Aymeric Chauprade, député européen et spécialiste des questions internationales pour le Front national, a publié, le 11 août 2014 sur son blog personnel, un manifeste intitulé : « La France face à la question islamique : les choix crédibles pour un avenir français. »
Revenant avec justesse et pertinence sur la genèse des troubles que traverse le Moyen-Orient contemporain, en pointant du doigt particulièrement la double responsabilité de l’État profond américain et de son équivalent saoudien (lesquels sont convenus, ensemble, de l’attaque de l’Irak nationaliste de Saddam Hussein, tant pour des raisons idéologiques que d’intérêts stratégiques particuliers – pétroliers et militaires – en créant un abcès de fixation du terrorisme islamiste dans la zone, entraînant des souffrances inouïes pour les populations civiles), Aymeric Chauprade ne s’arrête pourtant pas là et explicite les nouveaux paradigmes géopolitiques auxquels la France se trouve désormais confrontée.
En une sentence limpide et courageuse, le député européen enjoint les patriotes à prendre acte des bouleversements actuels et des dangers les plus immédiats : « Je m’adresse à ceux qui sont capables de regarder la réalité en face et donc de surmonter leurs réflexes et héritages idéologiques. L’un des grands défis de la politique tient en effet à la capacité de s’adapter à des circonstances qui changent afin de rester soi-même. »
Il rappelle à tous les amateurs de pensée magique que la France n’est pas, aujourd’hui, l’ennemi d’Israël mais bel et bien du fondamentalisme islamique sunnite et de son cortège mortuaire à l’égard des minorités chrétiennes, chiites ou encore yazidis. Par ailleurs, il revient sur une notion, que j’avais déjà amenée dans un article précédent, en démontrant qu’Israël se détourne progressivement de la vision américaine du monde pour se tourner vers le monde multipolaire, ce qu’indique clairement son récent rapprochement avec la Russie ou bien encore l’Inde. Aymeric Chauprade n’en est pas pour autant devenu « sioniste », pas plus qu’il ne fut jamais « anti-sioniste », mais, tout comme moi, il reconnaît l’existence de l’État juif et réprouve les actions violentes du Hamas.
Ces constats objectifs permettent de développer une politique étrangère qui entre en cohérence avec nos intérêts intérieurs prioritaires. Le cardinal de Richelieu avait défini la politique comme « l’art qui consiste à rendre possible ce qui est nécessaire ». Aujourd’hui, la nécessité absolue pour la France est de rester ancrée dans son histoire, de maintenir sa puissance et son aura, afin de ne pas sombrer à jamais dans un néant qui nous ferait tant oublier notre être que perdre notre nation à jamais. Dans cette perspective, la lutte contre le djihadisme est une priorité à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières.
Cela ne revient pas à valider une politique « néo-conservatrice » ou à acter le « choc des civilisations » mais bien, plutôt, à prendre la mesure de l’enjeu : rester Français ou disparaître.
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