Il y a longtemps, Jean Charest avait réussi à placer un pieu au cœur du mouvement souverainiste : ce fut l’Affaire Michaud, qui perdure.
Ce n’est pas Pauline Marois qui a « plié puis cédé », c’est Lucien Bouchard à l’époque.
Plusieurs, sur Vigile, souhaiteraient que Mme Marois, qui s’est déjà excusée indirectement, en préconisant que jamais plus une telle chose, aussi « inéquitable », puisse se reproduire, plusieurs préconisent qu’elle montre aujourd’hui des capacités que n’aurait pas eues Lucien Bouchard à l’époque, pourtant premier ministre et maître alors de l’agenda, alors que lui-même, maintenant, ne s’excuse pas du tout.
Mais alors, mais alors, la proposition d’Amir Khadir, ou toute requête invitant Pauline Marois à plier à son tour, aurait pour effet de reprendre à la fois Et le procès d’Yves Michaud Et le procès de Lucien Bouchard. C’est cela que chercheraient à faire les libéraux, et que les souverainistes offriraient gratuitement : re-brasser le pieu au cœur de mouvement souverainiste, l’honneur lui-même d’Yves Michaud comptant pour moins de 5 minutes aux yeux des libéraux.
La proposition d’Amir Khadir est la proposition de Québec Solidaire. Et, au final, on devrait le remarquer, c’est le procès de Pauline Marois et du P.Q. qui intéresserait autant cette mini formation politique.…
Il me semble que Pauline Marois montre ici un rare sens politique. Elle ne fournit pas elle-même aux libéraux, sur l’initiative piégée de Québec Solidaire, comme naguère Lucien Bouchard, sur l’initiative piégée de Jean Charest, elle ne fournit aux libéraux aucune chance, niet subtil, de se trouver de ce côté-là une bouée de sauvetage.
Comme il est clair que les libéraux ne veulent pas s’excuser, et qu’ils compteraient y trouver un intérêt politique à faire le procès du P.Q. relativement à ses « vieux démons »-- complètement sauté, le miniss Fournier, quant à moi-- Mme Marois fait bien de ne pas donner suite, et laisser les libéraux loin du rivage. Qu’ils nagent ! Charest à leur tête et Q.S. avec eux, si ça lui chante. Et Yves Michaud avec eux tous s’il est si bon nageur.
Cette Affaire n’est pas seulement « humaine ». Il n’y a pas ici une victime véritable, indéniablement, mais qui pourrait s’arroger le droit d’être bourreau de son propre parti. C’est une affaire politique. Comme nous le rappelait Yves Michaud lui-même, cela s’est passé dans « le deuxième plus vieux parlement au monde ».C’est donc le deuxième plus vieux PARLEMENT au monde qui est mis dans l’embarras.
Mme Marois est chef de parti. Ce n’est pas elle le deuxième plus vieux parlement. Ce n’est pas elle, non plus, la travailleuse sôôôciale de la nation.
Pour tout dire : personne n’a jamais obligé Yves Michaud à entrer dans la cage aux lions de la politique, qu’il ne vienne pas se plaindre maintenant que ce sont les morsures des seuls lions péquistes qui lui ont fait mal. Cela est aussi faux qu’il était injuste de l’accuser d’antisémitisme.
Mais tout cela devient injuste aussi à l’égard de Mme Marois : pour ne pas avoir fait naguère le procès de Lucien Bouchard, on pourrait faire maintenant celui de Pauline, la Marois, d’autant plus aisément, que cela pourrait masquer l’agenda de bien des lions qui, pas plus maintenant que naguère, ne sont pas tous péquistes.
Il n’y a pas dans la nature d’alliance possible entre les humains et les lions.
Les lions savent cela. Yves Michaud est bien assez vieux pour le savoir aussi, d’autant qu’il en a déjà fréquenté un grand…
Wake up Yves Michaud !