OTTAWA | Québec s’est fait «passer un sapin» par Ottawa en acceptant de signer un nouvel accord sur les transferts en santé puisque la part du financement fédéral est appelée à diminuer avec le temps.
D’ici la fin du pacte en 2026, la part fédérale tombera en dessous de son niveau actuel, et ce, dans chacune des provinces, selon l'Institut des finances publiques et de la démocratie (IFPD), un groupe de réflexion basé à l’Université d’Ottawa.
«L’augmentation prévue des transferts fédéraux est largement insuffisante pour remplir les besoins de la population du Québec», estime l’économiste en chef de l’IFPD, Randall Bartlett.
Ainsi, la part du fédéral dans le financement de la santé passera de 26,6 % des dépenses en 2017, à 25,5 % en 2026, selon le groupe de réflexion dirigée par l’ex-vérificateur général Kevin Page.
Le gouvernement du Québec sera alors responsable de porter une «part disproportionnée des coûts de soins de santé».
Les dix provinces canadiennes avaient formé un front commun dans les négociations avec Ottawa sur les transferts en santé.
Ceux-ci seront augmentés de 3 % annuellement, alors que les provinces réclamaient une hausse de 6 %.
À cela s'ajoutent 11,5 milliards $ sur 10 ans pour la santé mentale et les soins à domicile.
«Le gouvernement fédéral a été très rusé en adoptant une approche de diviser pour régner en dorant la pilule pour les provinces peu populeuses afin de faire éclater le front commun», a expliqué M. Bartlett.
Le chercheur estime que le débat est loin d’être clos et «que le gouvernement du Québec, qui est très insatisfait, voudra retourner à la table de négociations».
De plus, à la lumière du rapport, M. Bartlett soutient que les Canadiens doivent se demander «pourquoi la santé n’est-elle pas une priorité pour le fédéral?» alors que les sondages indiquent invariablement qu’il s’agit d’un des sujets les plus importants aux yeux de la population.
M. Bartlett estime aussi que l'argent dédié à la santé mentale et aux soins à domicile «signifie que les provinces ont moins de flexibilité pour répondre aux besoins de leur population».
Le Québec s’opposait farouchement à toute baisse de transferts et tenait mordicus à ce que la province détermine elle-même comment il dépense l’argent.
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