Doutes soumis à Jean-Jacques Nantel, ing.

Se faire imposer la souveraineté

Ou se faire imposer une idée de la souveraineté

Tribune libre

Vigile nous expose à toute sorte de littérature. Le texte commenté ici, "Si nous ne réalisons pas notre souveraineté, on nous l’imposera !" d’une quinzaine de pages, nous paraît rébarbatif au premier abord, par sa longueur. Cependant, d’astucieux commentaires amènent vite l’auteur à livrer en vrac toutes les sources de cette culture standardisée qu’il étale comme du beurre sur la tartine de l’évolution québécoise.
De quelle culture s’agit-il ?
« Quant à mes lectures, elles ont toujours été classiques. Ainsi, j’achète rarement des best-sellers, ces livres qui tendent à se démoder plus rapidement que la mode. Pire, comme je suis un collectionneur d’idées, je lis souvent les mêmes livres importants (¨Je crains l’homme d’un seul livre¨, disait je ne sais plus qui).
_ Les meilleurs livres que j’aie lus et relus ? Essentiellement des classiques faciles à trouver et à emprunter puisqu’ils n’intéressent personne.
_ Le Prince de Machiavel
_ L’art de la guerre de Sun Zi
_ Le passé de l’Afrique du Nord de Gauthier
_ L’histoire de la Chine
_ L’histoire de l’Inde (n’oublions surtout pas l’Inde, cette corne d’abondance de la pensée philosophique)
_ N’oublions pas les inévitables géants : la bible, le Coran, le Capital, le manifeste du Parti communiste, etc. On ajoute à cela, Platon, Montesquieu, Rousseau, un peu de Voltaire, Nietzsche, Malthus, Keynes, Darwin et, en fait, tous ceux qui ont créé des idées neuves. Il existe d’ailleurs des collections intitulées ¨Idées¨ chez les éditeurs. Enfin, vous avez déjà compris ! »


Les classiques de l’Antiquité, relus ad nauseam… Nous comprenons mieux, en effet, le texte que nous venons de lire. Un exposé savant sur l’évolution de l’homme. On pourrait presque dire, l’évolution de la création. Mais crédible parce que présenté sous l’angle du géopoliticien : l’homme tribal, cueilleur-chasseur, agriculteur, villageois, urbain, industriel, continental, planétaire. Pour en venir à la toute fin au Québec géographique, passant par un « intermède britannique », puis, « punch » final : inévitable indépendance !
Quelle conclusion intrigante !

« ...Le West Island, ce dernier bastion de nos envahisseurs, se vide inexorablement. Privée de cette efficace tête de pont, la prédation économique du Canada anglais perd en efficacité alors que les immigrants, faute d’alternative, sont forcés de se joindre à une majorité francophone sans cesse plus prépondérante. Les vols du Canada anglais vont prendre fin tout comme les querelles Québec-Ottawa, celles entre anglophones et francophones et celles, épuisantes, entre francophones fédéralistes et souverainistes. » (Pourtant, à lire The Gazette…)

Partir de la préhistoire pour développer les succès de la mondialisation et conclure à l’indépendance inévitable du Québec… anguille sous roche !
Relisons :
« Car la géographie est une donnée permanente de l’Histoire. Les villages agricoles, les petites villes régionales situées aux jonctions de rivières, les villes industrielles situées à l’intérieur des continents (ex. : Chicago ou Pittsburgh) sont encore aujourd’hui des réalités vivantes qui contribuent rentablement à la richesse de nos vastes pyramides économiques continentales. Ce sont des survivances modernisées de stades géopolitiques antérieurs. »…

Par surcroît, ce récit de l’évolution de l’humanité justifie sans réserve l’habitude très pratique des établissements au niveau de la mer : pour la culture, pour les transports, pour les commodités de la vie dans la plaine. Et jamais le géologue-ingénieur ne fait mention de la fatalité funeste qu’englobe ce genre de vie. Car les connaissances modernes de l’écologie nous apprennent que nous abordons, dans la séquence des glaciations de la planète, une ère de réchauffement. Ce phénomène causant la hausse du niveau des mers a déjà commencé à faire des réfugiés du climat. Les îles Maldives, dans l’océan Indien, risquent la submersion. Le continent australien, actuellement, voit des centaines de villes inondées. Le Sud-est asiatique souffre du climat… Et l’auteur n’a pas de perspective en ce sens pour les grandes villes bâties au bord des mers :
« Enfin, notre capitale mondiale (qui pour des raisons historiques est présentement située à New York - l’ONU) devrait logiquement être installée près du futur centre de masse démographique et économique de l’humanité, c’est-à-dire quelque part à proximité du Moyen-Orient, possiblement sur les rives de l’océan Indien et pas trop loin de la sortie du canal de Suez. Or, ici, on est présentement très loin du compte, ne serait-ce que culturellement et psychologiquement. (Il est vrai qu’avec le rapide déclin de l’Occident, le reste du monde n’aura bientôt aucun mal à lui imposer ses intérêts et ses volontés...) »

