Le bilinguisme comporte trop de risques d'assimilation surtout chez les jeunes

Une connaissance suffisante de l'anglais, d'accord; le bilinguisme, non

Un pourcentage réduit d'emplois nécessite plus qu'un anglais minimal

Tribune libre


M. Pierre Curzi a récemment fait connaître les recommandations du PQ pour un meilleur apprentissage de l'anglais aux jeunes Québécois.

http://www.cyberpresse.ca/opinions/201102/18/01-4371764-anglais-pour-un-apprentissage-intensif.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_893_section_POS1

Tout bien considéré, une connaissance minimale de l'anglais s'avère amplement suffisante pour la grande majorité des gens, du moment qu'on peut se débrouiller pour répondre à un touriste, se faire comprendre en voyage, ou répondre à un client au travail. C'est une question de degré.

Ce n'est qu'une partie des gens qui a à travailler dans un milieu anglais, pas la majorité de la population. Si une trop grande partie de la population canadienne-française parvient à une maîtrise parfaite de la langue de Mordecai, le risque d'assimilation devient alors énorme.

On n'a qu'à penser à nos cousins acadiens des Maritimes. Leur langue s'est abâtardie au point d'être devenu un charabia truffé de mots et d'expressions anglaises que nous avons peine à comprendre. Eux-mêmes passent automatiquement à l'anglais dans la vie quotidienne sans même y penser. Les pauvres ne sont plus que des francophones historiques déracinés de leur langue maternelle.

Un anglophone qui apprend le français ne deviendra jamais un francophone; quant à lui, un francophone qui devient parfaitement bilingue court le risque élevé d'être assimilé à l'anglais. Ça ne marche toujours que dans un sens, celui de l'anglicisation. Un Mario Lemieux n'a plus de québécois que ses souvenirs de jeunesse, il est devenu un Américain qui fonctionne en anglais et qui cherche ses mots lorsqu'il revient faire son tour par ici.


Ce risque bien réel d'assimilation se traduira de façon particulièrement aiguë chez les jeunes si influençables et faciles à entraîner. Si le jeune devient parfaitement bilingue,

- Il sera fier de démontrer sa maîtrise de l'anglais en toute occasion au lieu de se faire respecter dans sa langue. Il cherchera à se vanter: "je peux parler anglais aussi bien que toi"; "je parle mieux l'anglais que toi le français"; "I can speak white as well as you".

- il voudra prouver qu'il est "l'égal" d'un copain anglo en lui parlant toujours dans sa langue.
- Toute circonstance sera saisie comme une occasion de "pratiquer" : télé, films, radio, musique anglaise, internet, plutôt que de s'adonner à ces activités en français.

-Il ne demandera pas mieux "d'aider" les pauvres allophones qui ont tant de misère à apprendre notre langue si complexe en leur parlant dans la langue facile qu'est l'anglais.

- Peu à peu, il passera à l'anglais à la moindre occasion, pour ne pas dire automatiquement: dans les magasins pour ne pas déplaire au vendeur, au travail pour bavarder avec un anglo ou un allo, dans les arcades, les bars et restos, partout en fait.

- Cela encouragera une plus grande mixité avec les anglophones avec le résultat prévisible que les choses iront toujours dans le sens de l'anglais, jamais le contraire.

Avec tous ces exemples choisis parmi tant d'autres, il est facile de voir pourquoi viser le parfait bilinguisme des Québécois s'avérerait suicidaire dans l'espace d'une ou deux générations seulement. Il est maintenant facile de comprendre pourquoi les fédéralistes de La Presse le défendent tant!

En conclusion, une connaissance minimale de l'anglais pour tous est désirable comme outil de fonctionnement utile, mais le bilinguisme généralisé est superflu et dangereux pour la sauvegarde de la nation que nous sommes.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    26 février 2011

    Il m’est arrivé de remarquer chez de jeunes ontariens et ontariennes, qui sont préposés dans la restauration fast food, sur la 417 ontarienne, tout près du Québec pourtant, une hésitation, comme une gêne de parler français. Cela était d’autant plus remarquable qu’ils étaient francophones en plus grand nombre qu’il n’y paraissait, et qu’ils parlaient très bien le français, lorsqu’ils voulaient bien s’y adonner.
    Quant aux acadiens, et malgré le charabia qu’ils sont supposés parler, comme vous dites, je n’ai jamais eu l’occasion de remarquer aucune gêne de parler ni le français ni aucun charabia. C’est en français et en charabia (et même en anglais) qu’ils ont la fierté de faire leur grand tintamarre.
    Mais qu’ils soient ontariens ou acadiens, ces francophones, ils ne sont pas sur une ligne de feu(comme les franco de Montréal) ils sont véritablement engloutis par l’anglais.
    À Montréal maintenant, une anecdote toute récente, minuscule, mais combien révélatrice. Voilà : nous sommes plusieurs dans un ascenseur, la porte ouvre à l’étage, un tout jeune homme (20 ans max) qui attendait l’ascenseur et n’avait pas remarqué la direction de celle-ci par les sigles lumineux à chaque étage, nous demande très rapidement, en anglais et en espagnol uniquement l’équivalent québécois de « ça monte ou ça descend ? ». La réponse lui vient en anglais : nous montons. Il entre dans l’ascenseur avec sa blonde. Les deux parlent français comme la majorité des Tremblay d’Amérique. Ils en sont. Ce sont des Tremblay d’Amérique. Ils sont à Montréal et sont déjà gênés.
    Nous n’avons besoin ni de cours de « bien parler » français, ni de cours de « bien parler » anglais. Nous avons besoin d’un Redressement National, Nous, les Tremblay d’Amérique : non pas l’Écho d’un peuple (ontarien), mais un immense tintamarre politique québécois—l’Indépendance-- pour faire écho au tintamarre acadien. Nous aurions bien besoin ici de la détermination et, surtout, de la fidélité acadienne.