Une tempête prévisible, qualifiée de «tempête du siècle», était annoncée et devait sévir sur tout l’est de l’Amérique du Nord. Elle avait atteint le sud de l’Ontario, le 13 mars et s’est abattue sur le Québec, dès le lendemain.
Les médias avaient largement relayé les avertissements d’Environnement Canada, notamment Le Journal de Montréal qui a signalé, dès le lundi 13 mars à 7 h 20, une tempête majeure avec accumulation impressionnante de neige au sol, de la poudrerie et des vents violents pouvant compliquer les déplacements routiers.
Il est où Couillard ?
Et que faisait notre premier ministre Couillard, le 13 mars dernier? Non, il n’était pas en briefing avec les répondants de la sécurité civile et ses ministres des Transports et de la Sécurité publique. Non il n’a pas fait le point sur l’état de la situation, n’a pas établi une chaîne de commandement claire et n’a pas prévu de déploiement éventuel d’un plan d’urgence.
Ça ne lui a même pas effleuré l’esprit. Il avait plus important à faire, ce jour-là: pourfendre un caricaturiste d’un hebdo local qu’il avait accusé d’avoir terni son image par un dessin de «lapidation».
Pourtant l’alerte avait été donnée depuis deux jours et l’État de New York avait déclaré l’état d’urgence, la veille. N’empêche, notre premier ministre n’avait pas jugé utile de rassurer la population et lui fournir des informations essentielles dans les circonstances et au minimum, un numéro de référence 1 800 pour avoir de l’aide.
Ça donne toute la mesure de l’ordre des priorités de ce gouvernement et du manque de jugement du premier ministre lui-même, trop occupé qu’il était à soigner son image plutôt que de protéger les citoyens contre un risque prévisible. Cette négligence a un prix et ce sont les citoyens qui l’ont payé.
Je n’étais pas bloquée sur l’autoroute 20 ou sur la 13, je n’ai pas passé des heures d’angoisse dans une voiture ensevelie sous la neige, mais j’étais révoltée que le gouvernement reste les bras croisés à ce moment précis où des centaines de personnes en détresse, étaient coincées, pendant des heures, dans la neige, le froid et le noir.
M. Couillard lui, pouvait bien dormir, fidèle à ses habitudes de couche-tôt. Il ne peut donc pas en faire le reproche à ses ministres des Transports et de la sécurité publique. Dans ce genre de circonstance, l’exemple vient d’en haut.
Mon premier ministre Bouchard
Je me suis revue dans le «triangle de glace» lors de la crise de verglas, déclenchée le 5 janvier 1998 et culminant par une perte totale d’électricité pendant des semaines.
Je sais ce qu’est vivre la détresse. Alors députée de La Pinière, j’ai porté la mienne, celle de ma famille et surtout l’angoisse de milliers de sinistrés que je représentais.
Tous les matins, de 8 h à 12 h, je faisais la tournée des centres d’hébergement, écoutais leurs doléances, et relayais leurs problèmes, via mon bureau de comté, aux cabinets ministériels concernés.
C’est lors de ces rencontres éprouvantes que j’ai été sensibilisée au sort des travailleurs autonomes qui, n’ayant pas de statut, avaient été oubliés du programme d’indemnisation du gouvernement, destiné aux petites entreprises. J’avais réussi à convaincre le cabinet du premier ministre Bouchard d’en modifier les paramètres afin d’en faire bénéficier ces milliers de sinistrés qui avaient tout perdu.
Comme moyen de communication avec le monde extérieur, je n’avais qu’un téléphone et une petite télévision portative à piles. Il fallait voir le bonheur des sinistrés quand je leur faisais entendre les bulletins de nouvelles et qu’ils voyaient leur premier ministre, Lucien Bouchard, à côté du PDG d’Hydro-Québec, André Caillé, faisant le point sur l’état du réseau de distribution d’électricité et les développements à venir.
Ils étaient rassurés, avaient confiance en leur gouvernement et par-dessus tout, ils savaient qu’au sommet de l’État, quelqu’un se préoccupait d’eux, et ce quelqu’un était le premier ministre du Québec.
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