Le smartphone, l'intelligence à portée de main ? C'est à voir. Le nom même de ce terminal présent dans la poche de pratiquement toute personne pourrait se révéler impropre. A moins que finalement celui-ci ne l'emporte en 'intelligence' sur son propriétaire.
Selon une étude réalisée auprès d'environ 800 utilisateurs par des chercheurs universitaires américains, la présence de ce terminal ne rend pas son possesseur plus vif et éclairé d'esprit. C'est en tout cas la conclusion à laquelle parviennent les professionnels de la McCombs School of Business du Texas (US).
L'esprit ne lâche jamais le smartphone
Pour l'établir, ils ont demandé aux participants de réaliser une série de tests informatiques nécessitant leur pleine concentration. Avant de commencer les tests, visant à mesurer "la capacité du cerveau à retenir et à traiter des données à tout moment", les individus ont été invités, au hasard, à placer leur téléphone sur le bureau, dans leur poche ou dans une autre pièce. Dans tous les cas, le son était désactivé.
L'étude a permis de constater que les cobayes dont le téléphone se trouvait dans une autre pièce "dépassaient significativement" dans les tests ceux dont le terminal reposait sur le bureau (écran non visible). Et eux-mêmes faisaient un peu mieux que les membres du dernier groupe dont le smartphone se trouvait dans une de leurs poches.
"Votre esprit conscient ne pense pas à votre smartphone, mais ce processus - le processus consistant à vous obliger à ne pas réfléchir à quelque chose - utilise certaines de vos ressources cognitives limitées" commente le professeur adjoint de McComb, Adrian Ward, qui dirigeait l'expérience .
Pour lui, le smartphone est à l'origine "d'une fuite de cerveau" en mobilisant des ressources de ce dernier. Les chercheurs américains estiment que le simple fait d'avoir un téléphone à portée de vue ou facilement accessible réduit la capacité de l'individu à se concentrer et à effectuer des tâches.
Pourquoi ? Car notre cerveau travaille activement à ne pas prendre le téléphone. "La simple présence de leurs smartphones était suffisante pour réduire leur capacité cognitive" juge Ward. Et avec 72% de Français de smartphones se déclarant "mordus" ou "accrocs" à leur terminal (baromètre 2017 des usages mobiles), ils sont a priori nombreux à se priver d'une partie de leurs aptitudes - sauf à savoir s'imposer une discipline de fer vis-à-vis de cet appareil.
Et les plus jeunes souffrent à première vue en très grande majorité de ce handicap. D'après les données 2016 du Crédoc, ils sont 95% des Français de 18 à 24 ans à être équipés d'un smartphone - contre par exemple 68% pour les 40-59 ans. De quoi se compliquer la vie lors de ses études ?
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