Louise Harel a indiqué qu'elle envisage de poser sa candidature à la mairie de Montréal. Il s'agit là d'une mauvaise nouvelle pour Montréal.
Certes, sauf les intéressés au statu quo, tout le monde cherche une solution de rechange à Gérald Tremblay -- et c'est heureux. Certes, Madame Harel est une candidate de prestige et une personne respectable. Son analyse de la structure ingouvernable de Montréal est juste. Cependant, elle a trop de comptes à régler avec Jean Charest et les libéraux, elle a participé à trop de décisions à titre de ministre péquiste pour donner à Montréal la marge de manoeuvre qu'il lui faut pour sortir de ses ornières.
De plus, Louise Harel est fortement identifiée à un parti politique provincial précis. Ce n'est pas un profil souhaitable pour Montréal relativement à l'électorat montréalais, au parti libéral provincial au pouvoir (une raison de plus pour dire non à Montréal), au gouvernement fédéral (peu importe le parti au pouvoir), à la réalité que Montréal se fait bouffer (étouffer) par ses villes défusionnées, par ses banlieues, par la ville de Québec et par les régions.
Enfin, la candidature de Madame Harel diviserait inévitablement le vote des péquistes montréalais, qui seraient forcés de choisir entre leur fidélité au Parti québécois et une formation purement montréalaise apte à répondre à leurs aspirations au palier municipal.
Montréal a besoin d'un maire qui pense Montréal et d'une équipe à l'image de la diversité de sa population. Un maire et une équipe qui ont toutefois un point en commun: leur détermination à rompre avec les façons de faire outrageantes de l'administration Tremblay et à réaliser la relance durable de Montréal. Si elle se porte candidate à la mairie, Louise Harel fragmentera certainement le vote d'opposition. Un vote pour Louise Harel est un vote pour Gérald Tremblay et le statu quo.
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Jacques Boucher, Retraité, auparavant professeur, secrétaire général et doyen de l'Université de Montréal.