Nous revoilà plongés dans la dictature de la pensée unique suite aux abominables attentats qui ont décimé une part importante de la rédaction du magazine Charlie Hebdo. Les officines du pouvoir qui dicte ses ordres à Paris nous ont imposé l’injonction suivante : tu dois être Charlie, sinon tu sera mis au banc de la société. Le slogan «Je suis Charlie» est devenu la force motrice de la plus ambitieuse campagne d’ingénierie sociale jamais entreprise en sol français.
En science politique, l’ingénierie sociale est utilisée comme une pratique qui a pour but de modifier les comportements de segments de populations ciblés. Basée sur la logique formelle et la manipulation des algorithmes, l’ingénierie sociale a supplanté la propagande classique. Et, ne l’oublions pas, cet art suprême de la manipulation et du monitorage des comportements table sur les affects avant toutes choses. C’est donc en manipulant l’émotion du moment qu’il sera possible d’interférer sur les processus cognitifs qui permettent aux citoyens de pouvoir se positionner face à un enjeu donné.
Le contexte politique
Voici près d’une décennie que Charlie Hebdo s’acharne de manière particulièrement vicieuse contre l’Islam et, ne l’oublions pas, le Catholicisme. N’arrivant pas à survivre économiquement, ce média faussement libertaire aura pris la décision de s’aligner sur certains poncifs qui s’apparentent aux très contestées théories du «Choc des civilisations» de Samuel Huntington. Profitant de la montée des intégrismes, dans le sillage des nébuleux attentats du 11 septembre 2001, les charlots de service se sont prêtés à la production d’un torrent de caricatures toutes plus ordurières les unes que les autres et, principalement, destinées à choquer les musulmans.
Curieusement, certains humoristes ou commentateurs ont été mis au ban de la société et poursuivi en diffamation à plusieurs reprises pour des spectacles ou des articles d’opinion qui n’arrivaient pas à la cheville des provocations imprimées à longueur de semaine par l’infortuné Charlie Hebdo. Nous n’avons pas l’intention, ici, d’épiloguer sur la portée du concept de diffamation, d’autres s’en chargent abondamment par les temps qui courent. Ce qui nous intéresse, c’est le deux poids deux mesures qui est en jeu dans le cadre de ce qui s’apparente à une incroyable opération de manipulations des consciences menée sur le long terme.
La double-contrainte afin de miner les esprits
Comme dans toute bonne opération d’ingénierie sociale, les marionnettistes du pouvoir ont travaillé finement à partir de la double-contrainte afin d’affaiblir la capacité de raisonnement du citoyen lambda. Avec un Front national, montant à la droite du spectre politique français, qui pointe du doigt la menace islamiste grandissante et un Front de gauche qui fustige les velléités citoyennes de nommer certaines dérives sociales, les citoyens français ont été longtemps tenu en otage par les leaders d’opinion qui font la pluie et le beau temps à Paris.
D’un côté, les citoyens français issus des classes populaires assistaient, impuissants, à la multiplication des exactions menées par certains voyous issus des minorités visibles (et qui ne sont nullement représentatifs de l’ensemble desdites minorités) et n’avaient pas le droit de protester, sous peine de se faire taxer de «fachos». De l’autre côté, les citoyens d’obédience musulmane voyaient leur Prophète et tout ce qui symbolise leur religion allègrement jetés en pâture aux scribouillards de Charlie Hebdo.
Sur ces entrefaites, un certain Monsieur Zemmour nous a pondu un essai, intitulé «Le Suicide français», à l’intérieur duquel il désigne, sans détour, les méfaits d’un communautarisme qui aura servi d’arme de destruction massive de la cohésion socioculturelle française. Ne faisant pas dans la dentelle, le brillant polémiste ne s’est pas privé pour ce qui est d’écorcher (vifs) certains surgeons de la diaspora musulmane de France.
Pourquoi Zemmour a-t-il reçu un tel battage médiatique dès la sortie de son, désormais, célèbre essai ? Dès le milieu de l’automne 2014, les ouvrages et autres diatribes stigmatisant l’Islam et ses dérives fondamentalistes (ou autres) ont fait flores au pays d’une «liberté d’expression» qui semble être de plus en plus à géométrie variable.
Michel Houellebecq, écrivain dont l’islamophobie compulsive ne fait plus de doute, vient de nous pondre un dernier roman, intitulé « Soumission », qui met en scène une France de 2022 totalement asservie aux impératifs d’un djihad parachevant la guerre civile qui s’est installée à demeure. Tout cela avec la fusillade chez Charlie Hebdo comme toile de fond … la table a manifestement été mise pour une opération d’ingénierie sociale de grande envergure.
