Trump réaffirme son soutien sans faille à la détention d’arme à feu

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Le Deuxième amendement au coeur du pacte constitutionnel fondant les États-Unis


Pressé d’agir après de nouvelles fusillades meurtrières, Donald Trump s’est dit vendredi favorable à des réformes de « bon sens » sur les ventes d’armes, tout en apportant un soutien sans réserve au puissant lobby NRA qui fait douter de ses intentions.


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Six jours après les tueries à El Paso (sud) et Dayton (nord-est), où des jeunes hommes armés de fusils d’assaut ont abattu 31 personnes, le président américain a exhorté à tenir les armes à feu hors de portée des « personnes malades mentalement et dérangées ». 


Dans des tweets matinaux, il a souligné que les leaders du Congrès avaient entamé des « discussions sérieuses » sur une éventuelle réforme des « vérifications des antécédents » des acheteurs d’armes. 


Il y a un « soutien extraordinaire » au Congrès à ce sujet, a-t-il ensuite affirmé à la presse. « Il y a davantage de pression pour que nous agissions », « le temps de l’inaction est terminé », a-t-il insisté.


Dans le même temps, Donald Trump a confirmé avoir discuté avec des responsables de la National Rifle Association (NRA), qui s’opposent eux farouchement à toute régulation du marché des armes.


« J’ai parlé avec la NRA et d’autres afin que leurs opinions tranchées puissent être pleinement représentées et respectées », a tweeté le milliardaire républicain. 


« Je suis le plus grand défenseur du Deuxième amendement qu’il puisse y avoir », a insisté Donald Trump, en référence au droit constitutionnel - sujet à interprétation - de détenir une arme. Mais « des mesures de bons sens peuvent être prises pour le bien de tous », a-t-il assuré.


« Honnêtes citoyens »


Les armes à feu, auxquelles une grande partie des Américains sont très attachés, ont fait près de 40 000 morts aux États-Unis en 2017, en incluant les suicides. Et chaque fusillade de grande ampleur relance le débat entre leurs partisans et ceux qui souhaitent des régulations plus strictes.


Après la fusillade de Parkland qui a fait 17 morts dans un lycée de Floride le 14 février 2018, Donald Trump avait semblé soutenir une proposition démocrate d’interdire les fusils d’assaut, ironisant sur les parlementaires « pétrifiés » face à la puissante NRA.


Mais il avait ensuite fait marche arrière, ne manquant plus une occasion d’afficher son soutien à l’organisation qui a contribué à hauteur de 30 millions de dollars à sa campagne présidentielle de 2016.


La NRA, une ancienne association de chasseurs devenue redoutable organisation politique dans les années 1970, traverse une période d’incertitudes, marquée par des querelles intestines et des finances en berne. 


Malgré ces remous, elle reste très influente à Washington, notamment auprès des parlementaires républicains.


Son chef Wayne LaPierre a prévenu jeudi qu’elle était opposée à « toute loi qui empiéterait injustement sur les droits des honnêtes citoyens ».


Selon lui, « les propositions en discussions n’auraient pas empêché les tragédies horribles d’El Paso et de Dayton ».


Vacances parlementaires


Concrètement, deux réformes différentes sont à l’étude.


En février, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a adopté des projets de loi pour étendre les contrôles des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs à l’ensemble des transactions, y compris aux ventes d’armes entre particuliers ou lors de foires itinérantes qui en sont aujourd’hui exemptées. 


Les textes se sont enlisés, le leader de la majorité républicaine du Sénat Mitch McConnell ayant refusé de les inscrire à l’ordre du jour de la chambre haute.


Jeudi matin, 214 maires républicains et démocrates lui ont demandé de convoquer le Sénat en urgence pour qu’il adopte à son tour cette réforme. Mais Mitch McConnell a exclu d’écourter les vacances parlementaires des sénateurs. 


« Quand nous rentrerons, j’espère qu’on pourra se mettre d’accord et adopter quelque chose », a-t-il ajouté sans plus de précision.


Des sénateurs républicains ont de leur côté proposé d’adopter au niveau fédéral un dispositif qui existe dans certains États et qui permet de confisquer les armes de personnes jugées dangereuses par leur entourage.


Les démocrates, qui à l’approche de la présidentielle de 2020 ont fait de la régulation du marché des armes un argument de campagne, craignent que cette réforme soit inutile sans « contrôles universels » des antécédents.