TORONTO – Le chef conservateur Andrew Scheer promet de remettre de l’ordre dans le système d’immigration s’il est porté au pouvoir en freinant l'arrivée de migrants irréguliers au Canada.
«Il n’y a absolument rien de juste au fait de forcer les personnes opprimées et persécutées [...] à attendre plus longtemps pour l’aide du Canada pendant que d’autres franchissent la frontière illégalement», a soutenu M. Scheer mardi dans un discours dévoilant ses intentions en matière d’immigration.
Il a donné l’exemple de réfugiés syriens en parlant de sa mère qui est venue en aide à plusieurs d’entre eux par le biais d’une paroisse d’Ottawa.
M. Scheer estime que les demandes d’asiles des migrants irréguliers arrivant de façon irrégulière par le rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, passent en priorité devant les réfugiés fuyant la guerre.
Cette affirmation a été rejetée par le gouvernement libéral. «Il est décevant d'entendre Andrew Scheer répéter le mensonge selon lequel les demandeurs d'asile prennent la place des autres réfugiés», a déploré Mathieu Genest, l'attaché de presse du ministre de l'Immigration Ahmed Hussen, dans une déclaration écrite.
Les deux types de demandes d’immigration sont traités par des instances différentes au sein du système canadien et les unes n’ont pas d’incidence sur les autres, a souligné le ministère.
Revoir le système
Le chef conservateur a critiqué le gouvernement Trudeau pour sa gestion de l’afflux de migrants à la frontière canado-américaine, mais aussi pour sa levée des visas exigés aux Mexicains.
«Comme premier ministre, je vais travailler afin d’immédiatement réinstaurer la justice, l’ordre et la compassion dans notre système d’immigration», a-t-il dit.
Il a réitéré son intention de resserrer l’Entente sur les tiers pays sûrs afin d'empêcher des migrants de demander l’asile après avoir traversé la frontière par un point d’entrée non officiel.
M. Scheer a aussi promis de privilégier les réfugiés accueillis dans le cadre du Programme de parrainage privé de réfugiés en éliminant la limite du nombre de demandes pouvant être faites par année en vertu de celui-ci.
Le chef conservateur s’est engagé à revoir les seuils d’immigration, mais ne s’est pas avancé sur un chiffre ni indiqué s’il avait l’intention de les abaisser. Il a aussi insisté à plusieurs reprises sur l'importance de mettre l'accent sur l'immigration économique.
Ces intentions n'ont pas impressionné les libéraux. «Après trois ans et demi dans l'opposition, [...] le Parti conservateur du Canada ne peut toujours pas dire s'il y a trop ou trop peu d'immigrants qui viennent au Canada chaque année», a souligné Mathieu Genest.