Le détonateur
Peu nous importe, au moment d’écrire ce papier, qui sont les auteurs réels (et non pas présumés) de cet abominable attentat qui doit être condamné sans conteste. Quoi qu’il en soit, l’attentat du 7 janvier dernier ressemble à un détonateur ayant la fonction de démarrer un processus de consentement collectif à grand déploiement.
Il est tout de même savoureux d’assister aux pleurnicheries d’une Marine Le Pen qui se dit outrée du fait que son parti ait été écarté par les huiles du pouvoir au moment de constituer le cortège officiel des politiques officiant à cette grande messe faussement républicaine du 11 janvier dernier. Celle qui s’agite sur tous les fronts «républicains» à fustiger une menace islamiste (réelle ou fantasmée) qui s’insinue chaque jour d’avantage n’a pas été invitée à la grande messe de la «liberté d’expression». L’agenda politique (et médiatique) de cette marche, dite «républicaine», s’est donc mis en place en tablant sur l’injonction «vous êtes avec nous ou contre nous».
« Vous êtes avec nous ou contre nous »
Symboliquement, seuls, les laïcards ont été invités à la marche « Je suis Charlie », les croyants – partageant ou non l’émotion du moment – ne pouvant pas se permettre d’aller marcher pour honorer la mémoire de ceux qui ont souillé depuis si longtemps les valeurs qu’ils chérissent. Il s’agit, donc, d’une opération de ségrégation des citoyens d’obédience musulmanes et catholiques qui a été conçue comme une «contre-manifestation» destinée à ostraciser, dans les faits, ceux qui s’étaient déplacés lors de la manifestation contre le mariage pour tous.
Sans prendre parti pour quoi ou qui que ce soit, il est intéressant de noter que Marine Le Pen n’a pas jugé bon de participer à la manifestation contre le mariage pour tous afin que sa formation politique puisse parachever son opération de ravalement de façade républicaine. Celle qui croyait prendre le leadership dans la présente campagne de dénigrement de l’Islam a fini par se faire prendre de court par les véritables maîtres du jeu.
La marche «Je suis Charlie» n’était pas destinée à défendre une quelconque «liberté d’expression» menacée, elle a plutôt été orchestrée afin de parachever ce qu’une décennie d’opérations politiques aura mis en branle. Désormais, cette «liberté d’expression» de service serait (de l’avis des maîtres du jeu) menacée par les fondamentalistes de toutes obédiences et certainement pas par les oligarchies aux commandes. Voilà pourquoi un «Patriot act» à la française sera, bientôt, mis en place afin de proprement verrouiller toutes les issues possibles.
Ce qu’il importe de comprendre dans toute cette histoire c’est que la matrice idéologique (la laïcité comme religion d’état) au service du pouvoir en place est de facto le censeur. C’est le pouvoir en place qui décide de qui peut critiquer quoi et comment le faire.
« Deux poids, deux mesures »
Comme le faisait remarquer, tout dernièrement, le journaliste américain Glenn Greenwald : «“free speech,” in the hands of many westerners, actually means: it is vital that the ideas I like be protected, and the right to offend groups I dislike be cherished; anything else is fair game.»
L’humoriste Dieudonné a été mis en garde à vue lundi dernier, dans le cadre d’une enquête pour «apologie du terrorisme», après avoir mis en ligne un message satirique sur sa page Facebook. Jamais, à notre humble avis, Dieudonné n’a appelé son public à commettre des actes de terrorismes ou à s’en prendre à un segment de la population en particulier. Pourquoi ce dernier n’a-t-il pas le droit de pratiquer une certaine forme d’ironie, alors que d’autres sont pratiquement subventionnés pour s’adonner à de véritables campagnes de diffamation non-stop?
La réponse nous a été fournie par les architectes de la marche du 11 janvier dernier. Désormais, c’est l’état qui décidera des limites d’une «liberté d’expression» qui n’est qu’une formule creuse désignant la nouvelle rectitude politique téléguidée par d’habiles ventriloques. Il va de soi, dans un tel contexte, que le droit au blasphème se devait d’être réhabilité de manière définitive. Ce que la machine juridique (politique) s’est employée à faire tout au long de la post-modernité. Désormais, le blasphème ne fait plus partie de la panoplie des actes diffamatoires.
