L’an dernier, quand Justin Trudeau est allé voir la reine d’Angleterre au palais de Buckingham, sa femme Sophie Grégoire portait des bijoux prêtés par la bijouterie Birk’s.
Mme Grégoire voulait briller à tous égards devant Elizabeth II, mais personne ne devait savoir que les diamants ne lui appartenaient pas.
Les millionnaires chéris ont eu l’air fous quand Birk’s a publié un communiqué pour exprimer sa fierté de voir une broche de 7500 $ scintiller à la cour de Londres.
Cet impair pouvait être mis au compte de la naïveté. Mais il faut se méfier des millionnaires qui demandent aux autres d’assumer leurs petits luxes.
Les Trudeau/Grégoire virevoltent comme des stars du 7 Jours; ils n’avaient pas eu le réflexe éthique que commande la gouvernance d’un État.
La nombreuse délégation canadienne en visite à Washington récemment ne peut toutefois être prise pour de la candeur. Il faut y voir la suffisance d’un égocentrique: Justin Trudeau abuse, ça se voit et il s’en fout.
Les beaux-parents aussi
C’est donc entouré de 44 courtisans qu’il s’est rendu à la Maison-Blanche rencontrer Barack Obama. Des parents, des politiciens, des fonctionnaires, des apparatchiks. Quatre douzaines de «m’as-tu-vu» à sa suite. Ça fleure le narcissisme immature.
L’affaire a rebondi aux Communes cette semaine: qu’est-ce que la mère du PM faisait à la Maison-Blanche? Le beau-père et la belle-mère du premier ministre étaient curieux de voir Barack Obama? Peu importe qu’ils aient payé ou pas, qu’est-ce qu’ils foutaient là? Personne ne croira, de toute façon, que les factures ont été parfaitement partagées...
L’interminable délégation du premier ministre canadien incluait aussi la présidente du Parti libéral du Canada, Anna Gainey, et le collecteur de fonds du PLC, le milliardaire Stephen Bronfman. Qu’est-ce qu’ils allaient faire là, ces deux-là? À apprécier l’ambiance et les raisins dorés...
Jugement défaillant
Aux Communes, mitraillés par Gérard Deltell, les libéraux ont dit que les bonzes du Parti libéral avaient assumé leurs dépenses. Peu importe! L’enjeu est ailleurs: qu’est-ce que le «fricailleur» en chef du PLC faisait à la Maison-Blanche?
Trudeau dit qu’Obama voulait voir sa mère et ses beaux-parents! On lui répond: Mon œil!
C’est une erreur de jugement. Les libéraux ramènent cette affaire au niveau d’une banale dépense alors qu’il s’agit de moralité publique. C’est un accroc à l’éthique. La diplomatie n’est pas une affaire de famille. Ni une distraction pour les petits amis du parti...
Dix ans après le scandale des commandites, les libéraux ont manifestement oublié le dégoût qu’ils inspiraient il n’y a pas si longtemps.
Imaginez un instant si Stephen Harper avait demandé au «bagman» du Parti conservateur de l’accompagner à Washington? Cela aurait fait scandale et il est très curieux qu’aujourd’hui, les leaders d’opinion locaux n’aient rien à redire.
Les libéraux sous-estiment l’effet secondaire qu’aura le soi-disant effet Trudeau sur la crédibilité de l’actuel gouvernement. Les sondages ne montrent pas tout...
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