Nous avons encore une preuve que le ridicule ne tue pas, celle-ci par contre est de trop, vraiment de trop. Beaucoup d'argent, 175m$, appartenant aux Québécois, à vous et à moi, ont été dépensés par l'incroyable Société des traversiers du Québec en Italie pour construire un bateau qui est tout croche. Ce traversier relie Matane à Baie-Comeau.
Voici quelques exemples, non, nous ne sommes pas dans un festival d'humour. Je vous le jure!
On se targuait d'annoncer qu'il était plus rapide de 20 minutes pour effectuer la même traversée que l'ancien et vénérable Camille-Marcoux, erreur, il prend le même temps pour traverser et, nécessite plus de temps pour accoster puisqu'il est plus long. On rapportait que la porte du pont des véhicules n'ouvrait plus, il a fallu réparer le tout et ainsi annuler des traversées. Le 9 janvier, un joint d'étanchéité de cette même porte a été réparé. Toutes les traversées ont été annulées pour la journée.
Sur ce bateau, supposément à la fine pointe de la technologie, les employés ne cessent de dire, avec gêne et la voix basse, aux usagers qu'il n'y a pas de Wi-Fi de disponible, cela à la grandeur des surfaces réservées à la clientèle. Les clients de la cafétéria doivent se reprendre jusqu'à 3 fois pour payer par carte de débit ou crédit. Le grand Bistro où les gens pourraient se procurer des boissons alcoolisées est fermé.
La passerelle du pont supérieur dédiée aux piétons ne fonctionne pas, ils doivent donc descendre au pont inférieur et sortir par le niveau des voitures. Beau progrès!
L'AFFICHAGE EST BILINGUE: Italien-Anglais. Vous avez bien lu! ( Quel affront à la clientèle francophone Québécoise ).
Mais la cerise sur le gâteau demeure l'incapacité du traversier à se servir de son système de propulsion GNL, soit le gaz naturel liquéfié. Voici ce que j'ai écrit comme lettre ouverte.
La Société des traversiers du Québec (STQ) croyait, certainement de bonne foi, effectuer un coup magistral en optant pour une technologie de propulsion au gaz naturel liquéfié (GNL), la voie verte de l'avenir, pour le nouveau traversier F.-A.-Gauthier! Ce système de propulsion, un bijou, valait plus que les 7 merveilles du monde et plus, nous disait-on avec la main sur le coeur! Surprise, c'est plutôt une calamité gênante et inefficace qui, en panne depuis l'été 2015, engendre des coûts supérieurs de propulsion par diésel comme carburant de remplacement; la risée navale.
Ce n'est pas tout, la liste des tracas comporte plus 128 bris et ajustements divers sur ce traversier tout neuf encore sous garantie, cela soulève l'ironie. Notons que le traversier F.-A.-Gauthier, 133.2m de long, fut construit au Chantier naval Fincantieri Castellamare Di Stabia en Italie avec un important retard de livraison. Mais pourquoi diable la Société des traversiers du Québec n'a-t-elle pas choisi, juste ici de l'autre côté du fleuve, le chantier Davie de Lévis pour la construction et l'entretien de ce traversier de malheur? Cela aurait évité des frais, des attentes inutiles ainsi qu'une gêne difficile à dissimuler. Avons-nous besoin d'un traversier tout croche?