Un collabo à Paris?

Nomination de Wilfrid-Guy Licari à la Délégation générale du Québec à Paris

Éditoriaux - Des ténors souverainistes font campagne depuis quelques jours contre la nomination d'un diplomate canadien, Wilfrid-Guy Licari, comme délégué général du Québec à Paris. Cette charge injustifiée est révélatrice de l'attitude mesquine, soupçonneuse et intolérante que manifestent trop souvent les souverainistes envers ceux qui ne partagent pas leur idéal.
Wilfrid-Guy Licari est diplomate de carrière. Il a été ambassadeur du Canada successivement au Maroc, au Sénégal, au Vatican et en Tunisie. Mêlé depuis des lunes aux affaires de la francophonie, ayant étudié et travaillé à Paris, il est tout à fait qualifié pour représenter le Québec en France. Que lui reprochent ses critiques? Le chef du Parti québécois, André Boisclair, parle de " copinage ", faisant référence au fait que M. Licari est un ami du premier ministre, Jean Charest. Or chacun sait qu'en diplomatie, celui qui peut se targuer d'avoir l'oreille du chef de gouvernement n'en est que plus crédible auprès de ses interlocuteurs étrangers. M. Boisclair ne se rappelle-t-il pas que René Lévesque avait nommé à ce même poste son grand ami Yves Michaud? Copinage?
Deuxième objet de mécontentement: on soutient que le gouvernement aurait dû nommer une personne oeuvrant déjà au sein de la " diplomatie québécoise ", plutôt que quelqu'un venant du fédéral. Il y aurait là une sorte d'affront. On nous permettra de douter que, malgré tous les mérites des fonctionnaires du ministère des Relations internationales, on puisse y trouver une personne dont la feuille de route est aussi impressionnante que celle de M. Licari. De toute façon, encore là, le Parti québécois n'a pas de leçon à donner à M. Charest. Quel signal envoyait aux diplomates du Québec la nomination de l'ex-politicien (fédéral!) Marcel Masse à Paris (par Jacques Parizeau, en 1995)? Et celle à Londres de l'avocat péquiste Daniel Audet, ancien chef de cabinet de Bernard Landry, aujourd'hui proche d'André Boisclair?
Enfin et surtout, on affirme que Wilfrid-Guy Licari ne défendra pas les intérêts du Québec à Paris parce qu'il a travaillé pendant des années au sein de la diplomatie fédérale, et à ce titre " a toujours fonctionné selon le bréviaire des diplomates canadiens à l'étranger, qui ont tout fait et feront tout pour minimiser la personnalité internationale du Québec " (dixit M. Michaud). Personne n'a appuyé ce soupçon sur quelque exemple concret où M. Licari aurait brimé le Québec. Lucien Bouchard, lui, se fonde sur des faits pour soutenir la nomination de M. Licari. Selon M. Bouchard, le prochain délégué général du Québec à Paris a " toujours entretenu des rapports de coopération, de courtoisie et de respect avec ses vis-à-vis du gouvernement du Québec. "
La sortie de M. Bouchard n'a pas rassuré ceux qui dénoncent la nomination de M. Licari. Dans leur esprit binaire, on ne peut tout simplement pas servir les intérêts des Québécois en travaillant au gouvernement fédéral, qu'ils considèrent comme un gouvernement ennemi. M. Licari est considéré comme un collabo, un participant aux prétendus crimes commis contre le Québec par le gouvernement du Canada. Voilà qui promet pour les milliers de fonctionnaires fédéraux que le Parti québécois s'engage à rapatrier dans l'éventualité de l'accession du Québec à l'indépendance.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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