Soins à domicile

Vieillir à la maison

Diversifier la cellule de crise

Tribune libre



À l’aube de mes 75 ans, je réalise de plus en plus que mes forces physiques et ma capacité de concentration s’amenuisent petit à petit. Par ailleurs, je regarde autour de moi et je me sens choyé de pouvoir vivre dans un décor qui m’est familier et dans lequel je peux encore jouir de la vie. Mais jusqu’à quand pourrai-je en bénéficier? Une question qui me turlupine les méninges. Qu’arrivera-t-il de moi lorsque mon corps et mon esprit ne pourront plus suivre le rythme de la vie moderne? Dans ces moments-là, j’ai peine à imaginer que je terminerai ma vie dans un CHSLD.

Or, dans sa croisade entamée depuis maintenant 35 ans, l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux sous le gouvernement de Pauline Marois, le Dr Réjean Hébert, le crie et le répète sur tous les toits, le gouvernement du Québec doit revoir complément le financement de ses établissements de santé et prioriser les soins à domicile devant la réalité d’une population de plus en plus vieillissante. À titre d’illustration, seulement 14 % du budget consacré aux soins de longue durée est consacré aux soins à domicile et 86 % aux CHSLD, alors que dans des pays comme le Danemark, par exemple, c’est presque l’inverse avec 75 % du budget pour les soins à domicile et 25 % pour l’hébergement.

Aujourd’hui, la plupart des personnes âgées qui se dirigent vers les résidences pour personnes âgées (RPA) le font parce qu’ils craignent de manquer de soins s’ils demeurent à la maison. Je devrai un jour être confronté à une situation aussi déchirante. Je souhaite de tout cœur que, d’ici là, les ressources nécessaires seront investies par le gouvernement pour des soins à domicile de qualité, et que je pourrai vieillir paisiblement mes dernières années à la maison dans un climat sécuritaire et paisible.


Diversifier la cellule de crise

Je ne sais plus combien de points de presse avec François Legault, Horacio Arruda et Christian Dubé, depuis juin 2020 en remplacement de Danièle McCann, ont été tenus depuis bientôt deux ans. Toutefois, je sais une chose, il serait temps que la cellule de crise se diversifie et qu’apparaissent de nouveaux visages lors des rencontres avec la presse.

J’en ai ras-le- bol que le maître après Dieu dans la gestion de la crise du coronavirus soit la sacrosainte présence des scientifiques pour qui le premier ministre voue un culte quasi religieux. J’en ai marre des interventions alambiquées du Dr Arruda qui semblent souvent empêtré dans ses données si bien qu’il donne parfois l’impression d’improviser.

J’en n’ai rien à cirer de m’être fait vacciner deux fois pour obtenir un passeport vaccinal qui, depuis les dernières mesures sanitaires, ne sert pratiquement plus à rien, et de me faire dire que je dois recevoir une troisième dose pour continuer d’être immunisé. Soit dit en passant, à quoi peut bien servir un couvre-feu si les « rassemblements » dans les résidences privées sont limités à une bulle familiale?

Mais par-dessus tout, j’enrage de constater que 10 % des québécois qui représentent les non-vaccinés occupent 50 % des hospitalisations alors que la cellule de crise ne lève pas le petit doigt pour serrer la vis à ces récalcitrants.

À mon sens, il est plus que temps que la cellule de crise accepte d’autres membres, notamment des hommes et des femmes d’affaires, du personnel de l’enseignement, y compris des CPE, des membres des forces de l’ordre, des personnes âgées, des représentants des salles de spectacle et de cinéma, etc… Enfin, tenir compte des opinions des gens sur le terrain et non pas seulement des scientifiques enrobés tout là-haut dans leur bulle!


Henri Marineau, Québec

 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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