Et comme prélude à l’avenir « indépendant inévitable » du Québec, l’auteur développe à nouveau :
« En dépit de leur mentalité de clocher, les Athéniens, les Latins et les Lutéciens de l’antiquité avaient ainsi conscience d’habiter des pays appelés la Grèce, l’Italie ou la Gaule. Ces pays naturels et permanents continueront donc à faire sentir leur présence quand leurs populations auront accédé à des stades géopolitiques supérieurs. En fait, la façon rationnelle d’intégrer de tels pays à des entités plus vastes sera de s’en servir comme d’engrenages particuliers des immenses machines à faire des profits qu’on cherchera alors à mettre en place. »

À y perdre « son latin »… Grande culture gréco-latine, déployée de mémoire académique ? Dépourvue d’une actualisation pourtant nécessaire à une thèse futuriste pour le Québec ? Fantaisie ? Fumisterie ? Propagande souterraine ? Même les références à la bible, au coran, à « Montesquieu, Rousseau, un peu de Voltaire, Nietzsche, Malthus, Keynes, Darwin et, en fait, tous ceux qui ont créé des idées neuves » rendent ce texte suspect. Les anciennes « idées neuves » peuvent véhiculer des messages sectaires. Est-il rassurant d’entendre prédire la libération automatique du Québec par celui qui écrit ceci :
La Révolution Tranquille des années soixante allait suivre une autre tendance mondiale ; celle de la modernisation (et de la décolonisation) des pays jadis conquis par les armées européennes. Ce mouvement culturel accrut de beaucoup la puissance et la capacité de nuisance des Québécois qui, de nos jours, ne se gênent même plus pour empêcher l’élection de gouvernements fédéraux majoritaires. (La belle victoire ! Demain, Ottawa se passera de nous)

Ou encore :
Soucieux d’efficacité, les Canadiens anglais durent alors reconnaître que la tentative d’unir par la force deux pays naturels distincts comme l’Ontario et le Québec était vraiment trop bête et improductive. Pour pouvoir développer sans interférences le reste du Canada, ils signèrent donc l’acte confédératif de 1867 qui redonnait un pays aux Québécois de même qu’un gouvernement provincial contrôlant tout ce qui affectait directement ses citoyens (santé, éducation, etc.). Éloge au fédéralisme canadian.
Faire ronronner les naïfs pour qu’ils baissent les armes ? Ou simple malentendu ?

