La première ministre britannique Theresa May a commencé lundi à remanier son gouvernement, entaché par plusieurs scandales, mais a conservé les poids lourds de son équipe.
Ce changement est censé redonner un nouveau souffle au gouvernement en ce début d’année, avant la prochaine phase de négociations sur le Brexit avec Bruxelles. Mais en fin de journée, les changements, annoncés au goutte-à-goutte et qui doivent se poursuivre mardi, restaient marginaux.
En première ligne dans les négociations du Brexit, les ténors du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, le ministre des Finances, Philip Hammond, et le ministre chargé du Brexit, David Davis, sont reconduits dans leurs fonctions. La ministre de l’Intérieur, Amber Rudd, et le ministre de la Défense, Gavin Williamson, restent également à leurs postes.
« Rien n’a changé », commentait le député libéral-démocrate Alistair Carmichael. « Pas étonnant que Theresa May lutte pour négocier le Brexit, elle ne peut même pas organiser un remaniement », persiflait pour sa part le député travailliste Stephen Kinnock.
La première ministre souhaite présenter un gouvernement rajeuni, diversifié et féminisé, mais sa marge de manœuvre est limitée : elle doit maintenir un équilibre entre partisans d’un Brexit dur et les plus modérés.
Elle a par ailleurs déjà procédé à trois changements ministériels en quelques semaines fin 2017, le dernier à partir étant le vice-premier ministre Damian Green, sur fond de scandale sexuel.
Une gaffe pour lancer le bal
Lundi, le jeu de chaises musicales a débuté par une gaffe. Le parti conservateur a annoncé sur Twitter l’arrivée du ministre des Transports, Chris Grayling, à la tête du parti, avant d’effacer ce tweet. C’est en fait Brandon Lewis, 46 ans, qui a été nommé président du Parti conservateur et secrétaire d’État sans portefeuille, en remplacement de Patrick McLoughlin.
M. Lewis occupait auparavant la fonction de secrétaire d’État à l’Immigration.
David Lidington, jusqu’alors ministre de la Justice, a été nommé secrétaire d’État au sein du bureau du Cabinet, chargé de soutenir la première ministre et le cabinet. Il remplace ainsi Damian Green, sans toutefois obtenir le même titre.
David Gauke devient ministre de la Justice.
Plus tôt dans la journée, le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord James Brokenshire, 50 ans, avait annoncé sa démission en raison de problèmes de santé. Malgré l’organisation de nombreuses séances de négociations, M. Brokenshire a échoué à obtenir la formation d’un nouveau gouvernement nord-irlandais depuis la chute du précédent en janvier 2017.
Il est remplacé par Karen Bradley, 47 ans, jusque-là secrétaire d’État à la Culture, aux Médias et au Sport.
Les ministres des Communautés et de la Santé ont aussi vu leurs portefeuilles élargis, respectivement au Logement et à la Protection sociale, signe de l’importance que le gouvernement dit vouloir donner à ces sujets.
Se préparer aux négociations sur le Brexit
Le nouvel exécutif devra définir rapidement sa position en vue des négociations avec Bruxelles sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier. Les discussions porteront d’abord sur la période de transition puis en mars sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE.
Plusieurs têtes pourraient encore tomber, comme la ministre de l’Éducation Justine Greening ou encore Andrea Leadsom, leader de la Chambre des Communes, chargée des relations entre les députés et l’exécutif. Elle pourrait payer le revers que les parlementaires avaient infligé à Theresa May le 13 décembre, lorsque 11 députés conservateurs avaient voté avec l’opposition et obtenu que le Parlement organise un vote final sur les termes de l’accord final du Brexit.
Ce remaniement doit marquer un nouveau départ pour la première ministre, dont l’autorité a été fortement contestée depuis l’échec de son Parti conservateur aux élections législatives de juin 2017, où il a perdu sa majorité absolue
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