Le coup de sonde donne en effet 37,5 % d’appuis pour le Parti libéral du Canada (PLC) contre 34 % pour le Parti conservateur (PCC), après répartition des indécis (qui représentent 11 % des sondés).
«Il s’agit du meilleur score pancanadien pour le PLC dans nos sondages de 2019, dit Luc Fortin, de Mainstreet. Alors c’est peut-être un signe que l’affaire SNC-Lavallin [ndlr : où la ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould a démissionné en 2018 après avoir subi des pressions du bureau du PM pour ne pas traîner la firme d’ingénierie SNC-Lavallin devant les tribunaux dans une affaire de corruption] commence à être derrière eux.»
Le sondage a été réalisé du 6 au 8 septembre auprès de 1876 adultes canadiens, et est considéré précis à ± 2,3 % 19 fois sur 20.
Le PLC jouissait déjà d’une avance notable au Québec et en Ontario, et il semble l’avoir creusée encore un peu, menant maintenant par 19 points (40 à 21) dans la Belle Province et par 15 points (45 à 30) chez nos «voisins». Il s’agit là d’une donnée importante pour le scrutin qui s’en vient cet automne, analyse M. Fortin, «parce que ces deux provinces-là envoient beaucoup de députés à la Chambre des Communes». Avec 78 et 121 sièges respectivement, le Québec et l’Ontario élisent presque 60 % de la députation fédérale (338 circonscriptions au total).
Au Québec, les gains libéraux ont été réalisés aux dépens du Bloc québécois, dont les appuis ont glissé de 19 à 16 % depuis le début d’août, et au détriment du NPD en Ontario.
Les conservateurs peuvent toutefois se consoler en songeant qu’ils détiennent un solide avantage de 12 points (37 à 25) sur les libéraux en Colombie-Britannique, en plus bien sûr de leurs châteaux forts de l’Alberta et des Prairies, où leurs avances dépassent les 25 points.
Notons toutefois que la marge d’erreur est plus grande dans les sous-échantillons régionaux, qui sont plus petits. Il faut donc prendre ces chiffres avec une prudence additionnelle.
May qui rit, Singh qui pleure
«Une autre chose qu’on remarque dans ce sondage-là, c’est que ça va de plus en plus mal pour le NPD, qui est à seulement 8 %, souligne M. Fortin. Pour la première fois, les néo-démocrates se retrouvent quatrièmes à la fois au niveau national et en Ontario. Ils sont aussi quatrièmes en Colombie Britannique, même si leur chef vient de cette province-là, et cinquièmes au Québec.»
À l’inverse, le Parti vert est en nette progression. Alors qu’il se trouvait sous les 7 % l’automne dernier, la formation d’Elizabeth May est presque à 11 % dans le dernier sondage de Mainstreet. «Ils ont aussi gagné une partielle depuis l’automne et leur financement va bien», remarque M. Fortin.
Et ils obtiennent 18 % des intentions de vote en Colombie-Britannique, devant le NPD (13 %) et pas si loin derrière le PLC (25 %). «Ce qu’on remarque dans des sondages plus précis, c’est que les verts sont très forts dans l’île de Vancouver et dans les villes», explique le sondeur — une concentration d’appuis qui pourrait les aider à faire élire quelques députés.