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

  • 165 993

Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 janvier 2011

    Monsieur Nantel,
    Vous avez, avec diligence, donné suite, sous votre propre article, aux propos de M. Verrier (qui réagira peut-être). Je ne peux donc passer sous silence, sans acharnement bien sûr:
    22 janvier 2011, par Jean-Jacques Nantel,ing
    Je n’ai aucun plaisir à me morfondre dans la désespérance.
    Mon texte explique ce que sont les tendances lourdes dont dépend l’avenir du Québec. Si notre peuple a résisté à toutes les énormes vagues d’immigration passées, ce fut certes à cause de son haut taux de natalité, mais aussi et surtout parce que le Québec était alors surpeuplé par rapport aux autres parties du continent nord-américain. En un mot, les immigrants finissaient par foutre le camp à cause de notre pauvreté relative ; une pauvreté en partie causée par les vols du Canada anglais (qui n’ont toujours pas cessé).
    Si, au contraire, nous vivons présentement une crise démographique (d’ailleurs en rémission partielle) et si nous sommes envahis par des masses d’immigrants, c’est parce que le peuple québécois a entrepris avant beaucoup d’autres peuples (et après plusieurs autres) sa mise à jour démographique et économique. Or, comme je le montrerai dans un prochain article, le même phénomène est en train de se produire partout ailleurs sur la planète et en plus rapide encore à cause de l’accélération de l’Histoire. L’écart de richesses qui attire les immigrants est en train de se fermer. L’immigration va alors s’arrêter ou presque, mais sans arrêter les départs.
    Pour terminer, disons que les Québécois pourraient très bien décider de continuer à pleurnicher sans rien faire. (C’est ce que font les dirigeants souverainistes actuels.) Ils pourraient même lutter contre les lois de la géographie et de la géopolitique pour empêcher leur libération, par exemple dans le cas où un continent en voie d’intégration économique exigeait un jour d’eux qu’ils fassent de leur pays un ensemble économique plus performant. Pour empêcher leur libération et leur enrichissement, ils pourraient alors faire sauter les ponts et les ports, etc.
    Evidemment, le plus simple et le plus naturel serait de s’appuyer sur les grandes tendances historiques actuelles pour réaliser leur indépendance et enrichir leurs enfants.
    Jean-Jacques Nantel,ing.
    Janvier 2011
    Si nous ne réalisons pas notre souveraineté, on nous l’imposera !
    22 janvier 2011, par O
    En somme, ce qui empêche notre libération et notre enrichissement, comme celui de nos enfants, ce sont les ponts et les ports que nous bloquons, vers un continent en voie d’intégration économique.
    Ça, le Canada s’efforce de nous l’enfoncer dans la gorge depuis le début. C’est le cœur même de notre RÉSISTANCE : minoritaires parce que DISTINCTS. Pour faire de notre pays un ensemble économique plus performant, il suffirait de franchir allègrement ces ponts, de s’intégrer à ce continent, et cesser de maugréer. La plupart des survivants de la Nouvelle-France l’ont finalement compris : dans l’Ouest canadien, en Acadie, en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane. Sans douleur même : par mariages mixtes, dès la première génération, les enfants ont laissé tomber cette langue devenue inutile , le français !
    Mais au Québec, nous poursuivons encore cette lubie datant de 400 ans : la langue et la culture française en Amérique. Lubie, parce que c’est la réalité, cette lutte inégale nous maintient dans un régime oppressif. Seule notre autonomie complète (qu’on nous empêche de prendre pacifiquement) nous permettrait de rendre notre langue indispensable aux immigrants. La résistance nous appauvrit, individuellement, bientôt géopolitiquement, mais comme nation, elle nous garde de l’assimilation.
    Cependant, nos enfants sont peut-être en train de nous ramener à la raison, celle que vous préconisez : embrasser le continent en voie d’intégration économique. Après tout, l’Empire romain a bien passé, Louis XIV et Napoléon aussi…et au milieu du dernier siècle, on se moquait du péril jaune, qui ronge maintenant les É.U. !
    Mais alors, Adieu Québec français libre, notre fierté. Bonjour Canada nation in a united America.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    21 janvier 2011

    L’incompréhension se creuse. Comme si nous ne parlions pas la même langue.
    Vous dites : « Où, par exemple, avez-vous trouvé dans mes écrits que je voulais de la violence ? » Je pointais clairement votre phrase : « « Comme je le dis à tout le monde : faites l’indépendance comme vous voudrez, mais faites-la ! » C’est pas la voie de Gandhi, ça… (après 50 ans de pacifisme infructueux, faites-la comme vous voudrez ???)…
    Et vous me conseillez de lire vos autres textes, alors que c’est justement l’objet de nos échanges… boiteux. J’avais souhaité ceci : « À moins qu’on soit en face d’un texte tout à fait confus. À ce propos, je ne saurais trop recommander la relecture de vos textes avec le plus grand esprit critique. »
    Et vos lectures : « Timeo hominem unius libri. » que M. Pomerleau vous rappelle être de Thomas d’Aquin. Mais la maxime s’entend maintenant de deux sens opposés (http://www.lygeros.org/2339-fr.php): Ne servir qu’un seul maître (dogmatisme) ou bien Diversifier ses sources (ne pas se borner)… Où logez-vous ?
    Enfin, pour me rassurer sur mon jugement, et puisque vous ne vous attardez pas à répondre à un texte trop long (pourtant votre spécialité), je vous rappelle l’opinion bien étayée de M. Gilles Verrier, sous « Si nous ne réalisons pas notre souveraineté, on nous l’imposera ! » : « En tout cas, Monsieur Nantel n’est pas parvenu à me convaincre que le sens de l’histoire avait changé. »
    En toute bonne foi. Ouhgo

