Triste samedi midi à Charlesbourg

Québec 2007 - Parti Québécois


C'était pourtant une bien belle salle, 300 personnes et même un peu plus, pour l’investiture du candidat péquiste Richard Marceau dans la circonscription de Charlesbourg. De toute évidence, il y a une sympathie certaine pour cet ancien député bloquiste, battu en janvier 2006 par la vague conservatrice à Québec.
Mais, à quatre jours du déclenchement des élections, c’était surtout le discours du chef qui attirait les médias nationaux. Et, en quelques minutes, André Boisclair a montré combien une campagne de 33 jours pourrait être longue s’il ne change pas de registre.
Un discours axé sur la souveraineté, avec une explication parfois difficilement compréhensible du bilan libéral en matière de relations entre Québec et Ottawa et un oubli majeur.
La souveraineté, on peut comprendre que ce soit un des thèmes du chef péquiste, surtout devant une assemblée de militants péquistes. Sauf que son appel avait l’air d’un rassemblement du noyau dur des souverainistes, le genre de stratégie que l’on réserve normalement pour une fin de campagne quand ça va plutôt mal et qu’on doit convaincre ses partisans de ne pas rester chez eux le jour du scrutin.
C’est vrai que si le PQ réussissait à aller chercher les 45 pour cent des Québécois qui disent qu’ils voteraient Oui à un référendum sur la souveraineté, il gagnerait sans doute la prochaine élection. Mais les même sondages disent aussi que la question nationale est la priorité de moins de cinq pour cent des électeurs québécois.
Disons que pour une campagne qui s’amorce à peine, c’est un choix stratégique qui constitue un terrible aveu.
Puis, M. Boisclair s’est livré à une longue – et parfois nébuleuse – critique du bilan de Jean Charest en matière de relations fédérales-provinciales, voulant, de toute évidence, désamorcer l’argument des libéraux sur les 14 milliards de dollars qu’ils auraient réussi à aller chercher à Ottawa.
Difficile à suivre, surtout quand un chef qui n’avait pas le droit de vote au référendum de 1980 cite par trois fois Maurice Duplessis et Daniel Johnson, père. C’est vrai que Jean Charest n’a pas de programme constitutionnel. Mais, on peut se demander si le rapatriement de la constitution de 1982 est encore un événement qui mobilise l’électorat québécois.
Dans ce discours, un grand absent : Mario Dumont et l’ADQ. Dans la région de Québec, où l’ADQ serait en tête dans les sondages et le PQ troisième, il est périlleux d’ignorer carrément son principal adversaire. C’est peut-être encore un choix stratégique, mais il reste difficile à comprendre, quelques jours avant le début de la bataille.
Ce samedi midi, André Boisclair avait l’air d’être encore en rodage. À quelques heures du déclenchement des élections, ce n’était pas trop rassurant pour ses militants.


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