La police fédérale brésilienne a demandé à la Cour suprême l'autorisation d'interroger l'ancien président Lula. Elle estime qu'il aurait pu "avoir bénéficié" du réseau de corruption découvert autour de la compagnie pétrolière Petrobras.
Lula va t-il être pour la première fois entendu par la police dans l'affaire Petrobras ? C'est en tout cas ce que demande la police brésilienne, via le commissaire Josélio Azevedo de Sousa en charge de l'enquête, dans un document envoyé à la Cour suprême.
Selon le document consulté par l'AFP et transmis jeudi à la justice, l'ex-président Lula "dans sa condition de dirigeant du pays, peut avoir bénéficié du réseau au sein de Petrobras, en obtenant des avantages pour lui, pour son parti, le PT, ou même son gouvernement, avec le maintien d'une base d'appui partisane obtenue au moyen d'actes illicites dans la compagnie".
Les connexions politiques de cette corruption ont coûté plus de deux milliards de dollars à la compagnie pétrolière publique.
Lula, président entre 2003 et 2010, a été cité au début du scandale dans certains témoignages donnés à la justice par des personnes impliquées dans l'affaire et qui collaborent avec l'enquête pour obtenir une réduction de peine. La justice cherche à savoir si Lula s'est servi de son influence internationale pour qu'Odebrecht - la plus grande entreprise de construction d'Amérique latine, impliquée dans le scandale Petrobras - remporte des contrats sur ce continent et en Afrique de 2011 à 2014.
Interrogé sur l’information par le quotidien brésilien "O Globo", l’ancien président a répondu "Je ne sais pas comment on vous a mis au courant car à moi on ne m'a rien dit. C'est dommage". Cette demande de la police tombe cependant mal pour l’ex-président qui a récemment déclaré être "prêt à entrer dans la bataille" pour l’élection présidentielle de 2018.
Le scandale Petrobras a déjà conduit en prison plusieurs entrepreneurs de la construction civile. Plusieurs hommes politiques de la coalition de centre-gauche au pouvoir, dont le Parti des Travailleurs (PT, gauche au pouvoir depuis 12 ans) sont dans le collimateur des enquêteurs.
Selon l'enquête, des entreprises se répartissaient (de 2004 à 2014) les marchés de la compagnie pétrolière en payant à tour de rôle des pots-de-vin à certains de ses directeurs en échange de contrats et en surfacturant ceux-ci de 1 à 3 %.
Une partie de ces commissions était réversée à des personnalités politiques, en majorité des parlementaires de la coalition de centre-gauche au pouvoir.
Pour l'heure, aucun témoignage n'a apporté "d'élément concret qui démontre la participation directe de Lula" dans l'affaire de corruption selon le commissaire Sousa.
Avec AFP
Première publication : 12/09/2015
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