Voilà pourquoi certains petits astucieux se servent du blasphème pour diffamer, par la bande, ceux et celles qui ne professent pas les mêmes «valeurs républicaines» qu’eux.
Eurêka!
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15 commentaires
Marcel Haché Répondre
20 janvier 2015Malgré les horribles décapitations et les rançons honteuses, les français ne bronchaient pas. Les marcheurs n’étaient pas bien nombreux. Le Pouvoir pliait et payait. Il n’en préparait pas moins une riposte.
Ce qui était hautement prévisible qu’il arrive un jour est finalement arrivé : l’horreur absolue, mais cette fois quelque part sur le territoire national de France, et pas n’importe où, à Paris.
Toutes les conditions étaient enfin réunies pour une Grande Explication… et d’autant plus que c’est le véritable Pouvoir (et non pas sa liberté) de toutes les sociétés totalitaires qui était attaqué à travers Charlie Hebdo, le Pouvoir des médias.
La liberté d’expression ? Quelle liberté d’expression ?
Mais de quoi parle-t-on à la fin ? À la limite du droit à l’insanité ? Une société totalitaire peut s’accommoder de tous les droits et de toutes les chartes, de tous les partis politiques et même de la démocratie elle-même. Cependant, ce qui ne saurait être toléré, c’est toute espèce de menées, terroristes ou parfaitement légales, qui pourraient à la limite fragiliser la dominance séculaire de quelques uns sur les autres…
Je ne suis pas un Charlie Hebdo. Et je n’en considère pas moins le terrorisme comme la pire vermine qui puisse se trouver en politique. Nous subissons tous encore au Québec les dégâts occasionnés par cette vermine.
Yvonnick Roy Répondre
19 janvier 2015Monsieur Perrier,
En vous lisant, mes pensées fraternelles vont en premier lieu aux parents et amis des victimes parisiennes. La souffrance humaine appelle avant tout la compassion.
Je ne connaissais pas cette publication Charlie hebdo, je ne l’ai jamais lu et je ne compte pas m’y intéresser non plus. Par conséquent, je ne peux juger de ces mérites ou de ces torts.
Cependant, je peux m’autoriser une opinion sur les commentaires que j’ai lus et entendus. Depuis quand la liberté d'expression est un droit absolu qui autoriserait n’importe qui à faire ou dire n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand au gré de « sa » liberté …?
En réalité, nos droits sont relatifs à ceux d’autrui, subordonnés aux impératifs politiques et déterminés par l’évolution historique et culturelle des peuples, incluant leurs croyances et leurs valeurs.
Dans cette optique, le phénomène religieux mérite considération et respect, car il s’agit aussi d’un droit fondamental, atemporel et universel. Stigmatiser les croyances d’autrui revient à souffler des vents violents que nul ne pourra ensuite maîtriser.
Nous sommes loin au Québec des réalités françaises. Mais nous sentons qu’il se vit là-bas des tensions intercommunautaires que dévoile par exemple un film comme La Marche réalisé par Nabil Ben Yadir, film sorti en 2013. La France des droits de l’Homme saura-t-elle être à la hauteur de ses idéaux ?
C'est à espérer.
Yvonnick Roy
Québec
Pierre Bouchard Répondre
18 janvier 2015Je vois bien moi aussi cette distorsion des faits, de la réalité, le même genre de chose s’est produite le 11 septembre 2001. Le massacre de Charlie Hebdo est un acte de vengeance, une riposte au harcèlement permanent des caricaturistes. Faire de cet événement précis une agression contre la liberté d’expression, c’est tourner les coins ronds parce que c’est plus simple. Faire cette lecture des événements c’est romancer les faits. En mettant l’accent sur la liberté d’expression on se faufile dans la marge pour éviter de voir ce que nous faisons, pour ne pas avoir à l’avouer ni surtout à l’assumer. Les faits bruts, ce sont des fous dangereux qui ont vengé leur Dieu, des gens qu’il est impossible de tolérer dans toute société ; c’est une expédition punitive qui voulait répondre au discours haineux de Charlie Hebdo (perçu comme tel), une provocation qui dure depuis plusieurs années.
Nous les occidentaux, nous ne voyons pas ça comme ça, mais les musulmans en général, oui. C’est tout. Puisqu’on les insulte et puisqu’on le sait, cessons donc, au moins, de les insulter. La première vérité, quant à moi, c’est de ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent. Pensons au « Québec bashing » que nous endurons depuis 50 ans.
