MONTRÉAL | Les Québécois estiment que l’UPAC a fait du bon travail jusqu’à maintenant, mais se demandent si elle a suffisamment les coudées franches actuellement.
Un sondage Léger, réalisé pour le compte de TVA Nouvelles, vendredi et samedi dernier, révèle que 57 % des Québécois croient que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) a bien rempli son mandat jusqu’à maintenant.
Seulement 18 % des personnes sondées pensent qu’elle a fait du mauvais travail. Les autres, 25 %, ne savent pas ou ne veulent pas répondre.
L’UPAC avait été créée en 2011 dans la foulée des révélations qui ont donné naissance à la commission Charbonneau.
Mais, quand on demande si l’UPAC subit des pressions de la part des dirigeants politiques : 61 % des répondants croient que c’est le cas, tandis que seulement 22 % estiment que l’UPAC est réellement indépendante.
Plus encore, à une autre question sur les politiciens eux-mêmes, 70 % des répondants estiment que les élus politiques québécois jouissent d’un traitement de faveur en matière d’enquêtes criminelles.
Pour Christian Bourque, de la firme Léger, les Québécois sont perplexes et désenchantés.
«(Les) Québécois disent : ‘‘je ne suis pas sûr si l'UPAC a les coudées franches pour mener à terme ses enquêtes et déposer des accusations contre des élus provinciaux’’.»
«Je pense, a ajouté M. Bourque, qu'il se dégage de ça un certain scepticisme, mais aussi une certaine perte de confiance. C'est à L'État québécois à réagir et à tenter de rétablir cette confiance-là.»
Sujet connu
La vaste majorité des personnes interrogées par Léger – 80 % d’entre eux – ont entendu parler d’informations sur des enquêtes de l’UPAC portant sur des élus ou ex-élus de l’Assemblée nationale ou de leurs proches conseillers, diffusées la semaine dernière.
On a demandé aussi aux personnes sondées si l’UPAC a toute l’indépendance requise pour terminer l’enquête sur Jean Charest et Marc Bibeau, dont l’existence a été mise à jour par notre Bureau d’enquête la semaine dernière.
Une proportion de 55 % des répondants estime que l’UPAC n’est pas assez indépendante, tandis que seulement 20 % d’entre eux soutiennent qu’elle l’est.
Finalement, les répondants sont divisées quant aux ressources accordées à l’UPAC pour faire son travail : 38 % croient qu’elle en a suffisamment alors qu’une proportion de 38 % aussi pense qu’elle n’en a pas assez.
Le sondage a été réalisé par internet les 28 et 29 avril, auprès d’un échantillon de 754 Québécois. À titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un tel échantillon est de plus ou moins 3,6 %, et ce, 19 fois sur 20.
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