La conseillère municipale de l’arrondissement d’Anjou, Lynne Shand, a promis dimanche de fournir des explications à TVA Nouvelles relativement à ses propos controversés qui lui ont valu l’étiquette de raciste.
Dans un message publié au cours des dernières heures sur les médias sociaux, Mme Shand semble se plaindre d’avoir été soignée par une ophtalmologue voilée.
«Hier j’ai dû subir un examen ophtalmologique d’urgence. Qui était l’ophtalmologue? Une femme voilée... Grrr... si ce n’était pas de l’urgence, j’aurais refusé de me faire traiter par elle... je rage, car c’est vraiment de l’islamisation de notre pays», peut-on lire.
Joint au téléphone, le maire de l’arrondissement, Luis Miranda, s’est rapidement dissocié des propos de Mme Shand.
«Je n’endosse pas ces propos d’aucune façon. Je lui ai parlé ce matin. Je lui ai demandé de s’expliquer publiquement. Je ne partage pas ses opinions. Je considère que, comme élue, elle doit avoir un minimum de retenue», a-t-il indiqué.
Pour sa part, le conseiller municipal de l’opposition officielle, Abdelhaq Sari, s’est dit choqué en lisant samedi soir les propos qu’il qualifie d’islamophobes.
«Nous sommes outrés, moi et plusieurs élus municipaux, par ces propos inacceptables et xénophobes, mentionne-t-il. Il est inacceptable, voire déplorable, de lire ce genre de propos islamophobes venant d’une “élue” qui représente un arrondissement avec une forte population de confession musulmane!»
«C’est en partie, malheureusement, le résultat des politiciens et chroniqueurs sans scrupule qui instrumentalisent la peur de l’autre et qui nourrissent l’islamophobie pour tenter d’avoir des clics ou des buzz», conclut M. Sari.
La mairesse de Montréal Valérie Plante a dénoncé des commentaires «absolument inappropriés et indignes d'une élue». «Montréal est une ville ouverte, inclusive et diversifiée», a-t-elle rappelé.