M. Gilles Toupin a fait un commentaire outré à ce texte de M. Perrier, il agite encore le « avec nous ou contre nous ». Comme si nous pouvions être d’accord avec les assassins. Est-il interdit de réfléchir ? Qu’est-ce que c’est que cette injonction à ne pas réfléchir et à suivre comme des moutons la pensée unique officielle et autorisée ? Avec 2001 on a embarqué les occidentaux dans la guerre contre l’Irak ; où s’en va-t-on aujourd’hui avec cette guerre à la liberté d’expression ?
Comprenons-nous bien, nous sommes menacés et nous devons nous défendre, faire ce qu’il faut pour atténuer cette menace. Mais ce que nous faisons, au contraire, permet la montée des intégrismes, nous attisons la haine. D’un côté nous faisons preuve de laxisme en refusant d’encadrer sérieusement les accommodements raisonnables, laissant les ghettos se créer dans nos sociétés multiculturalistes. S’il faut agir avec célérité, c’est sur l’immigration et l’intégration.
D’un autre côté, nous persistons à continuer les insultes, nous y tenons parce qu’assimilées à la liberté d’expression, au lieu d’agir en gens civilisés qui vivent ensemble sans s’insulter. En disant cela, suis-je en train de défendre les assassins, de justifier leur barbarie ? Voyons donc. Je suis sûr que Charlie Hebdo combattait pour la laïcité, je n’en doute pas, mais que voulez-vous, ce n’est pas ainsi que c’est reçu, manifestement, par les musulmans. Nous insultons les musulmans en permanence (les autres aussi mais eux ils s’en foutent) et nous sommes surpris par la réaction des extrémistes.
« Ceux que ça dérange n’ont qu’à ne pas acheter Charlie Hebdo ». Voilà une pensée courte et bien utile pour se défiler, comme s’il n’y avait pas d’interdit, pas de morale. Nos sociétés interdisent les discours haineux mais nous savons que la liberté d’expression est à géométrie variable. Nous refusons le point de vue de ceux qu’on insulte, ils doivent voir les choses comme nous, c’est-à-dire précisément, ne pas s’offusquer des caricatures, ne pas prendre ça au sérieux. Nous déclarons péremptoirement que penser autrement c’est être contre la liberté d’expression. C’est brutal et odieux.
Archives de Vigile Répondre
18 janvier 2015Je vous lis rt voilà, ce que j'ai envie de partager ce soir. Moi, j'ai envie d'envoyer de l'amour, du soutien aux personnes qui souffrent à travers notre belle planète, notre Terre Mère... les mots ne suffisent plus aujourd'hui., les maux sont là, construits de toute pièce par cette, notre avidité de posséder dieu sait quoi, plustôt que d'être. Oser être qui je suis, qui nous sommes et cela relève du defi. Car, savons nous qui nous sommes vraiment? Notre pensée, nos actes, nos paroles, révèlent qui nous sommes et cela va se confirmer par ou je suis né, mon vécu et là, à soi de faire la différence avec nos croyances, notre éducation et ce vers quoi moi, jai envie de tendre, moi personne humaine. Ma vie à moi avec mon esprit critique, ma manière à moi d'oser voir et penser par moi et non pas à travers les autres.ca c'est le vrai challenge, le vrai défi. Parler vrai, oser être soi, sans s'attendre à recevoir..quoi que ce soit. Belle soirée.
Archives de Vigile Répondre
18 janvier 2015Félicitation pour cet article! Je vais le partager sur twitter avec Plaisirs, comme cela même les amis de vigile ne devrait pas être contre les visiteurs sur leur site.
Donc, de un pour la question des émotions des français, c'est pas mal la façon de manipuler les foules.
De deux d'un côté on crie liberté d'expression et de l'autre ils arrêtent Dieudonné en utilisant le "je suis" au lieu du "je me sens" preuve manifeste que l'analyse ici fait est utile pour comprendre la portée subséquente de ces évènements.
Au niveau de la liberté d'expression dirénavant en France ils pourront fermer des sites web sur demande.
http://mobile.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/guerric-poncet/loi-antiterroriste-les-deputes-ont-vote-la-censure-du-web-francais-18-09-2014-1864329_506.php
@ Gilles Toupin Répondre
18 janvier 2015Vos propos sont consternants Patrice-Hans Perrier. Vous prenez le parti des assassins, de ces hommes pour qui la vie des autres est dérisoire. C'est la France qu'on a visée pour ce qu'elle était, un État laïque dans lequel la liberté d'expression veut dire quelque chose. On a tué des gens généreux qui avaient des idées généreuses et vous les diaboliser. Le combat de Charlie était avant tout un combat pour la laïcité. Combien de fois ce pauvre Charb ne l'a-t-il pas clamé? Pour qui roulez-vous Patrice-Hans Perrier? Jamais on ne doit laisser le rire s'éteindre. Jamais on ne doit laisser la liberté s'éteindre. Et ce ne sont pas vos élucubrations et vos théories délirantes du complot qui réussiront à le faire.
