► Chronique rédigée à 23h00
Finalement, la campagne de peur contre les conservateurs a fonctionné et Justin Trudeau a remporté ses élections.
Ce n’est pas un triomphe, mais une victoire est une victoire. Le Parti libéral du Canada a une capacité de résistance électorale indéniable, même au Québec. Il n’en demeure pas moins que le gouvernement sera minoritaire.
Il faut dire aussi qu’Andrew Scheer s’est révélé être un leader médiocre, qui a tiré son parti vers le bas. Quant au NPD, il retrouve sa place naturelle, celle d’un tiers parti.
Bloc
Au Québec, la percée du Bloc Québécois est réelle et convaincante. Il y a quelques mois, ce score était inimaginable. Mais l’effervescence de la campagne électorale était telle qu’il semblait peut-être hier soir un peu décevant. On peut comprendre. Le Québec francophone s’est néanmoins mobilisé pour soutenir la loi 21, et plus profondément, la différence québécoise. La renaissance nationaliste du Québec se poursuit. Elle repose sur un fait élémentaire : le Québec n’est pas une province comme les autres.
Yves-François Blanchet peut néanmoins crier victoire. Il a permis la renaissance de son parti. On ne saurait toutefois confondre cette victoire avec un nouvel élan indépendantiste, même si le Bloc n’a pas à renier sa raison d’être à Ottawa. Chaque chose en son temps.
Le Bloc devra se demander quelle stratégie adopter à la Chambre des communes. Ses députés n’ont pas à se comporter comme des Canadiens modèles, se soumettant pleinement à la logique du parlement d’Ottawa. Ils devront, dans la mesure du possible, forcer les institutions fédérales à tenir compte des intérêts du Québec.
Québec-Canada
Une chose est certaine : cette élection consacre le retour de la question nationale sur la scène fédérale. Le conflit Canada-Québec n’avait jamais disparu : il se replace au cœur de la vie politique. C’est normal : il est inscrit dans la structure politique même du pays. C’est une redécouverte importante.