Des migrants illégaux arrivent à l'île de Lampedusa, en Italie.
Photo: AP/Giorgos Moutafis
Réunis à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne (UE) devraient entériner vendredi une politique restrictive visant à rétablir le contrôle des frontières nationales au sein de l'espace Schengen.
Le projet de déclaration commune des chefs d'État et de gouvernement de l'UE insiste toutefois sur le caractère temporaire de cette mesure, qui ne pourrait être autorisée que dans des circonstances « exceptionnelles » et en fonction de conditions « strictes ».
Le printemps arabe constitue la grande cause de ces circonstances exceptionnelles. En réaction au grand nombre de réfugiés qui ont fui la répression, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et le président français Nicolas Sarkozy ont demandé en avril dernier que les États membres de l'UE puissent réintroduire des frontières internes dans le cas d'un afflux massif d'immigrants.
Ces propositions ont été discutées lors d'une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur le 12 mai dernier, en vue de leur ratification vendredi. Espace Schengen
Tout individu (ressortissant de l'UE ou d'un pays tiers), une fois entré sur le territoire de l'un des pays membres, peut franchir les frontières des autres pays sans subir de contrôles. Pour se déplacer, il n'a plus besoin de passeport et, par exemple, les vols entre destinations de l'espace Schengen sont considérés comme des vols intérieurs.
Les mesures réclamées par la Franceet l'Italie, préoccupées notamment par l'arrivée de migrants maghrébins, ont donc pour objectif de donner à l'Union européenne une « capacité de réaction » aux crises provoquées par les mouvements migratoires, a expliqué le ministre responsable des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, cité par l'Agence France-Presse.La France fait pression, mais beaucoup de ses partenaires sont réservés, car cette possibilité risque de remettre en cause le principe de la libre circulation.
— Représentant d'un pays européen ayant requis l'anonymat
La commissaire européenne responsable des questions d'immigration, Cecilia Malmström, s'inquiète d'ailleurs des risques encourus. L'Europe ne doit pas renoncer aux valeurs de solidarité, de tolérance et de respect mutuel, a-t-elle averti.
« Les dirigeants politiques partout en Europe se sont empressés de condamner les violences en Libye, en Syrieet en Côte-d'Ivoire. Mais quand il s'agit de faire face aux conséquences de ces développements, et surtout quand il s'agit de gérer l'arrivée des hommes, des femmes et des enfants qui viennent en Europe à la recherche d'une protection ou d'une meilleure vie, les dirigeants européens se sont révélés plus réticents à offrir leur soutien », a-t-elle déploré.
La France réclame notamment que les pays d'Afrique du Nord s'engagent à reprendre les migrants partis illégalement de leur territoire et demandent que des règles soient mises en place pour limiter les demandes d'asile et pour sanctionner les abus.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse
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