Gilles Toupin
Vice-président de la Société des Amis de Vigile
P.S.: Ne perdez pas votre temps me répondre. Je n'engagerai aucun dialogue avec vous.
Gilles Verrier Répondre
18 janvier 2015La sympathie que l'on peut avoir pour toutes les victimes du terrorisme, dont la plupart tombent dans des pays hors d'Europe et d'Amérique, ne peut être une excuse pour suspendre la réflexion ou pire, se mettre à hurler avec les loups. Monsieur Perrier propose un article d'excellent calibre qui nous rappelle que si tout est compliqué, cela ne veut pas dire que l'intelligibilité n'est pas possible.
Je retiens cet extrait : «Ce qui nous intéresse, c’est le deux poids deux mesures qui est en jeu dans le cadre de ce qui s’apparente à une incroyable opération de manipulations des consciences menée sur le long terme.»
Ceci nous plonge dans cette invraisemblable situation où, par inversion, les plus ardents défenseurs de la liberté d'expression deviennent, de bon droit protesteront-ils, les premiers censeurs. Au secours Soljenitsyne !
Lise Reid Répondre
18 janvier 2015Où est votre sympathie pour ceux assassinés pour cause de dessins et d'écritures et
d'humour finalement. Je ne la vois pas dans vos propos. Croyants et non croyants,
l'essentiel c'est l'humanisme. Je suis Charlie.
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
18 janvier 2015Monsieur Hans Perrier, votre réflexion toute personnelle sur les tragiques évènements qui viennent de se passer chez nous, en France, porte sur différents points sur lesquels on peut être d’accord ou non, mais il semblerait que vous ayez oublié une chose essentielle dans votre analyse, une chose primordiale même, la profonde et sincère émotion des Français et avec eux celle de milliers de gens partout ailleurs dans le monde, devant cette atroce attentat qui en quelques minutes a décimé presque la totalité d’une rédaction d’un journal...
Peu importe d’ailleurs que ce journal soit critiquable ou non, un grand nombre de personnes ne l’avait sans doute jamais lu, c’est la liberté de la presse qui a été attaquée et lorsque nous sommes sortis dans la rue en revendiquant le slogan “je suis charlie” c’est avec un double sentiment, celui de l’incroyable horreur d’avoir vu ces personnes abattues froidement, uniquement pour avoir voulu s’exprimer avec leur seul crayon, mais aussi, à travers elles, celui de s’attaquer à notre liberté d’expression.
Si nous ne nous étions pas tous sentis nous-même attaqués et touchés, si comme vous le suggérez les médias, les politiques ou autres, avaient téléguidé les réactions des gens, aurait-il été possible qu’il y ait eu autant de personnes dans la rue?..
Cela ne s’est jamais vu depuis la Libération, même les syndicats ne sont jamais arrivés à un tel résultat ! Les rues de toutes les villes de France ou du moindre village étaient déjà pleines de monde le jeudi, le vendredi, et même le samedi, seule la manifestation du dimanche, devant un tel déploiement de ferveur populaire, a finalement été organisée par le gouvernement..
Quelles que soient les religions sur notre sol de France, elles ne sont pas prêtes d’oublier que seule la laïcité républicaine est la garante de leur liberté de s’exprimer.
Fernand Lachaine Répondre
18 janvier 2015Merci pour votre analyse. Je suis sûr que beaucoup de personnes pensent comme vous.
Marcel Haché Répondre
18 janvier 2015Le diagnostique de Marine Le Pen était le bon : l'U.M.P.S. existe bel et bien...
Henri Marineau Répondre
18 janvier 2015Les attentats de Charlie Hebdo ont relancé avec vigueur le débat sur la liberté d’expression. Étant jeune, on m’a appris que ma liberté s’arrêtait là où elle brimait celle de l’autre.
Toutefois, la tuerie des auteurs de l’hebdomadaire satirique nous oblige à nous poser certaines questions relativement au principe de la liberté d’expression, entre autres, jusqu’où va cette liberté? C’est bien connu, l’un des chevaux de bataille de Charlie Hebdo est l’intégrisme religieux auquel une certaine faction des terroristes adhère.
