Un ingénieur bien placé reconnaît des magouilles

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C'est toute l'industrie de la construction qui baigne dans une ambiance de corruption


Un ancien dirigeant de la firme de génie-conseil SM a reconnu avoir participé à un stratagème de partage de contrats en réduisant considérablement les prix pour les soumissions qu’il était certain de remporter.


L’ingénieur Dany Moreau était l’un des bras droits de Bernard Poulin, dont le chalet fait l’objet d’une hypothèque légale de la Ville de Montréal.


Moreau a reconnu ses torts hier devant le conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs.


Il risque maintenant une radiation de 15 mois si l’on se fie à la recommandation commune faite par son avocat et celui du syndic.


Procédé douteux


Selon la plainte, Dany Moreau a participé à un « procédé douteux » en réduisant substantiellement le prix de ses soumissions lorsque les fonctionnaires municipaux lui indiquaient que sa firme était souhaitée pour emporter un contrat municipal.


En d’autres mots, le gagnant de l’appel d’offres était choisi à l’avance et l’intimé remplissait la soumission en conséquence.


Les faits reprochés se sont déroulés entre 2002 et 2009.


Le syndic de l’ordre s’était intéressé à Moreau dans le cadre d’une enquête sur le partage de contrats qui prévalait entre les firmes de génie dans le milieu municipal.


Il a également été arrêté dans le cadre d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption portant sur le partage de contrats d’une hauteur de 160 millions $ à Montréal.


Il fait face à des accusations de fraude, de complot et de corruption.


Tous les moyens


Son ancien patron, Bernard Poulin, a été lui aussi arrêté. La Ville de Montréal a intenté une poursuite de 14 M$ contre lui, son entreprise et une série d’entrepreneurs. C’est dans le cadre de ces procédures qu’une hypothèque légale a été prise sur le luxueux chalet de Poulin sur le bord du lac Memphrémagog, en Estrie, comme le rapportait notre Bureau d’enquête hier.


« On veut prendre tous les moyens nécessaires. Nos avocats ont une panoplie d’outils qui est à leur disposition pour aller tenter de récupérer cet argent-là », a dit la mairesse Valérie Plante.


– Avec Yves Poirier, Agence QMI