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    20 janvier 2011

    N'est-il pas étrange que je sois d'accord avec vous à chaque fois que vous citez des faits historiques et en désaccord quand vous faites faire du millage à ce que j'ai écrit en déformant mes propos. Où, par exemple, avez-vous trouvé dans mes écrits que je voulais de la violence? S'il est vrai que je ne suis pas un couard et que la violence a jadis été le seul moyen pour libérer un peuple, ce n'est plus le cas aujourd'hui, principalement parce que le monde entier regarde tout le monde. Cela sera donc fait pacifiquement quoiqu'en disent les gros méchants de partitionnistes.
    En passant, je n'écris jamais au fil de la plume. Mes textes sont toujours longuement réfléchis et sont écrits en série. Mon prochain texte portera par exemple sur l'accélération de l'Histoire. C'est là que je traiterai des problèmes environnementaux qui vont finir par retarder fortement notre croissance.
    Ce n'est pas moi qui insiste pour garder nos grandes villes près des océans, ce sont les aveugles lois de l'économie que personne ne contrôle vraiment. Un homme, même un grand leader, vit peu d'années et le mieux qu'il puisse faire pour aider l'enrichissement de son peuple (ou de ses petits copains capitalistes) est d'aider ce qui marche déjà et, donc, de développer les villes situées le long de l'océan, du moins à l'époque actuelle.
    De la même façon, ce ne sont pas les peuples qui font les pays, mais l'inverse: ce sont les pays qui, du fait de leur isolement relatif, mêlent tous les gens qui y vivent et se fabriquent un peuple. Si le peuple québécois existe, c'est à cause de son isolement relatif. Tous ces immigrants qu'on nous envoie depuis deux siècles et demi pour nous nuire vont être soit absorbés par notre peuple ou soit rejeté par le corps social. En un mot, ceux qui vont refuser l'intégration vont finir par s'en aller, surtout si le Québec reste pauvre parce que sa population continue à se laisser voler par un autre petit peuple aussi sans importance que le nôtre. C'est l'Histoire.
    Maintenant, est-ce que je crois que le peuple québécois actuel doit se laisser porter de manière inerte vers son indépendance, comme un fétu de paille poussé par une grande vague historique sortie des cieux? La réponse est non.
    Et c'est non parce que je crois que c'est nous la vague; c'est nous qui faisons l'Histoire. Il n'existe pas de miracle ou de main de Dieu pour nous guider magiquement vers le bonheur. Il faut donc se battre à chaque génération, ne serait-ce que pour le bonheur et l'enrichissement de nos enfants.
    Or, le meilleur moyen de parvenir au succès est de nous appuyer sur les lois de l'économie et de la géopolitique. Comme je l'explique dans mon texte, si notre génération se montre incapable de réaliser notre indépendance, les lois de l'économie et de la géopolitique nous l'imposeront via les futures autorités du continent qui vont vouloir faire le plus de sous possible.
    Vous devriez lire mes autres textes publiés dans Vigile.
    Jean-Jacques Nantel, ing

