Sarkozy, le travail et nous

Le «modèle québécois»


Avec l'arrivée de Pauline Marois à la tête du Parti québécois, les trois principales formations politiques du Québec s'entendent sur la nécessité de créer de la richesse. Le mot «richesse» n'est donc plus tabou, en grande partie grâce au livre Éloge de la richesse publié l'an dernier par notre collègue Alain Dubuc.


Il faudra maintenant réhabiliter le mot qui est la condition de cette richesse: le travail. Le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de suivre la voie tracée par Alain, soit de réduire la fiscalité sur les revenus des particuliers. Les gens seraient ainsi encouragés à gagner plus, donc à travailler davantage. Comme l'État québécois n'a pas les moyens de se priver de sommes substantielles, il récupérerait ses pertes en haussant la TVQ (tout en améliorant la protection aux plus démunis).
Une solution controversée? Sans doute. C'est pourquoi elle ne saurait être mise en place sans un solide appui populaire. Impossible? C'est pourtant précisément sur la base d'un tel programme qu'a été élu le nouveau président français, Nicolas Sarkozy. «Notre pays est devenu celui qui travaille le moins en Europe. Nous ne pouvons pas continuer sur cette voie», affirmait-il dans sa plate-forme électorale.
Lorsqu'il a lancé le même message aux Québécois, l'ancien premier ministre Lucien Bouchard a eu droit à une pluie d'invectives. Sarkozy, lui, a été porté au pouvoir! Il faut dire qu'il ne s'est pas contenté de sermonner les Français; il leur a proposé un plan visant à récompenser le travail.
Du point de vue de l'emploi, la France n'est pas le Québec, mais il y a des similitudes. Comme les Québécois, les Français travaillent moins d'heures que leurs concurrents. Ils compensent en partie grâce à une productivité élevée. Ce n'est pas le cas du Québec, où la productivité est plus faible que celle du reste du pays et des États-Unis. L'urgence d'agir sur ce front ici est d'autant plus grande.
Comment faire? Nicolas Sarkozy veut notamment éliminer l'impôt sur les revenus gagnés en heures supplémentaires, une mesure qui serait compensée par une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (la TPS française): "Il n'y a rien de plus important que de restaurer le travail comme valeur cardinale. Et pour cela, il n'y a qu'un seul moyen: prouver que le travail paye à nouveau."
Une telle politique serait-elle réalisable au Québec? L'État québécois a beaucoup fait, au cours des dernières années, pour nous aider à concilier le travail et la vie de famille. Cependant, le financement de nos programmes sociaux dépendant de notre richesse collective, il est grand temps d'étudier comment, par la fiscalité, on pourrait encourager les gens qui veulent travailler davantage à le faire. Si nous n'agissons pas en ce sens, les Québécois continueront de diminuer leur temps de travail, notamment dans le secteur crucial de la santé. Alors que s'accélère le vieillissement de la population, cette tendance pourrait avoir pour le Québec des conséquences catastrophiques.
Comment convaincre les Québécois d'adhérer à ce qui serait une véritable révolution culturelle? Il faut faire comme Sarkozy. Être franc, clair, pédagogue. «Le travail, a dit le président tout au long de sa campagne, est une condition de la liberté et de la dignité, il est le moteur de la promotion sociale, de la croissance.» C'est un discours que l'on n'entend pas suffisamment chez nous.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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