Un anniversaire doux-amer

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Critique de la mondialisation heureuse


La mondialisation célèbre ses 75 ans !


En effet, c’est le 22 juillet 1944, en pleine guerre mondiale, dans un hôtel au New Hampshire, que les accords économiques dessinant les grandes lignes du système financier international actuel ont été signés.


Le but ?


Éviter les grandes secousses monétaires internationales qui plongeraient certains pays dans la dèche et ainsi, ouvriraient grande la porte au socialisme et au communisme.


LES GAGNANTS ET LES PERDANTS


Pour ce qui est de prévenir les crises économiques comme celle qui a secoué le monde en 1929, c’est raté.


La crise des subprimes de 2008 l’a amplement démontré.


Si ça se trouve, la mondialisation accélère le développement des crises au lieu de les freiner et de les endiguer. Il suffit qu’un pays prenne froid pour qu’un de ses partenaires, situé à l’autre bout du monde, fasse de la fièvre et reste cloué au lit.


Mais la mondialisation a bel et bien permis à certains pays — et pas les moindres — d’échapper à la pauvreté chronique.


Que seraient la Chine et l’Inde sans la mondialisation ? Autrefois minées par la famine et paralysées par l’analphabétisme, la Chine et l’Inde sont maintenant des puissances mondiales — avec tous les problèmes inhérents, c’est-à-dire la pollution, la surconsommation, le surendettement et l’obésité.








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Mais la mondialisation n’a pas fait que des gagnants.


Elle a aussi ses perdants.


Les agriculteurs, les petits commerçants, les travailleurs peu éduqués qui ont vu l’usine où ils bossaient lever les feutres pour s’installer dans d’anciens pays du Tiers-Monde, où les salaires sont moins élevés et les syndicats, moins puissants.


Ce sont ces gens qui ont voté pour Trump et qui portent aujourd’hui des gilets jaunes en France.


Les travailleurs de la « péri­phérie ». Ceux qu’on ne voit jamais à la télé, qu’on n’entend jamais à la radio, qui ne passent pas leurs vacances à Venise, mais dans un terrain de camping.


Ceux que les bobos super connectés et hyper branchés appellent avec mépris les « beaufs ».


Ceux qui écoutent Johnny en France. Ou de la musique country aux States.


LE VERTIGE


Présentée longtemps comme la solution miracle à tous les problèmes, la mondialisation essuie maintenant de nombreuses critiques.


Plusieurs pays ont l’impression d’avoir vendu leur souveraineté. Et de plus en plus de gens ont l’impression que des décisions qui affectent directement leur vie quotidienne sont prises par des bureaucrates déconnectés qui n’ont jamais mis les pieds dans leur pays.


« L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine », écrivait la philosophe Simone Weil.


Il est d’ailleurs ironique que les premiers accords qui ont pavé la voie à la mondialisation aient été signés un an après la mort de la philosophe.


Comme si c’était un signe précurseur. Un coup de tonnerre annonçant l’orage à venir.


Aujourd’hui, avec l’érosion des frontières (de toutes les frontières, même de celles qui pendant des millénaires séparaient les cultures et les sexes entre eux), l’homme a un sentiment de vertige.


Il se retrouve face au vide et ne sait plus à quoi s’accrocher.


D’où le retour des nationalismes exacerbés et de l’obsession identitaire.


La mondialisation a 75 ans.


On sort le gâteau ou les Kleenex ?