Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Parti libéral du Canada a raté son coup. Dimanche, il rendait publique la version française de sa ritournelle électorale, Une main haute.
Elle est rapidement devenue virale, mais pour une bien mauvaise raison : on n’y comprenait rien. Absolument rien.
Trudeau
Manifestement, la chanson avait été traduite sur un coin de table ou par Google traduction. Évidemment, Une main haute a suscité l’hilarité générale. Par orgueil, le PLC a d’abord décidé de maintenir cette chanson. 24 h plus tard, l’évidence s’imposait. Il la modifiera.
Il s’est rendu compte qu’en politique, le ridicule peut tuer.
Et pourtant, il y a beaucoup à retenir de cet épisode révélateur de la vraie nature du Canada. Le PLC a d’abord demandé une chanson de campagne. Elle s’est écrite en anglais, naturellement. Le PLC s’est ensuite rappelé qu’il devait en faire une version française sans se demander un seul instant si la traduction avait un minimum de sens. Il a ensuite rendu le tout public sans se douter un instant de la réaction qu’elle allait susciter.
Cela en dit énormément sur la place des Québécois et plus largement, des francophones, dans les instances dirigeantes du PLC. Pour le Canada, nous sommes un groupe ethnique parmi d’autres.
Gardons à l’esprit l’essentiel : l’épisode de la chanson débile n’a rien d’anecdotique. C’est un révélateur du sort qui nous est réservé dans ce pays. Nous y sommes traités comme un détail agaçant. Le Canada est un pays bilingue de langue anglaise où le peuple québécois est condamné à la folklorisation linguistique et identitaire. Il a beau se réclamer du bilinguisme officiel, dans les faits, il s’anglicise toujours davantage, et il anglicise le Québec à travers cela.
Nouveau-Brunswick
Plus nous y demeurons, plus nous ressemblerons à un gros Nouveau-Brunswick.
C’est un avenir moche.
Un avenir en forme de traduction ratée.