’intelligence naturelle et la capacité d’étude des enfants. De plus, la connaissance acquise durant les années cruciales de l’enfance reste gravée de façon indélébile dans le cœur et l’esprit de l’enfant. Ceci est la raison pour laquelle le plus sage de tous les hommes, le Roi Salomon, nous enseigne « Éduque l’enfant selon sa voie, même quand il sera âgé il ne s’en détournera pas ». C’est ce qui est le principe de base du CPE. » Comment concilier la mission publique de tout CPE avec celle que se donnent les CPE hassidiques ? Leur projet éducatif va à l’encontre de celui mis de l’avant par le Ministère de la Famille. Les enfants hassidiques sont enfermés dans un cadre idéologique religieux qui exclut toute idée de connaître d’autres modes de pensée et modes de vie.
De plus, pour s’assurer que les éducatrices en garderie vont les encadrer de façon « hassidique », elles sont, elles-mêmes, hassidiques et formées au Torah and Vocational Institute (TAV) », au Beth Jacob seminary et au Chaya Mushka Seminary. C’est le gouvernement québécois qui a demandé au CEGEP Marie-Victorin de superviser (!!) l’enseignement du programme de Techniques en Éducation à l’enfance. Ce programme répond directement aux besoins de main-d’oeuvre de ces CPE. En formant leurs techniciennes en garderie, la communauté s’assure que les CPE maintiendront les principes religieux hassidiques dans ses institutions.
Avec cette mentalité fermée aux autres communautés, peut-on réellement croire que des « goys » québécois profitent de leurs nombreuses places en installation ?
Au lieu de se draper dans la défense des minorités au nom des droits individuels désincarnés, la ministre St-Pierre devrait se préoccuper des droits collectifs de la majorité et défendre une position claire sur le caractère laïc des institutions gouvernementales payées par l’ensemble des contribuables québécois.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 août 2014

    Merci de ce texte.
    j'ai malheureusement pu constater moi-même à quel point le cercle de ces garderies subventionnées par nos taxes est fermé...je reste dans le secteur outremont et toutes ces garderies sans exception ont refusé mon enfant sur la simple mention de son nom (purement québécois)!!! Certaines garderies me disant même qu'il n'était pas possible de mettre mon enfant sur leur liste ou simplement qu'il n'avait pas de liste (!)...
    bref, je dois payer une garderie privée à 42$ faute de place à 7$....alors que je sais que pour les parents juifs il sera facile de trouver une place aux frais de leurs concitoyens.
    Je suis très ouverte sur les autres cultures et j'aurais même apprécié que mon enfant évolue dans un tel milieu de vie...mais je suis frustrée de voir que je suis moi-même désavantagée d'être québécoise de souche!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2010

    Si les femmes ne travaillent pas, comment peuvent-ils avoir besoin d'autant de garderies?

  • L'engagé Répondre

    10 septembre 2010

    Que la communauté paye pour rester à l'écart, je ne vois pas le problème, que l'on paie pour avoir participer à cette ségrégation, c'est scandaleux.
    Merci de la recherche. Mais j'essaierais de le publier malgré tout...
    Autre aspect : les femmes ne travaillent pas et les hommes passent leur temps à prier et à parler au cellulaire, comment gagnent-ils leur vie, je me le demande.
    Encore une fois, ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent, mais je constate des appartements dissimulés dans de grandes maisons sans que l'adresse soit évidente, c'est clair que les taxes ne sont pas perçues correctement, d'autant que les synagogues permettent à leur tour de concentrer l'argent pour qu'il reste dans la communauté, finançons-nous cette vie religieuse et recluse?
    Comment, si les hommes n'ont pas de métiers (certaines professions sont interdites, l'université aussi) peuvent-ils faire vivre leur famille? Il ne sont quand même pas tous spéculateurs? Comment peuvent-ils habiter Outremont, avec un revenu et 5-6-7-8-9 enfants?
    J'aimerais vraiment savoir s'il n'y a pas une masse de «Bougon»: je n'aimerais pas que la collectivité québécoise finance cette ghettoïsation.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2010

    «Comment expliquer que 10 000 Juifs hassidiques, excluant ceux de Boisbriand (3 000 personnes) contrôlent au moins 981 places en installation ? Comment expliquer que 0,5 % de la population de l’île ont la mainmise sur 4,9% des places en installation, soit 10 fois leur nombre.»
    Bravo, de la belle ouvrage. Essayez d'envoyer ça à des journalistes. Le Journal de Montréal peut-être. Ou TVA.
    Bravo encore.