Jacques Parizeau a déjà dit : « Je ne suis pas entré en politique pour travailler seize heures par jour et pour être ministre des Finances d’une province. Je travaille pour devenir ministre des Finances d’un pays. »
C’est ce que l’on appelle garder l’œil sur l’objectif, tout le temps. Dans le même ordre d’idées, je ne suis pas devenue chef du Bloc québécois pour améliorer le Canada, mais bien pour préparer l’indépendance du Québec à Ottawa, là où sont exercés les pouvoirs que la République du Québec devra récupérer. En ce sens, le Bloc québécois, un parti indépendantiste, ne peut jamais trop parler d’indépendance.
Est-ce que ça veut dire que, pour ce faire, on passe seize heures par jour à dire le mot « indépendance » le plus grand nombre de fois possible ? Bien sûr que non. Ramener le travail de la préparation de l’indépendance à des incantations désincarnées est parfaitement ridicule, voire insultant, pour celles et ceux qui y travaillent.
L’indépendance du Québec n’est pas une idée floue, un concept vide. C’est tout le contraire : il s’agit d’une nécessité qui s’incarne et s’articule dans tous les aspects de la société. Défendre les intérêts du Québec n’est pas – et ne doit pas non plus – du moins pour le Bloc québécois, être une action isolée à l’intérieur des balises du régime canadien. Ça, c’est le rôle des partis canadianistes/fédéralistes quand ils considèrent que ça peut être payant de le faire. Je leur laisse cette illusion qui sera, toujours, confrontée aux revendications des provinces canadiennes. Charlottetown, ça vous dit quelque chose ?
Cette division n’a donc pas lieu d’être, d’autant plus que l’article 1 du Programme du Bloc québécois, adopté en 2014, exprime très clairement en 1.1 : Pour le Bloc québécois, l’indépendance est la seule option permettant à la nation québécoise de s’épanouir pleinement. Non seulement le Bloc québécois est le défenseur de l’option indépendantiste à Ottawa, il en est aussi le promoteur sous l’angle des particularités sociales, économiques et culturelles du Québec. Et en 1.2 : [...] le Bloc québécois utilise chaque tribune et chaque occasion pour démontrer la nécessité de l’indépendance du Québec et ainsi contribuer à renforcer le mouvement indépendantiste.
Ensemble, partout, tout le temps.
La question que nous devons nous poser maintenant : quelle est la meilleure façon de préparer la République du Québec ? Je répondrai à celles et à ceux qui ont ce désir profond, nécessaire et incontournable de faire ce travail qu’il faut agir ensemble. Comment ? Des centaines d’entre vous m’ont offert une foule d’idées depuis quelques semaines et je vous remercie chaleureusement de ce soutien et de cet enthousiasme flagrant. Ensemble, ça signifie partout, tout le temps. D’une même voix. Plusieurs m’ont fait part de leur désir de prendre et de reprendre leur carte de membre du Bloc québécois. D’autres, de leur volonté d’engagement sur le terrain ou dans les instances, ou encore d’augmenter leur contribution financière. Vous êtes inspirants !
L’indépendance du Québec est une volonté résolument moderne, alors utilisons tous les moyens que nous offre notre ère pour faire connaître notre opinion ! Réseaux sociaux, blogues, commentaires dans les journaux, dans les vox-pop, etc. Assumons pleinement notre option et essaimons, partout !
Plus le temps passe, plus le Canada nous coûte cher ! Les exemples pleuvent : le scandale de la Davie ; l’appétit pétrolier du Canada ; la gestion de l’offre menacée et l’ensemble des traités internationaux pour lesquels le Québec n’a pas son mot à dire ; les paradis fiscaux et la fiscalité à vitesse variable pour les Netflix de ce monde ; l’immigration et le fiasco du dossier des demandeurs d’asile, et j’en passe. J’en appelle donc au rassemblement de tous les indépendantistes !
Il est temps de montrer au Canada et au reste de la planète que notre volonté est claire et que notre détermination à créer la République du Québec l’est tout autant.
Joignez-vous au Bloc québécois et préparons ensemble notre avenir et celui des générations qui nous suivent. Il est temps d’être contagieux !
Martine Ouellet est la chef du Bloc québécois et est députée à l’Assemblée nationale.