Quelques lunes plus tard, Desmarais confiera à un journaliste torontois que jamais, il n’acceptera qu’un de ses éditorialistes soit « séparatiste ». Depuis 48 ans sur ce sujet, tant le paternel que ses héritiers, n’ont jamais bougé d’un iota.
L’intention de Paul-Premier a toujours été de faire disparaître dans la population toute velléité de se donner un pays. Et il a vite établi que tous les médias dont il se sent le devoir de prendre le contrôle, télés comprises, devront, tous et en toutes circonstances, favoriser la prise et le maintien au pouvoir du PLQ.
Pourquoi donc, pourrait-on dire? N’est- ce pas ce parti qui a mené le Québec vers sa modernité? Qui l’a poussé à revendiquer une certaine forme de statut particulier dans le Canada? C’est également cette formation qui fit que, grâce à Parizeau alors conseillé de Lesage, le Québec s’est doté d’une si essentielle Caisse de Dépôts?
Il reste qu’à son congrès général d’octobre 1967, le PLQ, toujours dirigé par un Lesage devenu chef de l’opposition officielle, a carrément tourné le dos à ses anciennes amours. Il a même montré la porte à une de ses plus importantes pièces de son échiquier dans la fondation du Québec moderne.
René Lévesque était devenu persona non grata au sein du PLQ depuis qu’une majorité de ses membres avait compris que pour reprendre le pouvoir, et le conserver, valait maintenant mieux 1, ne pas trop se nuire auprès des hommes d’affaires alimentant grassement la caisse électorale du parti; 2. Tenir compte de cette clientèle captive que constitue l’électorat anglophone de l’île de Montréal. On savait que cet électorat ne suivrait le PLQ que dans la mesure où, dorénavant, ce parti prêche la doxa d’un Canada fort, doxa qui était toujours écrite en lettres de feu dans la Montreal Gazette, le Montreal Star et le Montreal Herald.
Ces trois quotidiens se battaient donc pour préserver les immenses privilèges de la minorité anglaise au Québec, lesquels avant la loi 101, étaient hors de tout entendement. Et, malgré ce qu’elle prétend, elle en conserve encore d’énormes de nos jours, Le paradoxe ici, c’est que, depuis 1967, La Presse et tous les médias que Desmarais contrôlent cherchent jour après jour à empêcher le PQ de renverser une situation relevant du plus pur colonialisme. En ce sens depuis 2001, André Pratte reste aujourd’hui leur plus servile pion. Ce ne fut pas toujours le cas. Il est même survenu un moment où le journaliste Pratte ait vraiment fait enrager le grand patron.
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