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    20 janvier 2011

    Monsieur Nantel,
    Vous me répondez bizarrement : « J’ai eu grand plaisir à lire vos commentaires sur mon texte puisqu’à ma grande satisfaction, je n’y ai trouvé aucune réfutation sérieuse de mon argumentation ; ce qui m’aurait fortement intéressé. »
    Je réfute tellement que je vois de la ruse dans votre argumentaire. Ce qu’on y lit, c’est la totale négation de l’assimilation que nous vivons actuellement. Pour en venir à cette conclusion d’une indépendance dans le droit fil de l’Histoire, il a bien fallu que vous la réécriviez l’Histoire. À moins qu’on soit en face d’un texte tout à fait confus. À ce propos, je ne saurais trop recommander la relecture de vos textes avec le plus grand esprit critique.
    Quant à moi, je ne me suis pas fait comprendre, alors essayons d’être plus clair. Le mot « sectaire » vous fatigue ? Il y a pourtant beaucoup plus à comprendre, dans mon commentaire que vous avez peut-être lu un peu vite. Sectaire, ça suggère la pensée unique issue des grandes religions monothéistes. Ainsi, la lecture courante de la bible ou du coran peut laisser croire à une personne portée au prosélytisme, à la prédication. C’est ce qui amène à examiner de plus près votre texte. « Projet d’avenir, dans le droit fil de l’Histoire », dites-vous, mais avec une conclusion illogique. Voilà ce que je signalais, mais vous ne le relevez pas dans cette réplique.
    Pour vous, « l’intermède impérial britannique » se termine après ce que vous appelez la grande guerre civile européenne de 1914-1945. Pourtant, cet intermède se continue toujours actuellement au Québec. Ce que furent plutôt les 2 grandes guerres mondiales a justement servi à continuer la pression sur notre peuple en nous livrant aux canons, comme ce fut le cas à la Guerre des Boers de 1900. Entre temps, vous minimisez les massacres visant l’extermination que furent 1759, puis 1837. Après le rapport Durham (1839) et l’Acte d’Union(1840), visant « l’assimilation salvatrice », on vit le Parlement de Montréal incendié sur ordre de The Gazette pour mousser la haine des Anglos contre nous. Notre population était déjà noyée par l’immigration britannique. Et vous faites l’éloge de l’AANB qui continuait de nous minoriser. Pendant que James McGill anglicisait Montréal pour de bon, les Canadiens français servaient de « cheap labour » dans l’est, aux usines Angus, sur les bateaux de la Vickers, dans les textiles, le sucre, etc.
    Or, pour en arriver à votre improbable conclusion d’indépendance « automatique », vous développez cette Histoire fictive :
    « Privée de cette efficace tête de pont, la prédation économique du Canada anglais perd en efficacité alors que les immigrants, faute d’alternative, sont forcés de se joindre à une majorité francophone sans cesse plus prépondérante. Oh, qu’elle est loin l’époque où il était rare d’entendre un immigrant parler un français correct ! » Pourtant, dans les 15 municipalités défusionnées de l’île de Montréal, on ne parle à peu près plus français. Même Laval perd son français.(Louisprefontaine.com 17 janv)
    Oups, je viens de tomber sur votre dernière intervention sous votre propre article : « Les taux d’émigration des diplômés des trois universités anglophones montrent exactement la même chose. » Ceci est sans équivoque. Un autre pan d’assimilation qui vous échappe : Ces trois universités sont sursubventionnées par nos taxes, qui forment des étudiants étrangers, qui partent sans rien rendre des bienfaits des Québécois ! Et le tout se gâte encore dans cette citation : « nous comptons même parmi nous des milliardaires comme Péladeau, Desmarais,Beaudoin ou Guy Laliberté. » Égarement ultime puisque la plupart de vos « modèles » délocalisent leur « business » sans égard aux emplois perdus pour « les leurs ».(Desmarais n’investit pas au Qc, Beaudoin, qui menaçait ses employés lors du référendum, déménage au Mexique…)
    Bon, pour continuer avec votre texte principal, s’il faut parler d’un intermède, c’est à la courte Révolution tranquille qu’il faut se référer. Alors que la Charte de la langue française aurait dû opérer à fond, pour rendre le Québec aussi français que l’Ontario est anglaise, on a encore laissé aller les commandes aux mains de gouvernements assimilateurs, les Maîtres de la royaliste Cour suprême du Canada. Voilà la suite du rapport Durham : piller les richesses naturelles et humaines pour détruire toute tentative de libération.
    Auriez-vous fait une autre lecture trop rapide, alors je corrige : ce n’est pas « notre mode de vie industriel » que je vois mener à une catastrophe environnementale, c’est votre insistance à maintenir aux bords des mers les établissements humains. Ils sont tous voués à l’immersion à brève échéance s’ils ne songent pas à se retirer plutôt sur des plateaux…
    Finalement, vous échappez une phrase qui marque votre impatience, mais qui aussi trahit des projets pas nécessairement pacifiques : « Comme je le dis à tout le monde : faites l’indépendance comme vous voudrez, mais faites-la ! » C’est pas la voie de Gandhi, ça… mais si vous l’assumez… comme en Tunisie Mais on se rappelle des Patriotes ! Et les mœurs chinoises, comme vous dites, ça donne des idées… Et au Brésil, c’est vrai, les minières canadiennes ne se formalisent pas trop des populations locales… Arrêtons de pleurnicher, et passons à l’action… face aux Forces Armées Canadiennes. Voilà comment régler définitivement la question. La « solution finale ».

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    19 janvier 2011

    J'ai eu grand plaisir à lire vos commentaires sur mon texte puisqu'à ma grande satisfaction, je n'y ai trouvé aucune réfutation sérieuse de mon argumentation; ce qui m'aurait fortement intéressé. Tout au plus ai-je trouvé dans vos remarques un peu malicieuses, quelques commentaires douteux ou des mots qui, tels ¨sectaire¨, sont apparus comme ça, venus on ne sait d'où.
    Loin d'avoir un obscur agenda caché pour endormir les Québécois, j'écris mes articles justement pour leur montrer que notre projet national est un projet d'avenir qui est dans le droit fil de l'Histoire. Je les écris aussi parce que je suis tanné d'entendre pleurnicher mes compatriotes. Moi, je veux de l'action, pas du blabla! Comme je le dis à tout le monde: faites l'indépendance comme vous voudrez, mais faites-la! Et, pour l'amour, arrêtez de geindre et de vous plaindre comme des bébés frustrés!
    Contrairement à ce que vous écrivez, je suis plus que conscient que notre mode de vie industriel mène à une catastrophe environnementale. Cependant, ce n'est pas pour faire le mal que nos ancêtres ont développé des économies qui descendaient graduellement vers les côtes océaniques, mais pour économiser de l'énergie et enrichir leurs peuples.
    Jean-Jacques nantel, ing