Or, il s’avère que ces djihadistes se donnent comme mission d’aller jusqu’à tuer au nom d’Allah, un acte criminel qui ne peut justifier d’aucune manière le droit à leur liberté d’expression. Ce sont ces tueries que condamne Charlie Hebdo dans son journal et non pas la religion islamique, et en ce sens, je ne peux que me rallier aux auteurs de l’hebdomadaire qui ont toute liberté d’agir là où la liberté des intégristes brime celle de l’autre, à savoir le droit à la vie…Et, pour cette raison, « je suis Charlie »!
André Lemay Répondre
17 janvier 2015Merci M. Perrier,
j'ajouterais simplement de lire ici même la version "web" de la dernière édition du Charlie, qui se dit lui-même "JOURNAL IRRESONSABLE (pour ce que ça peut vouloir dire) et de surtout ne pas manquer de lire la page gracieusement intitulée : Les charognards du complot et de bien la lire.
Juste comme ça, pour se faire une tête sur qui est quoi.
Je l'ai dit et écrit souvent, je souffre de complotite ultra-aigüe.
Cui bono?...
Pierre Cloutier Répondre
17 janvier 2015Une vraie dissertation de jésuite pour nous faire passer votre croyance au dogme chrétien, à la pensée magique, à la fiction, insultant au passage celles et ceux qui prônent la laïcité, en les traitant de "laïcards", plaignant les pauvres victimes "croyantes", musulmanes et catholiques et voulant réhabiliter un prétendu droit à la protection contre le blasphème.
Une hypocrisie sans bornes sur le sort des victimes de Charlie Hebdo qu'on rend responsables d'un tel massacre.
Du bla bla, du verbiage, du verbeux, de l'ergotage à prétentions scientifico-politiques pour nous faire passer un message simple que tous ont compris : ne touchez pas à mon '"sacré", à mes "icönes". à ma religion en essayant même de nous faire croire que la laïcité est une "religion".
La religion, cher monsieur, est la pensée idéologique - oui idéologique - qui prétend qu'il existe une vie après la mort. Cette pensée nous vient de Platon, qui séparait l'âme et le corps et qui s'est répandue depuis 2 000 ans en Occident avec le judéo-christianisme, pensée dominante s'il en est, qui a écarté de son chemin toute pensée dissidente et critique de ses dogmes, de ses croyances et de sa fiction.
Oui, monsieur, il existe, chez nous, un droit au blasphème et on appelle cela la liberté d'expression. Et il n'y a rien de sacré, dans la vie, cher monsieur, sauf la vie elle-même. Personne ne vous demande d'acheter Charlie Hebdo pas plus que personne n'est obligé d'écouter Dieudonné. On appelle cela la liberté tout court.
Martin Perron Répondre
17 janvier 2015Vous visez juste dans votre analyse, je vous en félicite! Vous reliez ensemble de façon subtile des personnes et des faits très différents ( la classe politique, Marine Le Pen, Zemmour, Houellebecq et l'attentat au journal Charlie Hebdo) pour nous offrir une explication intéressante d'ingénierie sociale et de consentement fabriqué par ceux qui nous gouvernent ou plus justement ceux que vous appelez les Maîtres du jeu. Comme tout cela diffère de la version officielle! Il faut que la vérité se fasse entendre et que de plus en plus de nos concitoyens soient informés de la manipulation dont ils sont victimes. Ce sont certes nos libertés qui sont menacées, mais pas de la façon qu'on pense ou par ceux qu'on nous désigne comme les coupables.
Les accusations d'apologie du terrorisme contre de simples citoyens français, plus de 50 semble-t-il dont celle à l'endroit de Dieudonné, qui ont suivi dans la foulée des attentats de Paris constituent plus, selon moi, que l'attentat de Charlie de véritables atteintes à la liberté d'expression. Qui s'en émeut? De plus, ces attentats servent trop les intérêts de certains pour ne pas y voir encore l'ombre d'une opération dirigée en sous-main. Les véritables terroristes n'étant pas nécessairement ceux qu'on veut bien nous faire croire. La mort de deux terroristes présumés à Bruxelles après les évènements de Paris pourrait très bien être liée à cette affaire. Y a-t-on assassiné les vrais responsables de l'attentat au journal Charlie Hebdo?
Enfin, pour ma part, je ne suis pas Charlie, je serais bien plus Gaza.