Le Parti québécois (PQ) est né le 14 octobre 1968 de la fusion du Mouvement Souveraineté Association (MSA) de René Lévesque et du Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire. Le Rassemblement pour l'Indépendance Nationale (RIN) fut exclu de ladite fusion, parce que plusieurs militants du mouvement étaient des socialistes priorisant l'unilinguisme français dans un hypothétique Québec souverain. Selon Pierre Bourgault, l'aile gauche du RIN était trop radicale. Quant à André D'Allemagne, le cerveau du RIN, il soutenait que le concept de lutte des classes n'était pas pertinent pour le Québec de l'époque.
Il est vrai que le Québec devait créer une classe moyenne, et se doter d'une bourgeoisie digne de ce nom. Le PQ et les syndicats allaient grandement y contribuer, en promettant une relative autonomie financière et un pays aux citoyens, mais en négligeant toutefois la démocratie. Il était hors de question de ramener la lutte des classes dans le portrait politique et économique, le but étant ultimement de maintenir une paix sociale durable. À partir de ce moment, le concept de «classe sociale» devint tabou. Il l'est toujours aujourd'hui. Cependant, depuis 1968, les choses ont changé, contrairement à la philosophie du PQ et des syndicats. À titre d'exemple, le salaire réel de la classe moyenne stagne depuis 30 ans, tandis que plusieurs PDG de grandes entreprises ont un revenu 200 fois supérieur à celui de leurs employés.
La proximité idéologique du PQ, des syndicats et du patronat est proverbiale. Au Québec, lors des élections, les chefs des grandes centrales syndicales appuient le PQ, inféodé à la mentalité entrepreneuriale de type syndical. Le syndicalisme n'est pas une maladie, bien au contraire, mais quand les syndicats refusent d'appuyer un parti politique tel que Québec solidaire, défendant ouvertement les intérêts de la classe moyenne, il y a un sérieux problème. Nos syndicats méprisent-ils ceux qui les nourrissent? Pourquoi les chefs syndicaux québécois considèrent-ils Québec solidaire comme un concurrent dangereux, ou comme une source d'inquiétude pour les investisseurs américains? Poser la question, c'est y répondre.
Un grand ménage démocratique s'impose dans nos institutions. La classe moyenne a le droit d'avoir un parti politique, des syndicats et des institutions la représentant correctement, puisque c'est elle qui paie les salaires, les pensions et les limousines des ministres. Contrairement à ce qu'affirme une certaine élite péquiste ou syndicaliste, la sociale-démocratie ne peut émerger d'une simple alliance entre des syndicats corporatistes et un parti politique composé essentiellement de petits-bourgeois puis de bourgeois, au service de la finance et de la grande bourgeoisie.
Chers dirigeants, dignitaires et idéologues de la province, l'étau citoyen se resserre lentement autour de vous, pour que ces se autant que possible la corruption. L'assainissement des moeurs politiques vient presque toujours de la base. C'est ce qu'on appelle communément une révolution démocratique. Elle peut prendre plusieurs formes. Au Québec, cette révolution existe, et elle est en marche. Elle ne cessera que lorsque le peuple aura été entendu, et qu'une élite éclairée le conduira vers l'émancipation.
Est-ce que l'indépendance du Québec est nécessaire? C'est au peuple d'en décider; pas à Gérald Larose ou à Bernard Drainville. Les Québécois progressistes veulent s'ouvrir à la différence, aux immigrants et à leurs cultures, présentement sous-représentées dans l'espace médiatique provincial et fédéral. Nous sommes prêts à bâtir le Québec de demain. Un Québec français, laïque, multiethnique, démocratique; pas une république de banane mafieuse et fasciste, endettant et asservissant la population, à la manière des néolibéraux de Jean Charest. Les Québécois veulent leur liberté maintenant! Pas dans 10, ou 20 ans, comme le suggère François Legault.
Luc Benoit, Trois-Rivières
Un grand ménage s'impose!
Nous sommes prêts à bâtir le Québec de demain
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