Dans le journal Le Devoir du 16 janvier 2014, Madame Jessica Nadeau signe un excellent article sur la polémique de la fluoration de l’eau potable intitulé « Un test pour l’offensive de la santé publique sur la fluoration de l’eau » et dans lequel il est particulièrement question de Trois-Rivières. (1) La journaliste y rapporte notamment les propos du Maire Yves Lévesque :
« Comme dans d’autres dossiers, je me fie à ce que j’ai entendu…D’un côté, un ancien professeur de gymnastique et un naturopathe...de l’autre côté, l’Agence de santé, l’Ordre des dentistes et celui des médecins, ma décision est facile à prendre. »
Ces propos du Maire de Trois-Rivières reflètent bien son mépris pour l’avis des simples citoyens, son culte sélectif du diplôme élitiste, sa propension connue de masquer des informations ne correspondant pas à sa propre vision des choses et sa complaisance dans l’ignorance.
À l’instar des autres protagonistes de la fluoration, il se croit encore à l’époque révolue du croyez-moi sur parole, quand les docteurs se considéraient eux-mêmes seuls dépositaires du savoir, comme les curés de la vérité. Les temps ont changé, de nos jours les citoyens ont les moyens de chercher et de trouver les références et les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées. Il suffit d’avoir un minimum d’éducation, de bon sens et de bonne foi.
Si le Maire s’était donné la peine de consulter les mémoires présentés à la Commission parlementaire des 22 et 23 avril dernier sur le site de la Commission (2) et repris sur le site d’Action Fluor Québec (3), comme j’invite les lecteurs à le faire, il aurait constaté que la presque totalité des auteurs expriment leur désaccord avec ce traitement médical collectif imposé et que plusieurs parmi eux ont des formations et des expertises qui n’envient rien à celles de ses références.
Notons-en quelques un-e-s (traduction libre de certains extraits écrits en anglais) :
• Christian Linard, PhD, DEPD, CSPQ, Biochimiste clinicien, Professeur à l’UQTR. Une dizaine de lignes de pedigree.
Sa conclusion : «À l’heure actuelle, il y a suffisamment de preuves scientifiques qui montrent la nocivité du fluor et que la fluoration de l’eau potable devrait être complètement abandonnée pour le bien des humains et de son environnement. »
• Kathleen M. Thiessen, Ph.D., SENES Oak Ridge, Inc., Center for Risk Analysis, professionnelle en analyse de risque et en évaluation de toxicité. A siégé sur deux comités étudiant la toxicité de l’eau fluorée; auteure de deux études sur le sujet.
Elle conclue: « Les gouvernements et agences de santé qui se soucient sérieusement de la santé de leurs populations devraient exiger un arrêt immédiat de la fluoration… »
• James Robert, Président de Fluoride Class Action, association d’avocats et de scientifiques travaillant comme conseillers sur ce sujet auprès d’associations et de municipalités démontre très clairement que les produits utilisés ne répondent pas à certaines normes indispensables exigées, contrairement à ce qu’affirment les protagonistes de la fluoration.
Extraits de son mémoire : « Bien que le Certificat d’analyse porte la marque NSF 60, les matériaux de fluoration ne rencontrent pas la stricte qualité standard ANSI/NSF 60 et donc ne sont pas conformes à la loi québécoise.
…recommande que la Commission parlementaire arrête la fluoration… jusqu’à ce que les fournisseurs produisent les études toxicologiques requises. »
• Paul Connett, diplômé de l'Université de Cambridge et titulaire d'un doctorat en chimie de l'Université de Dartmouth. Nombreuses interventions internationales devant des Commissions et des Ordres professionnels; co-auteur du livre The Case Against fluorure.
Il déclare : « La fluoration est contraire à l'éthique, inefficace et entraîne des risques inutiles. »
• James S. Beck, MD, PhD. Son pedigree fait 23 lignes, incluant Washington University School of Medicine et University of California, Berkeley; Ph.D. (Biophysics)
Médecin et scientifique ayant étudié depuis dix ans les bases scientifiques et éthiques de la fluoration.
Sa position : « J’en suis venu à la conclusion que la fluoration est inefficace, non sécuritaire et non éthique. »
• Les Amis de la Terre.
La plus grande organisation environnementale, existant depuis 1978 et ayant développé au fil des décennies une remarquable expertise d’investigation et des coopérations internationales diversifiées, notamment avec plusieurs scientifiques.
