Dans une chronique intitulée «Pourquoi le PQ ne joue-t-il pas sa meilleure carte?» et publiée sur Vigile le 31 octobre 2014, j’émettais le souhait, tout comme à peu près la quasi-totalité des gens actuellement, que le PQ adopte un nouveau discours et concentre toutes ses énergies pour promouvoir une nouvelle réalité, en apparence saugrenue, soit la disparition ou la désintégration du Canada et sa fusion éventuelle avec les États-Unis.
Comme corrollaire à ce nouveau discours, j’émettais l’opinion que le PQ devrait maintenant devenir le camp du NON lors de la prochaine consultation populaire que M. Péladeau semble désormais préférer à l’élection référendaire.
Je m’explique: il semble qu’un mauvais sort s’acharne sur le OUI; à deux reprises il a été battu au Québec; il ne faut pas s’illusionner avec la quasi-victoire de 1995 qui a été essentiellement l’effet d’un tribun extraordinaire pour son éloquence. Nous ne voyons pas un nouveau Lucien Bouchard se pointer à l’horizon.
Le camp du OUI a également subit la défaite récemment en Écosse et il n’a pas obtenu une majorité des voix chez les Catalans, même si les députés indépendantistes forment le nouveau gouvernement.
Autre corollaire à ce nouveau discours, la question référendaire pourrait ressembler à celle-ci: «Voulez que le Québec demeure dans le Canada et ne devienne pas un pays indépendant?»
Il sera intéressant de constater que les fédéralistes devront maintenant se retrouver dans le camp du OUI à la réputation malheureuse et seront obligé de défendre un Canada en déroute au lieu d’effrayer les Québécois avec des scénarios catastrophiques.
Ils ne pourront plus vanter le mérites du Canada comme notre police d’assurances, car celui-ci commence déjà à disparaître à l’horizon.
À vous de jouer dans ce nouveau scénario et de l’étoffer de vos suggestions.
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1 commentaire
François A. Lachapelle Répondre
11 novembre 2015Excellente suggestion stratégique que nous fait aujourd'hui André Rolland. "Voulez-vous que le Québec demeure dans le Canada ?" est une question simple à répondre.
Des fédéralistes primaires comme nous l'a démontré Jean-Marc Fournier dans sa dernière lettre parue dans Le Devoir du 5 novembre 2015 n'accepteront jamais de se travestir du camp du NON "glorieux" au camp du "OUI" perdant.
Rien n'empêche les députés indépendantistes, de concert, de développer un argumentaire en ce sens et d'insister sur des idées comme:
a) Le Canada peut-il exister politiquement sans le Québec ?
b) L'amour du Canada envers le Québec est-il réciproque ?
c) Pourquoi le Canada-anglais ( 9 provinces ) a-t-il refusé les 5 conditions de l'entente du Lac Meech de 1990 demandées par le Québec ?
d) Avec tout le "Québec (bashing) désamour" qui se fait surtout à Ottawa et à Toronto, comment croire à la sincérité de l'amour du Canada pour le Québec ?
Le Canada est tout le contraire d'un partenaire "fraternel" (fair play) pour le Québec. Le dossier des pipelines l'illustre. Pourquoi le NON du Québec serait-il différent du NON d'Obama ?
Le Canada est une prison pour le Québec et ses chaînes sont contenues dans la Constitution de Trudeau-1982. Pratiquement, cette constitution est inamendable: la porte de la prison est scellée.
Exemple récent concernant l'article 27 qui proclame le "multiculturalisme" comme étant la base des valeurs du Canada: François Legault après bien d'autres demande de retirer l'application de cet article au Québec. La réponse risque d'être non. Que faut-il faire lorsque la réponse négative est assurée, enchassée derrière une porte scellée ? Il ne faut pas poser la question au Canada. Il faut régler ce problème entre nous dès maintenant.
Pourquoi Philippe Couillard n'endosse-t-il pas une pareille stratégie comme un vrai fédéraliste à la tête d'un État fédéral ? Le Canada, État fédéral, est une illusion, une prison. Le Canada est un état unitaire, totalitaire pouvant compter sur des mercenaires comme Philippe Couillard. Avoir un vrai sens de notre liberté est de prendre tous les moyens possibles pour obliger Couillard à marcher dans le sens d'une vraie fédération. Si nous sommes impuissants devant ce projet, c'est que nous sommes prisonniers et on libres.
Évidemment, pour comprendre l'image que le Canada est une prison, il faut tenir à sa liberté et à ses libertés. Et notre liberté est définie par nous et non par les autres.