Extrait : « Selon l'UNICEF, les recherches tendent à démontrer que de prétendre que le fluorure renforce les dents relève plus de la présomption que de la preuve. Par contre, les effets néfastes d'une surexposition au fluorure ne font aucun doute…L'effet topique du fluorure…semble démontré, mais son effet systémique…est loin de l'être.»
Selon l’Ordre des dentistes, «la question du fluor n'est plus un débat de société ».
Et pourtant de très nombreux citoyens croient le contraire.
Lorsqu’on s’apprête à dépenser quelque trois cents millions de dollars pour imposer un traitement médical à une population, le débat s’impose. Il s’impose lorsque l’on souhaite faire passer de 3 à 50 % le nombre de villes fluorées; lorsque de nombreuses références et recherches crédibles et bien référencées sont citées; lorsque l’on risque de déroger à certaines lois et règlementations simplement parce que des instances non élues en décrètent unilatéralement la nécessité, alors que le rôle de modifier les lois est dévolu aux législateurs; lorsque les taxes des citoyens de municipalités qui auront décidé de ne pas appliquer le traitement défrayeront néanmoins la fluoration des autres municipalités.
Il s’impose aussi et surtout lorsque le Gouvernement délègue aux conseillers municipaux la responsabilité de décider d’appliquer un traitement médical, alors que ces mêmes conseillers se déclarent eux-mêmes incompétents pour en décider.
Le Maire Lévesque disait avec raison que cette décision revient au Gouvernement et non aux municipalités. Le Gouvernement n’en a pas eu le courage et a préféré rendre l’odieux de la décision aux élus municipaux, sans compter que ce sont justement les municipalités qui auront à dépenser pour faire face à d’éventuelles actions en justice reliées à cette question, s’il y a lieu.
Ne serait-il donc pas approprié de renvoyer la balle au Gouvernement pour qu’il assume ses propres responsabilités! Et pourquoi ne pas inclure cette question en référendum lors des élections imminentes. Ce serait alors une façon non coûteuse et rapide d’atteindre un consensus national dans un sens ou l’autre, avec un échantillon de répondants plus que significatif, ce qui libèrerait les municipalités de cette responsabilité décisionnelle qui leur est indûment imposée.
(1) http://www.ledevoir.com/politique/quebec/397145/un-test-pour-l-offensive-de-la-sante-publique-sur-la-fluoration-de-l-eau
(2) http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/CSSS/mandats/Mandat-22599/memoires-deposes.html
(3) http://www.qve.qc.ca/afq/
Fluorera, fluorera pas
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3 commentaires
Stéphane Sauvé Répondre
27 janvier 2014Merci monsieur Duchesne pour cette contribution. Les élus devraient lire votre texte.
C'est le monde à l'envers. La couverture médicale dentaire n'est pas incluse dans le régime d'assurance maladie, le niveau de sucre dans les aliments n'est pas reglementé... et quelqu'un quelques parts, a décidé que le fluor était LA solution et pour TOUS les citoyens.
Pour le bien de nos dents ? Faites vos recherches.
C'est ici qu'on arrête.
Archives de Vigile Répondre
26 janvier 2014"Ces propos du Maire de Trois-Rivières reflètent bien son mépris pour l’avis des simples citoyens, son culte sélectif du diplôme élitiste, sa propension connue de masquer des informations ne correspondant pas à sa propre vision des choses et sa complaisance dans l’ignorance."
N'est-ce pas les qualités idéales pour être élu peu importe que ce soit au niveau fédéral, provincial et municipal?
Ce n'est pas pour rien que c'est dans les quartiers moins favorisés de Trois-Rivières que le maire de Trois-Rivières a récolté le moins de pourcentage de votes.
Quant aux gens plus à l'aise, ils reconnaissent dans ce maire l'un des leurs.
Tout ça pour conclure que la société québécoise en est une profondément divisée sur la ligne des classes socio-économiques et de l'instruction.
Serge Jean Répondre
23 janvier 2014Je ne connais personne qui aime boire de l'eau de javel, par contre ils sont nombreux les gens qui remettent leur jugement dans les mains des autres ou carrément à la poubelle.
Au Québec boire de l'eau de javel puante, NON! ce n'est pas normal, sauf bien sûr pour les lobbyistes et associés professsionnels du fluor, ainsi que tous ces moribonds qui se fichent de la vie de leurs semblables; les mêmes qui ne vont jamais voter, ou alors qui votent pour les bonbons empoisonnés; des lâches finalement.
Serge Jean